Poison Control est un jeu sorti l’an dernier au Japon (en juin plus précisément) sous le titre Shoujo Jigoku no Doku Musume. C’est en novembre que nous avons appris la sortie du jeu aux États-Unis et en Europe suite à une annonce de Nis America. Le jeu a été développé par Nippon Ichi Software (que l’on connaît plus couramment sous le nom de NIS). L’équipe en charge de ce titre a déjà œuvré sur Penny Punching Princess et The Princess Guide.
Bienvenue en enfer
Cette fois, pas de princesse, nous prenons le contrôle d’une âme perdue aux enfers, sur le point d’être dévorée par un démon dit Klesha. Mais notre personnage (amnésique) est sauvé de justesse par une habitante des lieux aux appas proéminents (et qui s’avère également amnésique). Cette bienfaitrice providentielle va se lier à notre avatar (qui n’a alors plus que l’apparence d’un squelette) afin de lui rendre un aspect plus humain. À partir de là, libre à vous de choisir le nom, le sexe et la voix du personnage que vous allez incarner tout au long de votre partie. Toutefois la fusion avec l’être des enfers ne sera pas complète, et Poisonette (c’est ainsi qu’elle se nommera), ne pourra que prendre le contrôle de votre bras, le transformant en pseudo rayon Delta, façon Cobra ou Megaman.
Poisonette vous expliquera donc que vous êtes en enfer et que sa mission est de nettoyer celui-ci des autres Kleshas. En gros, des esprits se retrouvent prisonniers de manifestations empoisonnées de leur propre désespoir, et seule Poisonette, aidée de votre personnage, (qu’elle appelle Soul Mate c’est-à-dire Âme Sœur) est capable de les purifier ! Il faudra donc vous aventurer dans l’Enfer personnel de chacune des âmes en peine que vous croiserez pour les libérer des pensées qui les empoisonnent… Évidemment cette quête a pour but d’atteindre les portes du paradis, mais aussi de recouvrer la mémoire…
L’Enfer, c’est les autres
Le jeu suivra toujours plus ou moins le même déroulement, vous discuterez avec Poisonette, puis vous choisirez un enfer à purifier. Chaque enfer correspond donc à une âme en peine (morte ou vivante), qu’il faudra libérer de ses idées noires (matérialisées par le poison et les Kleshas, des démons des enfers). Vous évoluerez donc dans des zones assez simples, sortes de plateformes suspendues dans des environnements aux couleurs vives, tirant vers le rose ou le violet (c’est très très flashy). Au fur et à mesure de votre progression, vous devrez nettoyer la zone en mode Poisonette ou en mode shoot. En effet, dans certains cas, il faudra nettoyer des zones de slime rose au sol. Si votre personnage marche dessus, il perd des points de vie.
Pour avancer sereinement, il faudra donc passer en mode Poisonette via le bouton L, pour que votre corps se transforme en squelette s’effondrant sur le sol et ainsi laisser place à Poisonette dans sa forme physique. Toutefois, cette forme ne peut être maintenue que durant une durée limitée, ce qui force à rester près de son squelette.
Le second mode, c’est pour se débarrasser des Kleshas, les personnifications démoniaques (qui ne font pas vraiment peur) qui veulent dévorer les âmes… Une pression sur le bouton R et vous passez en vue caméra à l’épaule, avec Poisonette minuscule posée pour dégommer les vilaines bébêtes.
Au fil de votre avancée dans le niveau (correspondant à l’enfer d’une belle jeune fille), vous serez amené à croiser des fragments de son âme, qui vous en apprendront davantage sur son identité (son nom, son âge) et les raisons qui ont conduit à son empoisonnement. Celles-ci sont d’ailleurs plutôt bien amenées, parfois avec une pointe d’humour, mais toujours avec un certain sérieux. Les thèmes sont plutôt sombres (le harcèlement, le meurtre…) et d’autres un peu plus léger (la perversion de certaines lectures, le mensonge …). Mais ils s’achèvent par une morale généralement bien trouvée (et amenée), une fois que l’on a purifié l’âme en peine. On regrettera l’absence de sous-titres en VF, tant les dialogues sont importants et les histoires intéressantes à suivre ! Le jeu lorgnant souvent du côté des Visual Novel. C’est d’ailleurs au fil des discussions que vous pourrez faire évoluer certaines de vos compétences, même si le choix des réponses n’a pas de réel impact sur la suite du jeu. Ainsi, selon votre choix de réponse, vous augmenterez telle ou telle capacité (empathie, confiance…), cette dernière étant toujours précisée.
Un gameplay Infernal
Au niveau du gameplay, deux façons de jouer, comme nous l’indiquions plus haut, qu’il faudra apprendre à combiner au fil des différentes missions. En effet, les deux modes s’avèrent assez complémentaires. C’est simple, en mode Poisonette, vous dégagez le passage pour votre personnage, mais vous constaterez très vite qu’il est possible de nettoyer en ligne droite, ou alors de manière circulaire. Cette option a son intérêt, surtout si un Klesha ennemi se trouve dans votre cercle. En effet, si vous arrivez à faire un cercle autour d’une zone de poison (le slime rose) en revenant à votre point d’origine et si un (ou plusieurs) ennemi se trouve à l’intérieur, ils subiront des dommages supplémentaires ! Dans certains cas, si la zone est assez grande, ils peuvent même être directement éliminés. Un atout non négligeable, surtout lorsque l’on est à court de munitions.
Pour certaines armes d’ailleurs, il faudra nettoyer les zones pour recharger, ou dans certains cas attendre pour récupérer automatiquement quelques munitions… Gare tout de même si des ennemis sont à proximité, car même s’ils ne sont pas tous très dangereux, certains peuvent s’avérer assez retors et font parfois mal lorsqu’ils touchent… Le nettoyage intégral des zones prendra plus de temps, mais vous permettra de débloquer des trésors, mais aussi de nouveaux types de munitions, votre arme principale restant votre bras possédé.
Votre personnage dispose également d’une attaque spéciale, qui vous permettra de libérer un dôme d’énergie infligeant des dégâts à tous les adversaires se trouvant à portée, attention tout de même, car son activation vous laisse vulnérable durant quelques instants…
Niveau maniabilité, les commandes répondent plutôt bien, mais notre personnage souffre d’une certaine raideur dans ses déplacements. On s’y fait, mais c’est un peu troublant au début. Votre personnage est également capable de faire des roulades (pour esquiver les tirs), mais encore une fois l’animation est un peu étrange lorsqu’on l’utilise… Et même si au niveau des déplacements c’est plutôt pas mal, au niveau de la partie shoot on vous recommandera d’activer l’assistance pour les tirs. Ce n’est pas un autolock pour autant, mais c’est franchement indispensable pour ne pas être frustré dans votre progression, car viser correctement avec le stick s’avère être parfois une vraie gageure ! Le changement d’arme n’est pas forcément pratique non plus, il est possible de switcher entre deux à trois armes, mais toujours dans le même sens ! Le problème étant que si dans le feu de l’action on appuie sur le bouton trop rapidement, on loupe les munitions que l’on voulait sélectionner…
Vous pourrez faire évoluer votre arme en achetant des améliorations grâce aux pièces collectées dans le jeu, mais ça n’est jamais indiqué clairement… En fait lorsque vous êtes dans la carte des enfers, il faut presser le bouton X, ce qui vous amènera au menu permettant de faire évoluer votre personnage (Loadout)… mais aussi et surtout… de sauvegarder ! (Menu System)… En effet, il n’y a pas de sauvegarde automatique ! Il faut obligatoirement passer par ce menu pour sauvegarder votre progression, nous l’avons appris à nos dépens lors du test… Il faut dire que l’absence de sauvegarde automatique à notre époque est quand même un choix plus qu’étonnant ! N’oubliez donc pas de sauvegarder fréquemment !
Des visuels et un son d’enfer ?!
Visuellement, le titre est intéressant. L’univers et surtout les personnages évoluant dans le jeu sont hauts en couleur et souvent tout en décolleté au point que certains dialogues (on pense à un personnage en particulier) sont assez savoureux… On l’a un peu évoqué dans la présentation de Poisonette, mais généralement, tous les personnages féminins possèdent des poitrines opulentes qui ont tendance à s’animer à chaque mouvement ou dialogue… Ils font quand même une sacrée fixette là-dessus, l’un des Boss étant un serpent avec une forte poitrine (oui, oui, pour de vrai ! ) . C’est typiquement le fan service japonais nous dirons certains d’entre vous… et c’est assez vrai. On en profite pour noter que l’ensemble des voix est en japonais, ce qui apporte un certain cachet à ce jeu.
Au niveau des décors, c’est une autre paire de manches. En effet, bien que collant généralement à l’enfer de la belle en détresse, on aura plus l’impression de voir des skins différents pour des niveaux composés de manières assez similaires… Les couleurs par contre sont relativement flashy (violet, orange, bleu…) avec des effets intéressants dans le fond, mais pour le reste c’est assez spartiate… On notera toutefois certains éléments du décor ou affichages au sol, en lien avec les tourments qui empoisonnent les esprits de l’âme en peine (illustrations de manga, lettre brûlée, dessins d’enfants …). On regrette quand même que les décors soient si peu variés et fassent au final plutôt vides. Même constat au niveau des Kleshas qui se ressemblent un peu tous (malgré l’ajout d’accessoires et les boss). Ils sont jolis, mais on a quand même l’impression de voir toujours un peu la même chose.
C’est le même son de cloche pour les armes. Les munitions sont différentes, mais votre bras ne change pas d’apparence pour autant. Ce sont des petits détails, mais ça aurait vraiment apporté un petit plus au jeu, surtout que les phases Visual Novel sont plus détaillées et légèrement animées.
Au niveau sonore, rien à redire, la bande-son fait le job. Elle accompagne relativement bien l’action, même si elle s’avère assez répétitive. Clairement, elle ne restera pas dans les annales, mais s’accordera bien aux phases de shoot défouloir.
Au niveau des voix par contre, c’est du beau travail, l’ensemble est doublé en japonais et les échanges sont suffisamment crédibles vu l’univers assez fou (mais un peu vide) dans lequel nos deux âmes sœurs évoluent…
Conclusion
Loin d’être un shooter mémorable, Poison Control propose un univers particulier plutôt sympathique et aurait pu être sauvé par son histoire et son aspect Visual Novel. Les thèmes abordés, parfois très sombres, sont traités avec soin. Toutefois le tout est plombé par l’absence de sous-titres en VF qui finira par lasser les anglophobes devant la répétitivité du jeu lors des phases de shoot… Dommage il y avait du potentiel, mais le titre reste bloqué dans un des neuf cercles de l’Enfer…
LES PLUS
- L’univers et les personnages.
- L’histoire abordant des thèmes sombres avec humour et sérieux.
- Graphiquement plutôt joli.
- Un serpent géant avec une poitrine opulente ?
- Le côté Visual Novel.
LES MOINS
- L’absence de VF.
- Les ralentissements par moment (quand trop de choses à l’écran).
- Le système de sauvegarde (pas automatique) !
- L’absence de réel tutoriel pour les upgrades.
- Le manque de renouvellement dans les phases de shoot.
- La visée pas toujours au top.
- L’animation un peu rigide.