Mis en avant lors de l’Indie World de décembre 2020, Very Very Valet du studio Toyful arrive sur nos Nintendo Switchs et tente de se faire une place dans la cour encombrée des apéro games. Avec un tarif de 25€, situé plutôt dans le haut du tableau, saura-t-il se montrer à la hauteur et faire de l’ombre aux cadors du genre que sont Overcooked et Heave Ho ? Pas si sûr ….
Plus c’est court…moins c’est long…
Qui dit apéro game dit concept décalé. Dans Very Very Valet, c’est la dure vie de voiturier que nous allons devoir affronter. Notre mission consistera, à travers le monde, à offrir aux pauvres automobilistes du monde entier un service de qualité. Pour cela, il faudra récupérer la voiture des clients lorsqu’ils arrivent, la garer pour avoir le temps de s’occuper de nos autres clients, puis la ressortir lorsque le besoin s’en fera sentir pour l’amener au bon endroit.
Que ce soit au moment de la prise en charge ou durant la restitution, un timer nous obligera à nous dépêcher. Dépasser le temps imparti fera disparaître la voiture. Où va-t-elle lors de sa disparition ? C’est ce mystère que nous, agent voiturier d’élite, devrons tenter de résoudre tout au long des vingt niveaux qui composeront notre périple.
Ces niveaux ont la mauvaise idée d’être très proches graphiquement. Si la plupart des jeux font l’effort de varier les décors pour renouveler à peu de frais l’expérience, le titre de Toyful ne s’est pas donné cette peine. Tous les niveaux se ressemblent. Nous parcourons une très petite portion de ville dans laquelle, trop rarement, des obstacles incongrus, tel un avion ou un train de marchandises viennent nous embêter.
L’expérience va vraiment être similaire tout au long de nos parties, et malheureusement, cette expérience sera de courte durée. Compter un tout petit trois heures pour venir à bout des vingt niveaux. Trois heures intéressantes et qui passent vite, mais qui permettent de faire tout le tour de ce que propose Very Very Valet. Autant dire qu’avec un si petit contenu et des graphismes qui ne varient jamais, le tarif plein pot de 25 € est très difficile à justifier.
C’est dommage car une fois en jeu, les sensations de conduite sont sympathiques tout comme la physique des personnages. Nous pouvons ainsi courir, conduire et pousser violemment les voitures qui nous empêcheraient de passer. Les niveaux étant petits et assez remplis d’obstacles, les situations cocasses sont monnaies courantes et jouer à plusieurs permet, si ce n’est des grands moments de rigolades, au moins de passer un temps agréable tout en communiquant autour de la télévision.
La variété est la source de tous nos plaisirs (Evariste de Parny)
Concernant le fan service, c’est aussi la douche froide. Aucune option de personnalisation ne viendra égayer nos personnages. Au nombre de quatre, plus un déblocable une fois la campagne terminée, seul leur couleur est modifiable. Nous sommes très loin de ce que propose un Heave Ho et sa galerie infinie de styles plus loufoques les uns que les autres.
Les niveaux proposés se ressemblent tous et, malheureusement, les mécaniques de gameplay mise en jeu aussi. Il n’y aura que trois types de missions : les missions avec télé-porteur, les missions sans télé-porteur et les missions spéciales. Les missions avec télé-porteur sont les plus courantes, elles arrivent très vite dans le jeu. Bien évidemment elles font intervenir, devinez quoi…. un engin de déplacement inter dimensionnel quasi instantanée. C’est une bonne idée en soit, si ce n’est que ces télé-porteurs ne sont qu’à de rare moments utiles. Le level-design possède beaucoup de failles qui font que nous échappons très vite aux contraintes.
A seulement trois reprises, sur les vingt niveaux, nos réflexes de ninjas ont été mis à rude épreuve. Pire, une fois ce constat fait, les derniers niveaux s’enchaînent plus facilement que les premiers, et semblent plus facile. Alors que des titres tel Overcooked propose une expérience de plus en plus exigeante, la pauvreté des mécaniques mises en place dans le titre de Toyful font que les derniers niveaux s’avalent trop rapidement.
Bien sûr, le titre est jouable en solo, mais là encore l’équilibrage semble particulier et les différences à un ou quatre joueurs sont loin d’être évidentes. Le nombre de voitures est peut-être un tout petit peu moindre mais le challenge passe de trop simple à trop difficile. Trop facile à quatre, trop difficile en étant seul, la vérité est ailleurs….
La partie graphique est correcte. S’il est possible de jouer en nomade, c’est bien essentiellement en docké que le titre se jouera. Dans ces conditions, le titre est agréable à jouer et ne souffre d’aucun défaut, si ce n’est son manque de variation. Toujours fluide, peu importe les situations, Very Very Valet a de quoi rendre fier la confédération des voituriers. La musique est sympathique, sans être inoubliable, elle n’est pas non plus trop répétitive et se laisse facilement oublier pour permettre au joueur de se concentrer sur ce qui se passe à l’écran.
Conclusion
Affiché au même prix qu’un Overcooked 2, Very Very Valet est loin d’atteindre les références de l’apéro game. Si le plaisir est là, il ne dure malheureusement qu’un temps bien trop court. Avec une durée de vie de trois heures grand maximum et un manque de variété dans les challenges proposés, nous restons forcément sur notre faim. De même, le manque d’excentricité de la partie graphique ou du level-design nous font regretter nos fous rires sur Heave Ho. Sans être mauvais, il manque trop de chose au titre de Toyful pour en faire un concurrent sérieux dans la course du jeu qui nous unira tous devant notre télévision pour y passer du bon temps.
LES PLUS
- Un concept intéressant de parcage de voitures
- Le gameplay offre de bons moments à plusieurs
- La musique est sympathique
- Réunir 4 joueurs devant un jeu c’est toujours positif
LES MOINS
- Les niveaux se ressemblent tous à trois exceptions prêt
- Un tarif élevé pour un contenu trop pauvre
- Le manque de personnalisation rappelle les jeux d’il y a une décennie
- La confrontation avec Overcooked ou Heave Ho tourne au massacre
- Quelques bugs qui gâchent l’expérience