S’il est bien un genre que l’on ne présente plus dans le jeu vidéo c’est celui des platformers 2D. Et pourtant celui-ci peut prendre beaucoup de formes différentes, offrant des sensations aussi différentes que celles données par un Céleste, un Ori ou un Sonic. Les développeurs américains de Cascadia Games ajoutent leur pierre à ce grand édifice avec leur nouveau titre Moon Raider, sera-t-il un petit caillou, une pierre d’achoppement ou fera-t-il parti des fondations d’un nouveau sous-genre ? La réponse après ces quelques élucubrations architecturales…
My moon, my woman
Toute cette histoire commence lorsque notre père, un scientifique de grand talent, fait le premier voyage sur la Lune pour y découvrir que celle-ci n’est pas si vide que nous le pensions. Les sélènes, une race de guerriers y vivaient, tenant sous son joug le reste de la population. N’écoutant que son courage et son cœur, notre père libéra la princesse de son emprisonnement et la ramena sur Terre. La vie allant, elle devint notre mère, mais un mal la rongeait que seuls les cristaux de la Lune pouvaient guérir. Notre amour pour elle était si grand que, reprenant la navette de notre père et équipé d’un pistolet laser, nous partîmes dans l’espoir de trouver les 200 cristaux nécessaires à son rétablissement.
Voilà pour le scénario, celui-ci n’évoluera plus tout au long de notre déambulation dans les méandres de la Lune. S’il est classique et dans la ligne directe que ce à quoi nous pouvions nous attendre d’un jeu de la génération 8 ou 16 bits, il offre un but à atteindre clair. Il est mis en avant par une petite cinématique d’introduction. Là encore, celle-ci rappelle fortement cette période bénie où un pixel pouvait cacher une foule de détails que notre imagination se pressait de combler.
Une fois arrivé sur le plancher lunaire, nous apprendrons à utiliser notre arme comme il se doit tout en effectuant les sauts et double sauts d’usage. Très rapidement, une technique spéciale viendra diversifier nos mouvements. Celle-ci consiste en un dash permanent, multidirectionnel et mortel pour nos ennemis. Une arme d’une redoutable efficacité, mais dont la durée de vie est contrôlée par notre jauge de cristaux. Il faudra donc en faire un usage raisonné à la fois pour effacer des ennemis trop entreprenant et pour atteindre des passages pour lesquels le double saut ne saurait suffire.
Notre arme principale possède aussi la faculté d’utiliser ces cristaux pour améliorer durant un faible instant sa létalité. Le fait de laisser le bouton de tir appuyé enclenchera au bout de 2/3 secondes ce mode furie. Malheureusement, celui-ci consommant rapidement nos cristaux, ce déclenchement est plus un rappel à éviter de laisser la touche enfoncée trop longtemps plus qu’autre chose. Une fausse bonne idée qui n’est jamais utilisée et qui n’apporte rien au gameplay. Pire lors des phases de boss, sur lesquelles nous reviendrons plus amplement par la suite, cette possibilité est tout bonnement supprimée, le monstre ayant absorbé tout nos cristaux, remettant notre jauge à zéro.
Raider, deux doigts coupe faim ?
Moon Raider fonctionnera toujours en deux temps : dans le premier nous parcourrons des niveaux dans lequel les cristaux salvateurs sont répartis à divers endroit. Il nous faut donc les arpenter en long et en large pour en récupérer tout le contenu. Nous aurons aussi la possibilité de découvrir, à travers des murs secrets, des items spéciaux qui augmenteront agréablement notre jauge de vie ou les dégâts de bases de notre arme.
Ces niveaux sont agréables à parcourir, ils demandent un peu d’exploration, un peu de dextérité et un peu d’observation. Entre les pièges, les ennemis et les plateformes sur lesquelles sauter, Moon Raider remplit parfaitement le cahier des charges de tout bon platformer. La mécanique du dash spécial gâche cependant un peu la difficulté tant elle permet de rattraper n’importe quelle situation. Il suffit d’un appui sur la touche Y et hop nous nous envolons vers la plateforme que nous aurions raté sinon. De même un ennemi nous tire dessus depuis une position peu facile à atteindre et dans un timing trop serré à notre goût ? Pas de problème : Y et c’est réglé.
Dans le cas où nous mourrions, ce qui intervient relativement rarement, nous revenons au début du niveau avec nos jauges d’entrées dans celui-ci. Et donc, technique ultime rien que pour toi lecteur assidu, dans le cas où nous aurions perdu un peu trop de point de vie, il vaut mieux en finir dans ce level directement et utiliser ce que nous avons appris pour reprendre le niveau proprement. Toutefois cette méthode n’est vraiment nécessaire que vers les derniers niveaux.
Le titre de Cascadia Games est assez simple et les situations que nous rencontrons sont assez classiques, Moon Raider n’apporte rien de nouveau au genre et ce qu’il propose est déjà vu. Nous marchons sur les niveaux les uns après les autres. Certes, de nouveaux ennemis apparaissent dans le temps tout comme de nouveaux pièges, mais qu’ils aient un bazooka ou qu’il s’agisse de pics nous tombant dessus, rien ne nous surprendra réellement.
Moon light ?
Si Moon Raider est un titre des plus classique, il n’en est pas moins un titre agréable à parcourir. Les situations sont déjà vu, certes, mais elles se renouvellent constamment, évitant ainsi la lassitude du joueur. Ses niveaux sont suffisamment grands pour nous demander un minimum d’effort d’orientation et d’observation. L’utilisation du dash procure un réel sentiment de puissance et sa forte consommation en cristaux nous oblige à le gérer prudemment.
Le level-design est plutôt intelligent et les passages secrets ne sont pas si facile que ça à découvrir. Là encore en dénicher un offre un vrai sentiment de réussite et l’item découvert à cette occasion booste effectivement nos capacités. Il faut toutefois signaler quelques petites erreurs de conception qui nous auront bloqué à certains endroits, nous obligeant à quitter le jeu pour le relancer, ces situations sont rares (et un peu cherchées par le testeur aussi), mais elles existent.
La direction artistique du titre est irréprochable, en optant pour un rendu en pixel art, les développeurs de Cascadia Games offrent des graphismes très agréables qui se renouvellent constamment. Si les premiers plans sont, encore une fois, trop classiques, ceux du second plan sont bien plus détaillés et nous plongent dans ce monde sélène de science-fiction. Les ennemis sont de types plutôt variés et utilisent toutes sortent de projectiles ainsi que toutes les parois qui se présentent. Il faut constamment faire attention à ce qui se passe sur l’écran.
Les contrôles répondent parfaitement, le seul problème que nous leur trouvons est qu’ils ne sont pas modifiables. Il est difficile d’actionner la touche de saut avec le bouton B tandis que nous maintenons la touche de tir avec le A ou que nous effectuons un dash avec Y. Une inversion entre les touches tirs et dash auraient permis de réaliser ces enchaînements bien plus facilement. Est-ce une inversion par rapport à la manette de la Xbox ? Quoi qu’il en soit cela gâche le plaisir.
La musique, si elle est vraiment agréable en début de partie, offrant des tonalités rétro vraiment réussies, ne se renouvelle pas assez au cours du temps et fini par lasser au bout de 10 minutes de jeu. Très vite, l’impression de même rengaine nous agacera et écourtera notre partie. Dernier point négatif : les boss. Ils sont d’une facilité déconcertante et n’offrent aucun challenge digne de ce nom. Même sans l’aide du dash et du super tir (inutilisable par le vol de cristaux du monstre en début de combat), leur pattern est d’une évidence crasse et ils donnent régulièrement l’impression de ne pas chercher à nous faire du mal en visant loin de notre position.
Conclusion
Avec un petit prix de 10€, Moon Raider, les studios Cascadia Games, ne cherche pas à révolutionner le genre, mais à faire passer un petit temps agréable, sans prise de tête, en exploitant ce que d’autres ont créé avant lui. Sa réalisation est globalement soignée même si ce portage souffre de quelques défauts tels des contrôles inadéquats et une musique trop répétitive. Moon Raider est toutefois parfaitement adapté à des parties courtes qui nous feront avancer petit à petit. Un petit passe-temps sans prétention qui se laisse jouer entre deux gros titres ou dans les transports en commun.
LES PLUS
- Des graphismes en pixel-art détaillés qui savent se renouveler
- Le gameplay est maîtrisé dans son ensemble
- L’histoire est convenue mais bienvenue
- Le prix est adapté à l’expérience et à la durée de vie.
- Le level-design général rend le titre agréable à parcourir
- Jouable à deux joueurs
LES MOINS
- La bande son est très vite répétitive et lassante
- Des petites erreurs de level-design qui oblige à quitter le niveau
- Des boss bien trop faciles
C’est mignon, c’est frais, ça passe tout seul. Moi qui suis dans la lune régulièrement j’ai tout à fait compris l’aventure ☺️