Après les remakes (réussis) du premier Wonder Boy (The Dragon’s Trap) et d’un titre inédit mais dans le même univers (Monster Boy and the Cursed Kingdom), c’est au tour de Monster World IV, longtemps inédit hors de Japon, de connaître les joies d’un remake… qui a plus les allures d’un remaster… Prenez votre épée et allons affronter les monstres ensemble !
Wonder Girl qui fait plus fort qu’un boy !
Contrairement à ce que son titre laisse à penser, l’héroïne de l’histoire est bien une fille et non un garçon. L’appellation Wonder Boy est certainement restée, car c’est ainsi qu’a été traduite la série hors du Japon (où elle est connue sous le nom de Monster World). Ce remaster concerne donc Monster World 4, un titre particulier dans le sens où il est resté longtemps inédit hors du pays du soleil levant. En effet, sorti en 1994 sur Mega Drive, il aura fallu attendre 2013 pour que le titre dispose enfin d’une version localisée (en anglais). Petit message pour les joueurs de Monster World 4, cette version 2021 reprend exactement la même histoire et les niveaux que le jeu original, mais tout a été entièrement refait graphiquement et d’un point de vue sonore (mais on en reparle plus bas !). Vous incarnerez donc la fière guerrière Asha, jeune fille au look très mille et une nuits, dans un univers qui l’est tout autant. Asha entend des voix qui l’appellent, lui demandant de sauver le royaume d’une sombre menace… C’est donc armée de son épée et avec la bénédiction de son papa et de tout le village, qu’elle part à l’aventure vers la grande ville, Rapadagna ! Chemin faisant, elle se liera d’amitié avec un petit animal volant trop chou que tout le monde adore, le Pepelogoo… Celui-ci sera d’ailleurs bien utile au cours de votre avancée…
Une épée, un bouclier, ça va charcler !
Mais ça charcle en douceur ! En effet, l’univers du jeu est vraiment très mignon, par moment on se croirait presque dans un animé… La prise en main d’Asha se fait de manière progressive, notre héroïne est capable de frapper avec son épée, en ajoutant des variantes de frappe vers le haut, ou vers le bas (pour les ennemis qui tenteraient de s’enfouir dans le sol). Elle peut également utiliser son bouclier pour parer les attaques ennemies et enfin elle peut sauter ! Du classique donc, on retrouve les actions de base… Après sa rencontre avec son Pepelogoo, Asha se voit conférer des capacités supplémentaires, notamment celle de pouvoir faire des sauts en planant légèrement (notre familier est doté d’ailes), mais aussi celle non négligeable de pouvoir faire des doubles sauts ! Mais il faut avouer qu’à certains passages au début, on se sent un peu frustré de ne pas pouvoir sauter bien haut. Toutefois cette capacité demandera une petite gymnastique des doigts complémentaire, car pour faire le double saut, il faut siffler Pepelogoo au préalable puis s’agripper à lui. Sachant qu’il faut procéder à cet enchaînement d’actions avant chaque double-saut… dans certains passages sur des plateformes, alors qu’une boule de feu fonce sur vous, il sera impératif de faire preuve d’une certaine rapidité ! Car à l’image d’une tortue ninja sur Nintendo, le moindre coup a pour effet de vous faire reculer, ce qui peut être très gênant après une longue ascension de plateforme en plateforme. On s’amusera aussi de voir notre ami bleu grandir au fil des niveaux, ce qui aura pour effet d’alourdir le poids sur les épaules de notre chère Asha… qui se verra dans l’incapacité de se déplacer avec son copain sur le dos…
Ces évolutions auront fatalement un petit effet sur la façon de jouer, ce qui permet en soi de varier un peu le gameplay. Les commandes répondent d’ailleurs bien, ce qui est plutôt indispensable au vu des nombreuses phases de plateforme ! Autre petite particularité, bien qu’ayant l’apparence d’un génie, Asha ne dispose d’aucune capacité magique, c’est du tout à l’épée ! Le jeu propose néanmoins de faire évoluer l’équipement de notre héroïne, contre des espèces gagnées au courant de votre partie. Ainsi vous pourrez vous offrir de nouvelles épées plus puissantes, des boucliers résistant à telle ou telle sorte d’élément et même des bracelets pour doper votre barre de vie. D’ailleurs à ce propos, il est toujours possible de gonfler celle-ci, en collectant des larmes magiques durant la partie. Au bout de 10 larmes, vous obtiendrez un cœur supplémentaire. Il y a d’ailleurs 200 larmes cachées dans le jeu (contre 150 dans le jeu original).
Le jeu des différences
Étant donné que nous évoquons les différences avec le jeu original, continuons sur notre lancée… L’un des autres gros changements provient de la gestion des sauvegardes et notamment de l’utilité du vieux sage. Dans le jeu original, une rencontre avec le sage vous permettait de sauvegarder la partie. Désormais c’est terminé, vous pouvez sauvegarder quand vous voulez (sauf pendant les combats contre les Boss) ! Le vieillard s’amusera d’ailleurs de cette situation en précisant qu’il s’agit d’une nouveauté plus dans l’air du temps… En effet, bien que simplifiant un peu les parties, elle permet de rendre le titre plus accessible aux joueurs qui n’ont pas connu « les jeux d’avant ». Vous pourrez donc toujours croiser le sage, mais celui-ci se contentera de discuter un peu avec vous. L’autre nouveauté c’est la dimension « quasi metroidvania » du jeu. En effet, le jeu original était très linéaire et ne permettait pas de revenir en arrière, du coup il pouvait être compliqué d’obtenir les 150 gouttes… Dans la version 2021, il est possible de retourner dans les niveaux déjà terminés pour récupérer les items manquants, une nouveauté idéale pour les complétistes qui ne souhaitent pas refaire tout le jeu !
C’est à peu près tout pour les changements au niveau du « gameplay pur », passons donc à la partie graphique… On ne va pas se mentir, c’est vraiment du beau travail ! Le jeu et les personnages sont modélisés en 3D avec des textures fines et très « propres », mais on évolue toujours dans un monde en 2D (enfin en 2.5 D pour le coup). Cette nouvelle dimension permet d’ailleurs de donner une profondeur de champ au décor et il est possible de passer à « l’arrière-plan » depuis certains emplacements. Cela donne également une dimension plus importante à certains lieux, comme le château de Rapadanga, dont l’exploration s’avère un peu différente par rapport à la version originale.
Notons également que l’ensemble des musiques du jeu ont été remixées et ce dépoussiérage s’avère plutôt bénéfique. Petite cerise sur le gâteau, certains dialogues (lors des cinématiques) sont même doublés en japonais, un petit plus appréciable, qui renforce encore ce sentiment de vivre un animé.
Un soin tout particulier a d’ailleurs été porté sur l’animation des personnages, même si un peu raide par moments. Certains mouvements sont toujours aussi drôles, notamment quand Asha dandine des fesses avant d’ouvrir un coffre (comme dans la version originale). Nous avons aussi apprécié le côté très « cartoon » des expressions des personnages quand on se fait toucher par un ennemi ou bien que l’on en frappe un. Les niveaux ont également été entièrement refaits et le côté 3D renforce encore la profondeur qui existait déjà dans la version originale. Toutefois, les décors dans les donjons sont plutôt vides et sans grosses animations. C’est fort dommage, d’autant plus que certains niveaux sont longs à parcourir (coucou le monde du désert de glace). Le jeu propose également un mode facile, mais vous pouvez commencer sereinement en mode normal. Comme dit, vous pouvez sauvegarder à loisir et les ennemis ne sont pas franchement difficiles à vaincre. Les boss, bien qu’imposants pour certains, ne devraient pas vous résister longtemps une fois que vous aurez compris leurs patterns. Le jeu est vraiment accessible et très linéaire (parfois même trop, surtout quand il faudra absolument faire une action bien spécifique avant de pouvoir avancer dans le jeu. Ce qui correspondra aux rares fois où vous risquez d’être bloqués.) Saluons également la traduction intégrale des textes en français, ainsi tout le monde pourra aisément suivre l’aventure et les dialogues.
En règle générale, les ajustements qui ont été faits sont pensés pour améliorer/fluidifier les parties. Le gameplay est actualisé pour ne pas perdre les « jeunes » joueurs, mais conserve suffisamment de l’ancienne configuration pour ne pas rebuter les « anciens ».
Conclusion
Wonder Boy : Asha in Monster World est ce que l’on pourrait qualifier de véritable remaster. Il reprend un bon jeu et le rend encore plus joli. Pour le reste, il conserve les mécaniques d’antan (à quelques exceptions près). S’il avait voulu en faire plus, il risquait de taper à côté et de perdre ou frustrer les joueurs nostalgiques. En l’état, il permet à tous de découvrir ou de redécouvrir un titre représentant une époque, dans un magnifique écrin. La relative facilitée du titre et ses graphismes faisant penser à un film d’animation le rendent accessible à tous. Et malgré le manque de réelle nouveauté au niveau du gameplay, on prend du plaisir à suivre l’épopée d’Asha dans cette version de toute beauté ! Ce Wonder Boy: Asha In Monster World combine parfaitement le « Les jeux vidéo c’était mieux avant, mais c’est plus joli maintenant ». Une nouvelle réussite pour Wonder Boy / Monster World !
LES PLUS
- Des personnages attachants et tout mignons.
- Les sensations de jeu de l’époque.
- La refonte graphique et sonore.
- L’accessibilité.
- Les textes en français !
LES MOINS
- Peut-être un peu trop facile.
- Pas de grosses nouveautés par rapport à la version originale (mais en soi ce n’est pas vraiment un mal).
- L’absence de la version originale de Monster World IV pour la version numérique (elle est par contre présente sur la version physique).
- Certains niveaux un peu longs.
Cool bonne surprise pour ma part la série monster world est géniale ! Hâte de commencer celui là !
Merci pour le test