Le retro gaming, c’est bien, les jeux néo rétro, c’est encore mieux ! Mais où peut-on trouver le top du top de la coolitude vidéoludique ? Cette question, qui hante certainement vos cerveaux surchauffés par une introduction osant s’attaquer à un problème si audacieux, va maintenant obtenir sa réponse. La coolitude vidéoludique ne pourra être atteinte que par un acte aussi rare qu’inutile : entrer en possession d’un titre homebrew, développé en 2020, et disponible en cartouche pour la NES. Bon au pire pour ceux n’ayant pas de NES, une fois leur honte surmontée, ils pourront quand même en profiter en émulation…
Allumer le feu
La scène homebrew, peu importe la console dont nous parlons, est une scène un peu particulière. Faite d’amateurs ou d’anciens professionnels, elle est surtout constituée de passionnés. Ces fous honorent encore et toujours leur machine fétiche en lui offrant, dans des écrins de plus en plus soignés, des jeux développés avec amour.
Karu_gamo est l’un de ses amoureux. Après avoir travaillé en collaboration avec Yuzu Koshiro, le concepteur de la musique de Street of Rage, dans le studio Ancient Corp, pour y réaliser des titres sur 3DS, il se lance dans l’aventure de l’homebrew pour faire revivre à la première console salon de Nintendo, les joies d’un titre mêlant action et réflexion.
Blazing Rangers, fait donc parti de cette liste, de plus en plus longue, de titres sortis sur NES bien après son remplacement. Grâce à une collaboration avec First Press Game, il est possible de recevoir le titre en cartouche. Bien évidemment, une sortie d’un titre homebrew s’adresse aux passionnés qui n’hésiteront pas à mettre la main à la poche pour s’offrir la cartouche ainsi que divers goodies. Allant du simple porte-clés fourni avec le jeu jusqu’à un pistolet à eau en forme d’extincteur, les collectionneurs compulsifs pourront s’en donner à cœur joie tout en faisant pleurer leur compte en banque…
Avant de parler davantage de Blazing Rangers pour ce qu’il propose, il faut rappeler aux plus jeunes qu’une cartouche de NES, c’est 40 Ko, soit 1 million de fois moins que ce qui a été nécessaire pour The Witcher 3. Rappelons aussi qu’avec ces 40 Ko, la machine de Nintendo nous aura permis de découvrir des jeux tels que the Legend of Zelda, Mario Bros, Punch-Out ou encore Metroïd. Pas mal non ? Karu-gamo a-t-il réussi à se mettre au diapason de ces glorieux ancêtres ? C’est maintenant que le test commence. (Qui a dit enfin !)
Through the Fire and Flames
Blazing Rangers est un jeu d’action et de réflexion dans lequel nous dirigeons un pompier, seul avec sa lance à incendie, dans un immeuble en feu et qui doit sauver de pauvres innocents prisonniers des flammes. Ces flammes, loin d’être naturelles, génèrent des monstres qui les attisent et qui cherchent notre mort. A nous de jouer avec notre lance pour en venir à bout.
Le premier problème qui se posera, sera la gestion de la longueur de notre lance. Celle-ci est loin d’être infinie. Des rallonges seront accessibles dans les niveaux, mais allez les chercher nous fera perdre un précieux temps. Et ce temps perdu ne le sera pas pour tous. Les créatures maléfiques en profiteront pour répandre le feu et pour malmener les civils qui attendent notre venue.
Ces flammes ont aussi la mauvaise habitude de rompre notre approvisionnement en eau, nous laissant seul au milieu des flammes avec juste un extincteur qui se vide rapidement. Il nous faudra alors gérer notre retour vers la sécurité et retrouver une lance à eau fonctionnelle pour repartir en sauvetage.
Le principe du jeu est prenant et les niveaux s’enchaînent rapidement. Un timer nous obligera à réfléchir vite sans pour autant nous mettre un couteau sous la gorge. Le tout offre un challenge équilibré. Nous sommes loin des productions des années 80 à la difficulté outrancière. Ici, le jeu est fait pour être joué par tout un chacun. Une fois nos trois vies parties dans les flammes, un continue nous propose même de revenir au dernier niveau visité. Tout est fait pour que le joueur prenne du bon temps.
Les graphismes sont agréables pour un jeu qui tient sur 40 Ko, les sprites sont détaillés et de belles tailles, que ce soit pour nos héros ou pour les monstres. La musique Chiptune a été confiée au soin de l’artiste Hydden. Tout en rythme, elle rappelle les grandes heures de la NES. Si cette bande son de Blazing Rangers n’est disponible, pour l’instant, qu’à l’achat en physique, il est toutefois possible d’écouter d’autres conceptions d’Hydden sur bandcamp.
Les niveaux sont bien conçus et se renouvellent régulièrement offrant aux joueurs des parties de plus en plus difficiles, mais sans jamais devenir infaisables. Toutefois, le concept même du jeu en fait un titre répétitif qui peine à tenir sur la longueur et qui, une fois terminé, n’offre pas vraiment d’intérêt à être relancé.