Balancelot, du studio finlandais AnvilBird Interactive, est le seul jeu au monde que j’ai eu envie d’insulter dès le tutoriel. Et je joue à des jeux vidéos depuis avant la naissance de Mario, ce qui pose tout de suite les bases du jeu. Il existe des jeux difficiles de toutes sortes : des RPGs peuvent être difficiles si nos builds ne sont pas optimisés pour tel monstre, des jeux de plateforme peuvent être difficiles si nous ne connaissons pas le timing parfait pour réaliser les actions, des jeux d’action peuvent être difficiles si nous fonçons comme des brutasses sans réfléchir. Mais tous les jeux difficiles auxquels j’ai pu jouer ont en commun une logique imparable qui, couplée à une courbe d’apprentissage réfléchie, permet de passer outre les obstacles. Balancelot ne joue pas dans la même cour, ce jeu est difficile car c’est avec ses contrôles qu’il faudra batailler et que la notion de progression lui est inconnue.
#balancetonquoi
Balancelot est un jeu de type équilibre. Un jeu dont le principe n’est pas tout jeune puisqu’il existe depuis au moins la Nes et ExciteBike (désolé je n’ai pas de références plus anciennes, mais vous pouvez parfaire ma culture vidéo-ludique dans les commentaires). Le principe est simple, un stick pour contrôler l’équilibre et un bouton pour gérer la puissance du moteur. Le célèbre Trials Evolution a su reprendre avec succès ce concept.
Ces jeux aux contrôles assez particuliers nécessitent un apprentissage assez long pour maîtriser la physique du moteur, et ainsi être à même de réaliser des figures toujours plus impressionnantes. Et c’est là qu’arrive le plus gros défaut du titre de AnvilBird Interactive, la courbe de progression est un pic ! C’est un cap ! Que dis-je, c’est une péninsule !
Dès le tutoriel du jeu, la mort rôdera autour de nous. Réussir à ne pas ragequit Balancelot augmentera de manière notable notre self-control pour nous mettre au niveau du Dalaï Lama, rien que cela. Si les jeux précédemment cités nous laissaient la possibilité de maîtriser leur moteur physique dans les premiers niveaux, Balancelot s’en contrefiche royalement. Tout est fait pour nous casser les pieds.
Nous contrôlons le chevalier Lancelot de la table ronde, dont le destrier est un monocycle. L’inertie d’un monocycle est nulle, contrairement à celui d’une moto. Pour bien comprendre, il nous faut imaginer un Trials Evolution en gravité zéro. La moindre aspérité, le moindre mouvement du stick envoient notre pauvre Lancelot se cogner la tête et ainsi mourir d’une commotion cérébrale, et ajoutons à cela la présence de sa lance de chevalier qui vient s’enchâsser dans la moindre motte de terre dépassant du paysage. Très rapidement s’ajouteront aussi des monstres, des pièges, des objets en équilibre précaire, des obstacles, des plafonds… des des des…. Chef je veux plus y jouer, qu’ai-je fait de mal pour mériter ça ? C’est trop dur, je veux ma maman !
La positive attitude
Balancelot nous demandera donc beaucoup d’abnégation pour persévérer et venir à bout des 21 niveaux du mode histoire, puis des 29 niveaux du chapitre séparé Spooky Island. La durée de vie est vraiment énorme tant la difficulté est élevée. Ce n’est qu’après 8 heures de jeu que le dernier niveau du mode histoire s’est offert à nous, mais sa découverte a failli tourner au drame. Pourquoi ? Il nous faut préciser que les niveaux contiennent des étoiles assez difficiles à récupérer. Hé bien, pour débloquer le level final, il faut en récupérer 10. Pas énorme pour des niveaux qui en contiennent 1 ou 2 à chaque fois ? Sauf que mon bilan après ces 8 heures étaient de … zéro étoile. Ma Switch ne dut sa survie qu’au fait que je venais de refaire les enduits de mes murs et que je ne voulais pas les abîmer…
Balancelot est donc un jeu qu’il ne faut pas mettre entre toutes les mains, et c’est vraiment dommage car sa direction artistique est vraiment originale. Elle reprend un style graphique moyenâgeux qu’il est vraiment très rare de retrouver sur nos consoles. La bande son est par contre à oublier. Avec une musique festive qui se répète inlassablement malgré nos morts et un Lancelot qui passe son temps à meugler des onomatopées ressemblant au cri d’un wombat atteint de diarrhée, le qualificatif le plus gentil que l’on puise lui accoler est agaçante.
Conclusion
Venir à bout de Balancelot doit sûrement permettre un ascension sociale extravagante tant il est difficile. Les finlandais du studio AnvilBird Interactive ont réalisé un jeu d’une difficulté éprouvante dès les premières minutes, sans nous laisser la possibilité d’apprendre à maîtriser ses contrôles et sa physique. Il est à réserver aux adorateurs de jeux avec un challenge élevé, les joueurs cherchant un jeu vidéo pour trouver un peu de détente doivent absolument passer leur chemin.
LES PLUS
- Pas cher à 7€…
- Une direction artistique moyenâgeuse et originale
- Finir le jeu donne droit à une béatification
LES MOINS
- …en tout cas c’est moins onéreux qu’une séance de fouet au donjon salon et torture (adresse en MP)
- La bande son est très vite agaçante
- Une courbe de difficulté vertigineuse d’entrée
- Une inertie sous gravité zéro