Sorti il y a 1 an sur PS4 et Xbox et annoncé pour fin 2020 sur Nintendo Switch, le titre a finalement été reporté pour sortir en cette période pré-estivale…Est-ce que l’attente en valait la peine ? Filez mettre votre maillot de bain et prenez votre spray anti-requin, avant de plonger dans la lecture de notre test !
Les dents de la mère
Disons-le d’entrée de jeu, l’histoire de Maneater n’est clairement pas son point fort, à dire vrai, c’est davantage un prétexte au carnage qu’autre chose. Sans trop vous spoiler, sachez juste qu’il rappelle un peu le film « Orca ». Vous commencez la partie avec un requin bouledogue adulte, en train de nager tranquillement en dévorant quelques nageurs… Alerté par le bain de sang, votre requin se fait capturer par le pêcheur star du coin « Pete l’écailleux ». Celui-ci est d’ailleurs en pleine interview dans une pseudo émission de télé-réalité destiné à le mettre en avant et à présenter son « art »… C’est donc sous l’œil de la caméra que Pete éventre le requin que vous incarniez… Le dis requin étant en fait une femelle, dont il extrait cruellement le petit à naître… Ce petit, c’est vous et vous ne l’entendez pas de cette nageoire, c’est donc dans un geste désespéré que vous gobez la main du vil Pete, avant qu’il ne vous jette à l’eau. Son destin est désormais scellé. Le petit bébé veut se venger du vilain pêcheur qui a tué sa môman. C’est donc à vous de prendre sa destinée en main pour lui permettre d’arriver à ses fins ! Il faudra donc bouffer, charcuter, démembrer et dévorer pour parvenir à assouvir votre vengeance !
Première chose que vous noterez, le requin que vous incarnez n’est pas un grand blanc (tel le Bruce de Spielberg), mais un requin bouledogue… Toutefois, ce choix scénaristique est plutôt judicieux, en effet, le requin bouledogue est reconnu pour être une des espèces de requin les plus agressives envers l’homme, de plus, ce dernier est capable d’évoluer aussi bien dans l’eau de mer que dans l’eau douce. Cela colle avec l’univers du jeu, en effet, vous commencerez votre partie dans les eaux troubles du bayou et un grand blanc n’y aurait pas survécu… Voilà, c’était pour la précision qui vous permettra de briller au prochain repas de famille, revenons au jeu !
Shark Attack !
La dernière fois qu’on a eu affaire à une simulation de requin, ça remonte à 2006 et c’était sur PS2 ! Ça fait tout de même 15 ans… mais si vous avez eu l’occasion de mettre la manette dessus, vous ne serez pas dépaysés. En effet, les sensations sont identiques, tout comme les capacités de notre squale… mais avec pas mal d’améliorations quand même ! Pour celles et ceux qui ne sont pas familiers à la « conduite » d’un squale, pas d’inquiétude, la prise en main est relativement facile. La première mission, aux commandes de la maman, permet de se familiariser avec les actions possibles et les déplacements de votre requin. Vous pourrez ainsi avancer, nager en surface de l’eau avec l’aileron pour terrifier les gens, nager sous l’eau (forcément), mais aussi faire des bonds hors de l’eau, et même, vous déplacez un peu sur terre (ou sur le sable) pour croquer les vacanciers qui font bronzette sur la plage.
Vous pourrez donc déplacer votre requin à loisir, dans toutes les directions (sous l’eau). Sachez qu’il est possible d’inverser l’axe vertical pour les déplacements vers le haut ou vers le bas, mais de notre côté, nous n’avons pas ressenti le besoin de le faire.
Le jeu est présenté comme un RPG en monde ouvert, commençons par parler du côté monde ouvert, on reparlera de l’aspect RPG plus tard ! Vous évoluerez donc dans les eaux troubles de Port Clovis, contrée imaginaire qui n’est pas sans rappeler la Louisiane. Composé de 8 zones à l’atmosphère bien distincte, allant du Bayou de Fawtick avec ses alligators, au Sables prospères où s’étalent les richesses, en passant par les Rivages dorés et ses greens de golf…. Les lieux sont donc variés, tout comme la faune qui les habite. Vous croiserez donc des alligators dans le bayou, des barracudas, et même d’autres requins (ennemis) dans les eaux du golfe (même le grand blanc est de la partie !).
En eaux troubles
Cette variété au niveau des décors s’avère bienvenue, face à la certaine répétitivité des actions à mener pour faire avancer « l’histoire » et notre requin… l’occasion de revenir sur le côté RPG. Vous commencerez la partie en tant que bébé requin tout juste extrait violemment du ventre de votre mère. Jeté comme un malpropre dans les eaux du bayou, vous devrez dans un premier temps, évitez les rencontres déplaisantes. En effet, bébé requin n’est pas encore de taille à affronter un alligator. Il faudra donc dévorer les plus petits que vous, pour gagner des points d’ADN, de vie et de force, que vous pourrez échanger contre de nouvelles capacités. Vous pourrez ainsi augmenter votre résistance aux dégâts, améliorer la capacité de votre sonar, augmenter votre capacité « pulmonaire » lorsque vous êtes sur la terre, etc… A cela, s’ajoute la possibilité de modifier le corps de votre requin, en lui offrant un corps électrique, ou même un corps « osseux ». Il est ainsi possible de modifier sa mâchoire, ses nageoires, son corps, sa queue et sa tête jusqu’à devenir le prédateur ultime ! Cela influe évidemment sur l’aspect de votre requin, ce qui est plutôt plaisant et renforce ce sentiment d’évolution.
Nous le disions également en introduction, vous commencez la partie en tant que bébé, évidemment au fil du jeu, votre requin va grandir. De bébé, il passera à adolescent, d’adolescent à adulte et d’adulte à « ancien » pour ensuite… vous verrez ! Sachez évidemment, que chaque prise de croissance aura un impact sur votre force de morsure, mais aussi sur vos coups de queue ! Et pour devenir grand et fort, il n’y aura qu’une chose à faire : manger et manger et manger encore, pour faire augmenter votre barre de niveau !
Il va vous falloir un plus gros bateau.
Pour faire monter cette barre d’évolution et progresser dans l’histoire, vous aurez différents objectifs principaux à effectuer (indiqués sur la carte), ainsi que des objectifs secondaires (qui se dévoileront également aussi tout seul sur la carte). La partie exploration est donc assez secondaire, sachant que vous serez constamment guidé pour atteindre les différents objectifs… suffit de poser un marqueur sur la carte et de le suivre pour arriver à bon port ! Au niveau des missions, on regrette un peu le manque « d’originalité », la plupart du temps, il faudra faire le ménage dans une zone et aller dévorer 10 mérous pour passer à l’étape suivante… On a vu mieux ! Clairement, à la longue, cela peut devenir lassant, le jeu se prêtera donc plus facilement à des sessions courtes, histoire de bien nettoyer une zone, avant de passer à autre puis, de revenir sur le jeu plus tard.
Notre requin n’est évidemment pas le seul animal à rôder dans les eaux de Port Clovis, au gré de vos divagations sous-marine, vous croiserez des mérous, des phoques (qui vous serviront de casse-dalle), mais aussi des prédateurs un peu plus hargneux, comme des alligators géants (vous le voyez venir le remake de Mega Shark vs Crocosaurus ?), mais aussi d’autre requins comme le requin marteau, le requin mako et même le grand requin blanc ! Évidemment, les premières rencontres ne seront pas forcément en votre faveur et il faudra prendre parfois le temps d’aller reprendre un peu de vie en dévorant les poissons environnants pour ne pas finir dévorer par vos congénères. Toutefois, au fil de vos évolutions et achat de nouvelles capacités, votre prédateur deviendra redoutable et il s’en dégagera un sentiment de puissance, autant de par son apparence, que par le bruit de sa mâchoire se refermant sur ses victimes… et passer un certain niveau, même 2 orques ne vous feront pas peur ! Chaque zone est également défendue par un prédateur suprême, plus gros et plus costaud que les autres.
Bien entendu, le plus grand prédateur reste l’homme… Votre ennemi juré Pete l’écailleux, mais aussi les autres chasseurs de requin qui trainent dans le secteur et rêvent d’accrocher votre gueule sur la proue de leur bateau… Ainsi, à la manière d’un GTA, les chasseurs commenceront à arriver pour vous traquer quand vous dévorerez trop d’humains… Et si vous faites beaucoup de dégâts dans leur rang, un «super chasseur » faisant un peu office d’amuse-bouche de mini-boss viendra vous taquiner les nageoires. Il y en a 10 en tout et chaque victoire contre l’un d’eux, débloquera une capacité spéciale, alors n’hésitez pas à faire une entorse sur votre régime !
Mega Shark Vs…
Parlons maintenant de l’ambiance globale du titre et de son aspect visuel… Franchement, Tripwire a fait du bon boulot, ça valait le coup d’attendre ! Certes certaines textures ne sont pas aussi fines que sur les versions sorties sur les autres consoles, mais franchement ça passe. La modélisation du requin que l’on incarne est vraiment très très propre, tout comme son animation. L’ensemble est d’ailleurs très fluide et on a vraiment l’impression de voir un requin se mouvoir sous nos yeux. Par contre, il est arrivé, par moments, que nous ayons eus à subir quelques ralentissements, principalement quand il y a beaucoup de choses à l’écran, mais honnêtement rien de vraiment bloquant.
Toutefois, il est vrai que quand il commence à y avoir beaucoup de monde (chasseur et parfois un prédateur en même temps), la caméra commence à s’emballer un peu… Le système de combat n’est pas très compliqué, mais pas toujours optimal et il nécessite un petit temps d’adaptation. En fait, vous avez la possibilité de locker l’ennemi le plus proche… mais quand ils sont beaucoup, on ne lock pas toujours l’ennemi que l’on voudrait (surtout si l’un d’eux s’est approché plus près de vous que celui que vous aviez ciblé). Il faudra donc trouver le bon tempo, quitte parfois à s’éloigner après avoir donné un coup de crocs, pour revenir d’un peu plus loin la gueule ouverte et continuer votre assaut.
Pour le reste, pas de problème sous l’eau, même si on a l’impression qu’elle est trouble… cela dit, c’est assez logique quand on est sous l’eau… Il faudra parfois user du sonar pour repérer d’éventuels dangers plus loin devant vous. Vous aurez également l’occasion de visiter des grottes, certains décorées par des coraux et des effets lumineux de toute beauté se reflétant sur la peau de votre fier animal. Les effets dans l’eau (quand nous nageons à la surface) sont plutôt réussis et il y a un cycle jour et nuit, qui donne parfois lieu à des beaux paysages que ce soit vu de sous l’eau ou alors au ras de l’eau.
Un point également sur l’aspect sonore, même si au niveau musique, le jeu souffre de l’absence d’un thème aussi fort que celui de John Williams (bien que certains morceaux y ressemblent furieusement), nous avons été conquis par l’ambiance sonore qui règne dans les fonds marins. Nous vous recommandons d’utiliser un casque pour profiter des sons à la fois apaisants et parfois effrayants du monde qui nous entoure. Une chose est sûre, de ce point de vue-là, on peut dire que visuellement et d’un point de vue sonore, l’immersion est totale !
Conclusion
Maneater est un portage réussi sur Nintendo Switch. Même si graphiquement, certaines textures ne sont pas aussi belles que dans la version console de salon, le jeu reste très agréable à jouer. Véritable défouloir carnassier et sanglant, Maneater se prêtera parfaitement à vous redonner le sourire après une journée pénible. Même si l’histoire ne cassera pas 3 nageoires à un grand blanc et que certaines actions vous paraîtront répétitive, vous y trouverez un excellent moyen de vous vider la tête et de libérer votre rage, durant de courtes sessions… ça tombe bien, le mode portable est parfait pour ça ! Tiendrait-on finalement la version la plus adaptée à ce jeu ? En tout cas, on vous la recommande et nous espérons aussi que le DLC prévu pour cet été vienne également se baigner sur les rivages de la Nintendo Switch !
LES PLUS
- Un portage réussi !
- L’évolution de votre requin.
- Le sentiment de « puissance ».
- Le côté défouloir.
- La variété et la beauté de certains décors.
- L’ambiance sonore sous l’eau (surtout au casque).
- Le message écologique sous-jacent.
- L’humour noir du commentateur.
LES MOINS
- Certaines textures un peu fadasses.
- Quelques ralentissements quand il y a beaucoup de choses à l’écran.
- La répétitivité des missions (privilégier les sessions courtes).
- La maniabilité lors des combats demande un temps d’adaptation.
- Qui rend parfois la caméra un peu dingo.
Super merci pour le test.
Il à l’air sympa et marrant à jouer. Le concept me plaît bien.
A voir éventuellement en promo.
Merci Seb ! ^^
Oui il l’est =)
Ils feront peut-être un truc si le DLC sort également sur Switch…. =)
Je viens de le prendre à 14€99 en physique !
A voir ce que ça donne 🙂