Le monde se divise en deux catégories, ceux qui connaissent Shock Troopers et ceux qui creusent. Alors toi fidèle lecteur, toi qui passe un temps proche de l’infini à lire les lignes péniblement écrites par la bande de testeurs fous de la team NT, toi qui tente difficilement d’atteindre le Graal de la culture vidéoludique en comprenant chaque référence présentée par nos soins, dans quelle catégorie te situes-tu ? Mais ne réponds pas tout de suite, car si la glorieuse époque de la NeoGeo est trop loin pour tes boutons d’acnés, les développeurs allemands du studio Andrade Games te proposent de rattraper ton retard en jouant à leur titre SturmFront – The Mutant War : Übel Edition. Mais celui-ci sera-t-il à même de combler ta soif de culture pixellaire ? La réponse est enfouie dans la mélodie d’un titre de Heavy Métal…
Quand on tire, on raconte pas sa vie (Tuco, Le bon, la brute et le truand)
SturmFront est un Twin Stick Shooter, ce type de jeu dans lequel le stick de gauche nous servira à déplacer les jambes de notre avatar tandis que le stick droit nous permettra de lui dévisser la colonne vertébrale pour lui faire tirer dans la direction que nous jugerons opportune. Ce genre de jeux connaît un véritable revival depuis quelques années et des titres tel Enter the Gungeon ou Ruiner offrent un plaisir intense en mêlant au Twin Stick des mécaniques de rogue-lite pour le premier et une narration soignée pour le second.
Le titre du studio Andrade Game fait clairement parti de la seconde catégorie. Les niveaux ne varieront jamais d’une partie à l’autre, toutefois son histoire ne se découvre pas si facilement. En partant d’un pitch de départ très limité : nous incarnons Siegfried von Hammerstein, la dernière création du docteur Hartmuth Griesgram et nous devons mettre un terme à la pandémie qui frappe notre civilisation en cette triste année 1984.
La suite de cette histoire ne sera donnée qu’à travers les dix niveaux qu’il nous faudra parcourir pour éradiquer la menace biologique et découvrir le fin mot de cette tragédie. Grâce à des messages à trouver dans les niveaux que nous parcourrons, nous en apprendrons davantage sur le monde ravagé qui nous fait face.
Ces messages sont entièrement rédigés en anglais et sont relativement long à lire, ils coupent l’action des niveaux assez fortement et ne sont absolument pas nécessaire pour continuer à tirer sur tout ce qui tentera de s’en prendre à notre corps synthétique. Si lors des premiers runs, nous alternons actions et lecture tout en restant attentif pour ne pas se faire surprendre par un monstre tentant de nous surprendre pendant notre lecture, très vite nous comprenons que la stratégie adéquate consiste à éradiquer toute la faune et la flore locale avant de déambuler tranquillement dans le niveau pour en apprendre un peu plus sur les tenants et les aboutissants de notre combat.
J’avais encore jamais vu crever autant de monde (Blondin, Le bon, la brute et le truand)
StrumFront nous demande de parcourir ses niveaux tout en tirant sur tout ce qui bouge, tandis que ce qui bouge, tente de faire de même envers notre personne. Très rapidement, il faudra faire preuve d’un bon sens du déplacement pour éviter les projectiles qui tentent de nous atteindre. Enfin jusqu’au moment où nous découvrons que notre arme servant à détruire les nids de bestioles, un lance-flamme donc, peut aussi détruire ces tirs ennemis. Et si son utilisation est limitée par une jauge, cette mécanique rend SturmFront bien plus simple et les mondes s’enchaînent bien trop vite jusqu’à leur conclusion. Si cette feature n’est plus disponible dans les modes plus difficiles, elle permettra toutefois de découvrir tout le jeu et les paterns de boss, rendant ainsi les autres difficultés trop abordable.
Tout au long de notre aventure nous récupérons des améliorations pour notre arme principale, nous permettant d’augmenter son angle de diffusion. Il est aussi possible de récupérer des armes qui remplaceront celle-ci pour un temps limité. Toutefois, pour venir à bout d’un niveau, l’arme principale, upgradée à fond dès le milieu du premier niveau, se révèle bien plus efficace. Certaines armes secondaires font certes plus de dégâts, mais leurs munitions sont extrêmement limitées, 10 pour le mortier par exemple, se tarissent en à peine 5 secondes si la gâchette reste appuyée. Et vu les hordes qui nous assaillent, il est bien plus efficace de laisser le tir actif et de garder l’arme meurtrière pour le boss, entraînant du coup des allers-retours dans le niveau pour la récupérer. Une mécanique de choix d’arme comme dans Enter the Gungeon aurait été plus agréable en partie.
Les ennemis qui nous cherchent des noises sont relativement peu nombreux en genre et très rapidement, nous aurons découvert leur type d’attaque, nous permettant ainsi de mettre une stratégie adéquate en place pour esquiver leur tir tout en maximisant nos dégâts. Les boss de niveaux sont, quant à eux, devenus bien trop simple suite à la découverte du lance-flamme cancel. Le challenge devient plus intéressant en difficulté plus élevée mais il est largement à la portée des plus chevronnés.
Tu veux me faire une farce, avoue-le ? (Tuco, Le bon, la brute et le truand)
Tout amateur de twin stick shooter vous le dira, le plaisir ça se partage entre amis. Pourquoi cette remarque ? Eh bien car SturmFront vient de passer la ligne rouge séparant le bon jeu de la pelle servant à son enterrement. Le titre d’Andrade Games n’est jouable que seul. Siegfried n’a pas de frère jumeau ou quoi que ce soit s’en approchant. C’est seul qu’il nous faudra parcourir les trop courts niveaux qui composent cette aventure. Et c’est le plus gros défaut technique que nous lui trouveront certes, mais quel défaut de taille !
Le reste tient parfaitement la route. La direction artistique, toute en pixel art, regorge de détails dans des environnements glauques à souhait. Les tons sanguinolents choisis collent parfaitement à cette histoire et à notre mission d’éradication. Enfin, la bande son, portée par des tonalités heavy métal, fait merveilleusement le taf et nous tient accrochés à nos sticks sans jamais nous lasser.
Conclusion
En offrant une aventure qui rappelle fortement les jours glorieux du run ‘n gun avec un concept simple mais une action intense, SturmFront – The Mutant War : Übel Edition aurait pu être un passe-temps plus que sympathique disponible à un prix raisonnable de 10€. Toutefois les écueils dus à un choix de gameplay discutable concernant le lance-flamme ainsi que l’absence d’un mode multijoueur en fond une expérience qui laisse fortement sur sa faim et qui s’adresse avant tout aux amoureux du genre qui n’auraient rien d’autre à se mettre sous la dent. C’est d’autant plus dommage que la direction artistique est cohérente avec la bande originale faisant la part belle au heavy métal.
LES PLUS
- Les graphismes en pixel art sont détaillés
- La direction artistique fait la part belle au sanguinolent
- La bande originale, faite de heavy métal colle parfaitement à l’ambiance
- La narration, qui se découvre morceau par morceau, est soignée
- Le prix est raisonnable
LES MOINS
- Pas de multijoueurs ? Sérieux ?
- Le lance-flamme qui détruit les projectiles rend le jeu trop facile
- Tout en anglais
- Les niveaux sont assez courts ou trop peu nombreux
- Les combats de boss ne demandent que peu d’investissement
Très déçu et j adore ce genre de jeux.Les ennemis sont toujours les mêmes te foncent dedans sans même tirer.Les niveaux sont repetitifs.Pas de surprise pas de passage secret. Tu te fais attaquer dans le dos par des ennemis qui sortent des murs.Pas d IA juste de l ennuie.C est mauvais.Allez 3 sur 10.