Ratalaika Games est, on peut le dire, un éditeur prolifique. Aujourd’hui nous allons vous parler de leur… enfin de l’un de leurs derniers portages, le jeu d’évasion avec des animaux musclés… One Escape !
Prison Break anthropomorphique
One Escape a un pitch tout ce qu’il y a de plus simple. Une bande de voleurs composée de trois amis, Dook le canard (le cerveau de la bande), Gor le gorille (l’acrobate) et Hog le phacochère (Warthog en VO – la montagne de muscle), décide de braquer une banque. Mais les choses tournent mal et ils se font arrêter…
Les voilà donc enfermés dans des prisons différentes dont ils vont devoir s’échapper. L’histoire n’est clairement pas le point fort du jeu, mais nous avons apprécié la petite cinématique d’introduction retraçant le braquage et l’arrestation des trois compères. C’est ensuite que vous êtes mis directement dans le bain, ou plutôt en cellule, en vous mettant dans les plumes de Dook, dont les niveaux font office de tutoriel…
3 persos, 3 façons de jouer différentes… mais indépendantes
Nous commençons l’aventure de chacun des personnages indépendamment. Au début du premier niveau, le personnage que nous contrôlons bandera ses muscles au point de déchirer son T-shirt, tel Hulk en phase de transformation. Une mise en jambe assez amusante, avant les soixante niveaux qui nous attendent et qui sont répartis entre les trois personnages (vingt niveaux chacun).
Dook, le canard, correspond au mode initiation et est plus limité dans ses mouvements. Sa « capacité spéciale » est de passer dans les conduits d’aération et de faire des doubles sauts un peu plus haut que les autres. Gor, le gorille, aura une dimension encore plus « plateformesque », permettant aux joueurs de s’agripper à certains murs pour les escalader (en plus du double-saut). Quand à Hog, le phacochère, ses points lui permettront de se frayer un chemin à travers des murs friables, d’assommer certains gardes pour circuler tranquillement, mais aussi de déplacer certaines caisses en utilisant ses biscotos ! Cela donne à ses phases des faux airs de sokoban (il dispose évidemment également du double-saut).
En l’état, le panel de mouvements est plutôt varié. Malheureusement, les personnages n’interagissent jamais entre eux et les différents niveaux sont à chaque fois calibrés pour le personnage que l’on dirige…
L’objectif de chaque niveau est d’ailleurs très simple, il faudra atteindre l’ascenseur de sortie. Pour ce faire, vous devrez évitez les caméras de surveillance, les lasers, les fils électriques dénudés au sol, les gardes (qui ne voient pas au-delà de leur champ de vision visible à l’écran), tout en ouvrant des portes verrouillées en utilisant des cartes magnétiques dissimulées dans les niveaux. Et si le cœur vous en dit, vous pourrez également collecter quelques dollars dans certains niveaux (il y a 10 liasses de billets à ramasser par personnage).
Le jeu s’apparente donc à un jeu de plateforme / réflexion, où il n’y aura toujours qu’un seul chemin à suivre pour atteindre la sortie. Gare à vous si vous vous trompez, une mauvaise décision pouvant entrainer un blocage. Par exemple, si vous tombez dans un trou face à une porte dont vous n’avez pas encore récupéré la carte magnétique sans pouvoir en sortir, cela vous oblige à recommencer le niveau… Au début ça va, mais quand les tableaux sont longs, cela peut devenir gênant, même si ce genre de problème n’est pas systématique…
Nous regrettons finalement l’absence totale d’interaction entre les différents personnages, chaque personnage traversant des tableaux différents qui sont propres à ses capacités. Globalement, les zones se ressemblent un peu toutes et le cheminement sera toujours identique. Il faudra déjouer la vigilance des gardiens (à moitié aveugles, rappelons-le) et penser à couper les caméras de sécurité pour ne pas être pris en « flag », cela ayant pour effet de déclencher une alarme faisant intervenir des gardes armés pour vous choper… Mais tout va bien, tant que vous trouvez une zone sombre, tel Batman, vous vous fondrez dans l’ombre et les gardes passeront à côté de vous et ne vous verront pas… Il ne restera qu’à patienter le temps que la jauge d’alerte retombe à zéro pour que vos poursuivants retournent en salle de pause…
Un éléphant dans une prison de porcelaine
En règle générale, la maniabilité est plutôt bonne. Les personnages répondent bien et c’est important dans ce type de jeu. Par contre, pour certains sauts, il faudra être très très précis… surtout quand il y a des câbles dénudés au sol. En effet, la zone de contact est parfois un peu large et une électrocution est synonyme de mort et de reprise de niveau depuis le début… Il nous est arrivé de rager devant certains passages où, en plus de déplacer des caisses sans toucher les câbles au sol, il a fallu gérer les doubles sauts de phacochère au poil de cul près pour retomber au bon endroit. Nous avons également rencontré des problèmes à peu près similaires lors des phases avec Gor, où le fait de grimper au mur empêche de faire un double saut, ce qui a entrainé notre chute dans une zone mortelle… Idem quand on essaye d’éviter des lasers, et que parfois on ne se décale pas assez et que l’on finit grillé… Tout ceci est acceptable au début du niveau, mais un peu moins quand on arrive sur la fin et que cela implique de devoir tout reprendre pour un problème de collision. Certes il y a un petit coup de main à prendre, mais ces quelques bémols peuvent s’avérer frustrants…
De poils et de plumes
Parlons rapidement de l’aspect visuel du jeu. En pixel art plutôt fluides, il faut dire que nos trois bonhommes ont finalement une bonne tête. Hog a des faux airs de Bebop (normal nous direz-vous, vu l’animal). Pour le reste, les ennemis se ressemblent un peu tous (un mélange de chien et de loup). Il en est de même pour les décors, dont le principal changement se traduit par l’augmentation de la taille des tableaux au fur et à mesure de votre progression, mais qui resteront toujours dans les mêmes tons. À cela s’ajouteront les pièges, notamment des lasers donnant lieu à des effets plutôt corrects.
Par contre, là où le bât blesse, c’est du point de vue technique, surtout dans les derniers niveaux ! Nous avons constaté des ralentissements épouvantables et assez incroyables pour un jeu entièrement en 2D… Un patch devrait pouvoir corriger cela, mais en l’état c’est difficilement acceptable. C’est à croire que personne n’a pris le temps de tester le jeu préalablement ! Du point de vue sonore, rien d’inoubliable, on finit même par ne plus y prêter attention, mais après tout, ce n’est pas ce que l’on retiendra du jeu…
Conclusion
Proposé à un petit prix (4.99 euros), One Escape vous occupera le temps d’une soirée. Par contre, nous regrettons vraiment l’absence d’interaction entre les différents personnages, qui aurait réellement fait la différence. Petit bémol également sur les ralentissements dans les derniers niveaux et les quelques défauts de collision… Nous espérons que les problèmes seront corrigés rapidement et qu’un hypothétique Two Escape permette aux trois zigotos de collaborer pour s’évader… !
LES PLUS
- Le design des persos
- Le côté réflexion
- Le petit prix qui vous occupera une soirée
LES MOINS
- Les ralentissements dans les derniers niveaux
- Les zones de collision parfois mal fichues
- L’absence d’interaction entre les personnages