Tout droit sorties des archives de Nintendo, les deux Famicom Detective Club arrivent enfin en Europe. Sortie uniquement au Japon en 1988 et 1989, ces deux jeux n’avaient jamais étaient traduits et donc jamais exportés hors du pays du soleil levant.
Annoncés lors d’un Nintendo Direct, les deux jeux avaient surpris bon nombre de joueurs avec une bande-annonce aguichante au design soigné et des jeux entièrement refaits. La question que tout le monde s’est alors posée est : est-ce que ce tour de force orchestré par Nintendo est une réussite ou non ?
Petit retour en arrière !
Famicom Detective Club: The Missing Heir & Famicom Detective Club: The Girl Who Stands Behind sont respectivement sortie en 1988 et 1989 au Japon sur Family Computer Disk System d’où le titre.
Pour nous donner une petite idée, nous avons surfé sur internet à la recherche d’images d’archive de ces premières versions et honnêtement, c’est le jour et la nuit. Le jeu a bénéficié d’un lifting complet et le résultat est assez bluffant.
images wikipédia
Qu’est-ce que c’est exactement ?
Famicom Detective Club : The Missing Heir & Famicom Detective Club: The Girl Who Stands Behind sont deux visuals novel sous fond d’enquête policière.
Les deux jeux ont été écrits par Yoshio Sakamoto plus connu aujourd’hui pour son travail sur la série Metroid. Les scénarios sont d’ailleurs particulièrement bien écrits et entrainent le joueur dans les mystères de ce japon contemporain.
Les histoires sont indépendantes l’une de l’autre même si l’on y retrouve nos deux personnages principaux. On notera que The Girl Who Stands Behind est un prequel à The Missing Heir même si celui-ci est sorti 1 an plus tard.
À vous de voir dans quel sens vous souhaitez vivre ces enquêtes tout en sachant que l’ordre à peu d’importance : certains vous conseilleront de suivre l’ordre chronologique alors que d’autre vous conseillerons de suivre les dates de parution.
Les deux scénarios
Dans Famicom Detective Club: The Missing Heir, notre personnage se réveille amnésique au pied d’une falaise. Alors qu’il retourne sur le bord de la falaise pour essayer de retrouver la mémoire, Ayumi Tchibana, son assistante au bureau de détective le retrouve et lui donne les premières informations dont il a besoin pour reprendre son travail. En effet, il devait enquêter sur le décès de la cheffe d’une famille fortunée d’un petit village. Très vite, les choses vont se compliquer entre l’apparition de nombreux personnages, d’un nouveau meurtre sous fond de légende de fantôme vengeur…
Famicom Detective Club: The Girl Who Stands Behind se déroule 2 ans avant The Missing Heir. Vous incarnez toujours le même jeune garçon, mais qui est encore étudiant. Il est à la recherche de ses parents disparus et est alors recruté dans une agence de détective pour enquêter sur la mort d’une adolescente. C’est à ce moment-là, qu’il rencontre Ayumi qui est autre que l’amie de la victime. Là encore, il va y avoir une rumeur surnaturelle, mais cette fois sous fond de scolarité japonaise.
Note pour la suite de ce test
Pour la suite de ce test, nous parlerons des deux jeux en même temps, car il n’y a quasiment pas de différence, outre le scénario, entre les deux jeux. C’est-à-dire que nous allons retrouver les mêmes mécanismes de gameplay, les mêmes graphismes, mais des ambiances assez différentes au niveau des lieux visités durant l’enquête et des bandes-son.
Une refonte totale ou presque
Les deux scénarios sont vraiment prenants et bien écrits. Ils suffisent presque à eux même pour nous embarquer dans le jeu. Nous comprenons maintenant pourquoi Nintendo a plongé dans ces archives pour ressortir ses deux titres. De plus, la magnifique refonte graphique des deux titres ne fait que sublimer les deux enquêtes tout en remettant les jeux au goût du jour.
Les deux ont été entièrement redessinés, animés, doublés et la musique 8 bits de l’époque a été réarrangée et réenregistrée.
Les graphismes manga
Le duo de jeu Famicom Detective Club propose des graphismes style manga très agréable au niveau des personnages et des décors qui regorgent de détails.
Les personnages sont animés lorsqu’ils parlent, ils remuent les lèvres et laissent souvent apparaître leurs émotions. C’est un vrai plus dans ce jeu qui nous permet d’avoir des informations supplémentaires sur l’état d’esprit des personnages. Quand la réaction d’un personnage est « importante » aux yeux de l’enquête, vous aurez aussi droit à la description de l’émotion dans le sous-titrage : « le personnage rougit, elle semble troublée… ». C’est plutôt drôle que dérangeant !
Lorsqu’ils attendent vos questions, une légère animation dans un style respiration les rend moins statiques. C’est très léger, mais très agréable à regarder.
Nous noterons également que les personnages possèdent également une gestuelle particulière lorsque vous en avez plusieurs devant vous et que vous adressez à l’un ou à l’autre. En général, le personnage, avec lequel vous allez parler, va se redresser, tandis que le second prendra une pose plus naturelle et détendue. Ce changement de position est un peu « raide », mais il a le mérite de savoir auquel nous nous adressons.
Des décors animés
Pour les décors, ils sont juste sublimes et retranscrivent parfaitement l’ambiance des lieux que nous traversons. Ils bénéficient aussi d’animations d’arrière-plan, tels que des personnages qui parlent entre eux, des oiseaux par une fenêtre, etc. avec un fond sonore qui reflète l’ambiance de la scène. C’est assez agréable et ça change des visuals novel au fond complètement statique.
Une bande-son retravaillée avec des doublages de qualité
Le jeu vous donne accès aux musiques 8 bits de l’époque ainsi qu’à la nouvelle mouture de la bande-son. Cette dernière est particulièrement adaptée aux jeux et aux lieux que nous visitons même si elle peut être parfois très redondante. Le menu « options » permet de diminuer le volume de la musique si celle-ci commence à vous ennuyer. Cependant, elle contribue grandement à l’ambiance générale du jeu.
Comme nous l’avons dit plus haut, le jeu a été intégralement traduit en anglais, mais également entièrement doublé en japonais. Et le doublage est d’une excellente qualité. Il nous immerge vraiment dans l’intrigue rendant le jeu méga-addictif en nous faisant presque oublier le seul défaut du jeu : son gameplay daté.
Un gameplay daté
Comme vous vous en doutez les jeux sont des visuals novel et à part lire les dialogues, il vous demandera quelques rares actions : composer un numéro de téléphone, résoudre une mini énigme… Cependant, comme c’est un jeu d’enquête, pour chaque personne que vous interrogerez, vous pourrez choisir de poser des questions sur diverses personnes, des objets ou sur des informations que vous aurez récoltées auparavant ainsi que d’inspecter les lieux ou encore les personnes.
Jusque-là, un gameplay tout à fait normal pour un jeu de ce genre, mais là où les jeux sont frustrants, c’est que vous devrez aborder chaque sujet plusieurs fois pour récolter la totalité des informations. Et quand vous avez refait la liste des sujets sur lesquels questionner votre interlocuteur 3 fois, vous finissez par perdre patience…
Nous pouvons en déduire de ce fait que le jeu est très orienté et qu’il ne vous proposera pas plusieurs fins, car vous devrez explorer toutes les pistes pour pouvoir avancer. Malgré ce petit défaut de gameplay, les histoires proposées par ces deux jeux sont vraiment excellentes et arrivent presque à faire oublier ce gameplay légèrement daté.
Finissons sur une note positive
Lorsque vous reprenez le jeu après avoir fait une pause, celui-ci vous propose un résumé de tout ce que vous avez découvert jusqu’à maintenant. C’est vraiment très pratique et permet au joueur de se remettre pleinement dans l’intrigue même après une pause de quelques jours.
Notre personnage dispose aussi d’un carnet de notes (ou d’une tablette) qui est accessible à tout moment et qui rassemble toutes les informations que nous avons récoltées personnage par personnage. Là aussi, c’est une fonctionnalité bien pensée surtout que les noms des personnages sont en japonais et que si vous n’avez pas l’habitude, il est facile de se mélanger dans les personnages entre membres d’une même famille ou personnage connu sous plusieurs noms/pseudonyme.
Chaque histoire vous propose une bonne durée de vie, surtout pour des jeux sortis à la base il y a 30 ans. Il faut compter entre 7 et 9h pour finaliser chaque histoire.
Les jeux sont entièrement traduits en anglais. Pas de version française, mais l’anglais est vraiment abordable et un niveau d’anglais scolaire, lycée ou fin de collège, permet de suivre les aventures facilement.
Conclusion
Famicom Detective Club: The Missing Heir & Famicom Detective Club: The Girl Who Stands Behind sont deux bons jeux qui possèdent des histoires prenantes et qui n’ont pas pris une ride. Les jeux ont bénéficié d’un lifting complet et soigné au niveau des graphismes et de la musique. Le gameplay daté se laisse oublier par des intrigues bien écrites qui nous invitent dans un japon contemporain empreint de mythe typiquement japonais. Les doublages entièrement en japonais sont très bien réalisés et ajoutent de la profondeur à chaque personnage. La traduction en anglais est vraiment bien réalisée et ceux dans un anglais abordable rendant le jeu agréable à suivre même s’il n’est pas en français. Bref, si vous aimez les visuals novel, que l’anglais n’est pas rédhibitoire pour vous, il serait vraiment dommage de passer à côté de ces deux titres.
LES PLUS
- Des scénarios prenant et bien écrit
- Une traduction anglaise de qualité et abordable
- Des doublages japonais aux petits oignons immergent le joueur dans l’intrigue
- Des musiques et des bruitages retravaillés donnant vie aux jeux
- Des graphismes entièrement refaits avec soin
- Des décors et des personnages animés augmentant un peu plus l’immersion dans le jeu
- Une durée de vie cumulée d’une petite vingtaine d’heures
- Le résumer lors de la reprise de notre partie
LES MOINS
- Un gameplay daté laissant transparaitre quelques moments de frustration
- Pas de traduction française, mais l’anglais n’est vraiment pas mal