Il y a des jeux qui nous font sentir dès le début qu’ils sont là juste pour se foutre de notre poire. Comment les reconnaître, facile. Déjà, si le titre rappelle fortement un autre jeu, un classique indémodable qui est devenu une icône de notre média préféré, ça sent le roussi. Si une petite recherche sur le net nous amène à trouver ledit jeu gratuitement sur PC, alors qu’il est vendu 7€ sur l’e-shop, là ça sent franchement le putois et la seule question qui reste est de savoir si le testeur pourra se remettre rapidement ou s’il devra rester alité pour un temps incertain entouré d’infirmières veillant sur sa tension…
Me prend pas pour un kong !
Mais commençons par faire redescendre cette tension en nous rappelant amoureusement notre ancêtre à tous : Donkey Kong, qui restera à jamais dans notre mémoire collective. Un titre d’une perfection absolue pour l’époque. Parfaitement adapté à son support arcade, il a permis à toute une génération de découvrir ce qui allait devenir le média n°1 sur notre planète. Avec des contrôles simples et addictifs, les parties courtes des néophytes s’enchaînaient avec celles, plus longues, des maîtres de l’arcade, qui attiraient autour d’eux un public abasourdi par leurs prouesses.
Mais, si Donkey Kong était le boss de l’arcade, son passage sur les consoles de salon n’a rien d’une réussite. Les attentes d’un jeu de salon n’ont rien de celle d’un jeu d’arcade. Il aura fallu l’arrivée de son petit-fils sur Super Nes pour rappeler cette famille à nos bons souvenirs. Et si la plateforme était toujours d’actualité, la construction des niveaux n’avaient plus rien à voir. C’est ça le progrès et l’adaptabilité.
Pour les amoureux du rétro, la Nes mini nous propose une large collection de jeu dont Donkey kong. Pour une somme inférieure, un an au Nintendo Switch Online propose aussi de retrouver ce classique. Et pour ceux qui veulent ressentir les sensations de l’époque précédemment décrite, il existe pléthore de tutoriel sur internet pour construire sa propre borne d’arcade. Je suis même prêt à vous filer des conseils sur le discord du site si nécessaire.
Tout ça pour arriver à cette question : pourquoi créer un clone honteux de Donkey Kong sans rien lui apporter quand celui-ci fait déjà parfaitement le taf ? (Vous avez remarqué ma réticence à écrire le nom du jeu qu’il me faut tester …)
Le combat du siècle
Ladies and Gentlemen, dans le coin gauche, accusant ses bientôt 40 ans, le tueur de banane, le kidnappeur de princesse, bref le champion incontesté de la plateforme des années 80, veuillez faire entendre un tonnerre d’applaudissement pour le seul et unique Donkey Kong !
Face à lui, dans le coin droit, un challenger à la mine patibulaire (mais presque) qui ne cherche qu’une chose, profiter de ce combat pour se faire un nom dans la cour des grands. La marche semble bien haute pour ce gringalet à l’air désolant, accueillons dans un recueillement pré-mortem le bientôt refroidi Castle Kong (enfin, j’ai réussi à dire son nom)
Ding, ding, diiiiing !
Le combat commence. Sans se poser de question, le challenger se rue sur notre ancêtre et tente de lui piquer son level-design. C’est simple, c’est un copier/coller de ce que le maître nous offrait 40 ans plus tôt. La même construction en étage nécessitant les mêmes actions, le second niveau ressemble lui aussi à une resucée du niveau 2 de notre singe qui évite toutes ces attaques sans trembler.
Ce combat est à sens unique, mesdames et messieurs, car si le vieux Kong avait comme excuse les limitations de l’informatique, le challenger n’a pas de tel pis-aller pour expliquer son manque cruel de contenu. Seules quatre petites étapes devront vous divertir en boucle.
Mais même ce plagiat des techniques du maître est réalisé de manière incertaine. Si le Donkey Kong de l’époque utilisait tout l’écran pour offrir des niveaux clairs, notre challenger ne fait même pas cet effort, il n’utilise que la moitié de la surface disponible. Ça paraît incroyable, mais c’est bien le champion en titre, malgré son âge canonique qui remporte le combat des graphismes en offrant un pixel art de meilleure qualité face à ce qui ressemble davantage à un jeu flash des années 2000. Ses sprites sont plus grands, mieux animés et plus véloces. Un jeu de 40 ans est plus jouable qu’un jeu qui vient de sortir sur une machine 1 million de fois plus puissante !
Mais le challenger ne se laisse pas faire et il offre une option écran vertical, jouable en nomade donc. Mais il s’emmêle les pinceaux dans cette tentative désespérée. L’écran n’est toujours rempli qu’à moitié et les contrôleurs sont obligatoirement à retirer de la console sous peine de devoir jouer avec une touche haut associé au déplacement droit.
Le challenger, en sang dans les cordes, tente vainement de se relever et de jouer la carte de l’hommage, mais celle-ci oscille entre le plagiat pour la musique et ce que nous nommerons gentiment de la maladresse pour les clichés tel le « how low can you go ? » faisant référence au « how high.. » du maître.
Mais attendez, Castle Kong vacille sous le dernier coup dévastateur du Kong, il titube et tombe. Donkey ne le regarde même plus et c’est en lui tournant le dos avec dédain qu’il entend l’arbitre annoncer la fin d’un combat qui a tout eu d’une mise à mort en un tout petit round.
Conclusion
Oubliez Castle Kong, il n’est qu’une pâle copie de Donkey Kong. Moins bien réalisé, moins fun, il ne réussit jamais à se montrer originale et ses tentatives d’hommage à son maître ne sont dignes que des ratures en bas de page d’un carnet d’étudiant en histoire du jeu vidéo. La seule chose qui peut le sauver est son système de highscore mondial.
LES PLUS
- Les highscores sont conservés en ligne
LES MOINS
- L’original est meilleur
- L’original est plus beau
- La musique de l’original est meilleure
- L’original est plus jouable
- Gratuit sur PC, 7€ sur switch … pas de commentaire