Arrivé sur Xbox et sur PC durant le mois de novembre 2020, The Falconeer, œuvre du développeur solitaire Thomas Sala, avait su plaire aux amateurs de shooters aériens grâce à ses combats maîtrisés et à son ambiance mêlant bande dessinée et complot politique. Pas exempt de défauts, il arrivera dans une Warrior Edition sur nos Nintendo Switch durant le mois d’août. Nous avons eu l’occasion de mettre les mains sur ce portage avant sa sortie, voici nos impressions :
C’est pas l’homme qui prend la mer
Le monde de The Falconeer est un monde dévasté par la montée des eaux dans lequel, isolées les unes des autres, des îles tentent comme elles peuvent de trouver de quoi subvenir à leur besoin. Pour cela, elles exploitent les ressources qui se trouvent aux alentours. Ces ressources sont rares et sont l’objet de toutes les convoitises. Pour avoir le droit de les exploiter il faut obtenir de l’Impérium, le gouvernement en charge de la gestion globale, un droit d’exploitation. Mais chaque île tente tout ce qu’elle peut pour mettre des bâtons dans les roues de ses concurrents pour récupérer ces fameux droits d’exploitation et ainsi augmenter son prestige et son influence.
D’un point de vue scénaristique, nous ne sommes pas loin des luttes intestines de Game of Thrones. Tous les coups sont bons pour amasser la moindre petite miette de pouvoir. Les alliances se font et se défont au grès de notre avancée dans l’histoire et nous ne sommes que les pions des puissants qui, bien placés sur leur île, nous donnent les ordres à suivre pour améliorer leur situation. L’atmosphère mise en place par la narration est vraiment efficace et chaque chapitre apporte son lot de rebondissements.
Point important, à chaque nouveau chapitre, nous incarnons un personnage différent. Nous conservons l’expérience acquise au cours de l’aventure, mais notre avatar change, renforçant l’impression de n’être qu’un pion dans cette histoire. Si l’idée est intéressante, elle a aussi le défaut d’empêcher complètement l’attachement à notre héros. Si The Falconeer se présente comme un shooter aérien avec des mécaniques de RPG, celles-ci sont vraiment mises à mal par ce parti pris scénaristique. Nous avançons dans l’histoire et à chaque fois qu’un sentiment d’identification à notre avatar commence à se faire sentir, nous sommes obligés d’en changer et cela gâche l’expérience.
L’atmosphère générale du titre est soignée et nous entrons très facilement dans l’histoire qui nous est contée via les missions principales que nous effectuons. Point de cinématique ici, tout passe par le texte et sa voix off. Jamais trop long en discours, nous avançons assez rapidement sans avoir l’impression de s’appesantir sur les éléments narratifs, la priorité est mise sur le contrôle de notre faucon.
Fly like an eagle into the future :
Pour défendre son île, les dirigeants ont à leur disposition plusieurs engins. Les navires ont pour eux la puissance de feu tandis que les dirigeables peuvent atteindre n’importe quelle cible. Toutefois, l’arme ultime est le faucon. Rapide, agile et puissamment armé, il peut venir à bout de n’importe quelle situation et cela tombe bien, car nous incarnons l’un des pilotes qui ont l’honneur de grimper sur leur dos.
Si nos premiers pas sont assez simples et consistent à voler à travers un parcours, à attraper des mines pour les lancer là où il faut puis à livrer des colis, très vite nous sommes happés par les combats aériens contre des ennemis aussi bien armés que nous, mais moins doués bien sûr. Nous devons gérer deux jauges une fois en vol : notre vie et notre endurance. Notre vie, en cas de dégâts prononcés, se rechargera toute seule au bout d’un temps certain, à nous de nous mettre en sécurité loin des combats. Notre endurance nous permet d’effectuer des esquives, d’accélérer et de prendre de la hauteur. Il vaut mieux commencer ses combats en altitude avec une jauge pleine pour avoir l’occasion d’utiliser au mieux nos capacités.
Pour venir à bout de nos ennemis, nous avons à disposition une arme principale, qu’il faudra recharger en nous promenant dans des orages, ainsi qu’un tir secondaire unique plus puissant qu’il vaut mieux garder pour l’ennemi le plus puissamment armé. Les combats sont plutôt dynamiques, il faut sans cesse se déplacer, esquiver et varier sa vitesse pour optimiser nos dégâts. Le système de visée est efficace, il nous faut déplacer notre réticule au plus proche de notre cible pour pouvoir espérer le toucher.
Nous aurons la possibilité, lors de certaines missions, de voyager avec un allié. Nous pourrons donner des ordres simples à celui-ci, ce qui nous aidera durant nos missions. Dès le début de notre aventure, nous pourrons choisir parmi plusieurs classes : du fauconnier agile au mercenaire surarmé ainsi qu’un freelance impérial ; changer de classe permet de modifier sa façon d’aborder les combats.
Un air piégé
Nous pourrons améliorer notre faucon, ou en changer, en accostant dans les différentes villes qui composent ce monde et en accomplissant différentes missions et achats dans celles-ci. Si la partie commerce, qui demande l’achat de permis, encourage à l’exploration et à la recherche de profit, elle est vraiment freinée par la répétitivité des quêtes annexes à accomplir. Il faudra toujours soit livrer un colis, soit faire une course, soit tuer tel ou tel renégat. Ces missions, à faire en boucle, permettront de gagner de l’argent ainsi que de l’expérience. Là encore, le système de levelling est un peu bancal. Ne pas accomplir ces missions secondaires et se contenter des missions principales fera que, au chapitre suivant, nous nous retrouverons avec un niveau insuffisant. Mettre en place davantage de missions secondaires, plus scénarisées aurait permis de limiter le sentiment de lassitude.
Le monde que nous survolons est assez fascinant. Il se découvre petit à petit et cache de petits secrets qui se révéleront au sortir d’un brouillard épais. Toujours plongé dans une purée de pois, le radar se révélera un allié important durant notre épopée et chaque île découverte apportera une petite surprise agréable. Jouer avec le vent apporte aussi des sensations stimulantes. Ne rien toucher durant un vol amène notre oiseau à subir les courants et à se déplacer seul au grès du vent. Tandis qu’à certains moments, lorsque nous cherchons à faire le foufou entre des tours en ruine, il nous faudra lutter contre des courants traîtres.
Toutefois, la sensation de parcourir un champ de nuage est assez lassante, d’autant plus que notre oiseau le parcourt assez lentement. Certes il est possible d’atteindre directement le lieu des combats lors des missions principales, mais ce n’est pas le cas lors des phases d’exploration, ce qui ancre nos parties dans l’histoire principale sans nous laisser jamais aucun degré de liberté.
En jeu, le rendu est agréable, même si la distance d’affichage est vraiment très faible. Celle-ci semble identique à celle des versions Xbox et PC, c’est donc un choix du développeur qui permet de découvrir petit à petit le monde qu’il a voulu créer et qui permet surtout à nos Switch de ne jamais peiner.
Nos impressions
Offrant un monde intriguant et des combats dynamiques agréables, il ne manque pas grand-chose à The Falconeer pour faire une belle et grande entrée sur Switch. Nous prenons tout de suite le contrôle de notre faucon pour mener à bien les missions qui permettront à notre île de prospérer. La narration atypique, basée sur un nouveau personnage à chaque chapitre, nous propose des points de vue différents sur ce monde. Il faut espérer que la version définitive qui arrivera en août proposera des quêtes secondaires plus nombreuses et variées ainsi qu’une exploration du monde plus agréable. L’ajout d’une arme secondaire plus intéressante pourrait aussi rendre les combats plus tactiques. Pour l’instant The Falconeer est plein de promesses mais il devra se peaufiner pour accrocher les joueurs.
Faut que je me le fasse celui là.
Il a un truc qui m’attire