Jean de la Fontaine a écrit :
Une Grenouille vit un Bœuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle qui n’était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse s’étend, et s’enfle, et se travaille
Pour égaler l’animal en grosseur, …
La morale de cette grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf est qu’il ne faut pas essayer de sembler plus qu’on est. Or, Drive Buy du studio britannique Glitchers se réclame d’inspiration plus que fameuse en citant notamment Mario Kart ou encore Rocket League. Mais parviendra-t-il à la hauteur de ces glorieuses références ? Encore faut-il que le contenu final soit à la hauteur des intentions.
Drive by the car :
Drive Buy est, comme son nom l’indique peut-être, un jeu de course. Si pendant longtemps, cette catégorie se segmentait en deux parties : arcade ou simulation, Mario Kart et son mode battle a su redonner un coup de polish au genre en proposant une espèce de party-game à base d’éclatement de ballons.
Toujours imité, jamais égalé, il a fallu attendre le mariage bien particulier du ballon rond et des carrosseries lustrées de Rocket League pour nous offrir de nouvelles sensations de jeu à partir de moteurs vrombissants. Les développeurs de chez Glitchers se sont inspirés de ces deux monstres du jeu vidéo pour nous proposer un gameplay mélangeant conduite et party-game.
Dans Drive Buy, nous incarnons un chauffeur livreur de la grande et fameuse Buy Corp. Et, c’est à nous que revient le lourd fardeau de livrer nos clients dans les temps. Voici pour le pitch de départ, que nous nous ferons un plaisir d’oublier complètement. Dès le début, il nous est proposé de choisir un mode de jeu : entraînement, comprendre en local, ou en ligne. Une fois ce choix fait, quatre modes s’offrent à nous : la livraison, le mode pièce et le mode tirelire. Et le quatrième ? C’est un retour au mode entraînement…
Drive Buy ne propose rien qui ne soit en lien avec son pitch de départ, et c’est le défaut récurrent qui viendra ternir toute notre expérience de jeu : le manque de contenu. A quoi sert de fournir un background si c’est pour ne pas l’exploiter ? Un mode solo permettant de réussir différents challenges aurait permis de découvrir les mécaniques autrement qu’à la dure et de mettre en place un ranking efficace.
Le mode entraînement n’offre rien d’autre que la possibilité de jouer aux trois modes précédemment évoqués, mais contre des bots, il ne permet rien d’autre, rien n’est à débloquer avec celui-ci. Il faudra se frotter aux autres concurrents en ligne pour voir son niveau progressé et ainsi débloquer de nouveaux conducteurs ainsi que des items pour personnaliser nos bolides.
Les conducteurs sont au nombre de huit, ils n’influencent en rien notre gameplay et leur seul avantage est de modifier l’aspect graphique de notre véhicule. C’est donc la possibilité de jouer avec 8 véhicules différents qui s’offrent à nous. Mais entre les camionnettes et les Chevrolets (ou simili) le choix est assez restreint et les aspects de nos engins sont assez redondant.
Le système de personnalisation reprend assez pauvrement celui de Rocket League. Il nous est offert de modifier l’apparence des roues, la couleur de notre carlingue et l’effet de notre fumée. Nous pouvons aussi ajouter un petit autocollant pour faire joli et c’est tout. Une fois en ligne, les véhicules se ressemblent tous.
Mais le pire est à venir, il concerne le nombre de circuits disponibles. Ce nombre est assez faramineux vu qu’il atteint facilement le 1. Et oui, il n’y a, à l’heure où sont écrites ces lignes, qu’un seul circuit de disponible. Autant dire qu’en termes de variété, le tour est vite fait. D’autant plus que ce circuit est assez petit, il faut à peine 30 secondes pour en faire le tour.
Give me a Fast Car :
Ce circuit est une arène fermée dans laquelle se trouvent des immeubles, des ruelles et des ennemis. C’est à l’intérieur de celle-ci qu’il nous faudra réaliser les missions attendues dans les trois modes disponibles. Dans cette arène, des points de drop laissent apparaître des items nous permettant de combattre avec notre voiture.
Ces items sont toujours les mêmes par point de drop. Il n’y a aucune notion de chance comme dans un Mario Kart. Une fois le lieu permettant d’obtenir le missile à tête chercheuse identifié, les allers-retours vers ce point se multiplient. Il en va de même pour les lasers glaces, les aimants à pièces et autres joyeusetés. Cela ajoute, certes, un coté mémorisation à l’action, mais ça enlève surtout un coté aléatoire qui fait aussi le charme des parties multijoueur de Mario Kart. S’il n’est plus possible d’insulter le hasard, sur qui allons devoir passer notre mauvaise foi…
Le lancement de l’un des trois modes nous précise toutefois que nous n’en sommes qu’à la saison 1, du contenu supplémentaire viendra-t-il assouvir notre soif de diversité ? Il faut le souhaiter. Sur cet indicateur de saison, nous voyons aussi apparaître notre level, toutefois, contrairement à un Rocket League, nous n’avons aucun gain à en attendre. Seule la monnaie in-game nous permettra de débloquer de nouveaux skins. Cette monnaie s’obtient au fur et à mesure de nos victoires.
Une fois en jeu, les modes sont finalement assez proches les uns des autres et ne se renouvellent que trop peu. Dans un combat à 4 joueurs, il faudra à chaque fois réussir un objectif différent tout en explosant nos adversaires. Si les objectifs, livrer un colis, récupérer des pièces et conserver la tirelire, sont important et apportent des points de victoire, c’est aussi via la destruction de nos adversaires que nous pourrons progresser et surtout les empêcher de nous dépasser. Ainsi, le joueur en tête du classement sera forcément dans la ligne de mire des joueurs adverses, qui ne chercheront plus à réaliser les objectifs, mais plutôt à lui piquer ses points en lui explosant la carrosserie.
Le gameplay, même s’il ne se renouvelle que trop peu, est ultra addictif. C’est rapide, c’est fun, accessible et dès les premières parties nous nous prenons au jeu. Les serveurs sont en crossplay et il y a du monde pour jouer. Aucun lag ne vient perturber notre expérience et les commandes répondent impeccablement. C’est aussi le cas pour notre véhicule.
Une fois en course, celui-ci a un comportement très arcade, l’accélération est rapide tout comme le freinage. Le boost nous entraîne dans un tourbillon de vitesse et les armes sont assez nombreuses et variées pour diversifier agréablement les situations. Lors de la destruction de notre bien-aimé moyen de locomotion, il nous est possible d’inonder d’émojis l’écran du conducteur ayant commis le massacre, c’est un petit plus qui est assez amusant, que ce soit en tant que victime ou coupable.
La partie graphique tient la route, la direction artistique du titre est très cartoon et colle parfaitement au délire décalé et assumé du titre. La bande originale est basée sur des titres électros accrocheurs qui soutiennent toujours l’action frénétique en cours sur notre écran.
Conclusion
Avec un gameplay accrocheur et fun, Drive Buy aurait pu être un apéro-game plus que sympathique, mais son manque de contenu et l’absence d’un mode local en font une expérience qui peine à se renouveler. Son aspect crossplay offre la possibilité de trouver toujours des joueurs en ligne, mais son prix de 22€ risque d’être un frein à son expansion et à de futurs ajouts. Pour l’instant, le titre du studio Glitchers n’offre pas assez de variété pour mériter son prix, à voir dans le temps.
LES PLUS
- Son aspect cartoon est sympathique
- La bande originale se renouvelle régulièrement
- Le gameplay est simple mais efficace
- Toujours du monde de disponible en crossplay
LES MOINS
- Les véhicules manquent de variétés
- La customisation des véhicules est peu poussée
- Trop peu de cartes disponibles, une seule en fait
- Pas de jeu en écran partagé