Depuis la mise en lumière d’un drôle de petit sorcier à la cicatrice inoubliable sur le front, le monde de la sorcellerie sort peu à peu de sa tanière afin d’offrir à ceux qui croient à la magie et aux histoires lugubres qui se racontent au coin du feu, des moments d’évasion parfaitement singuliers. Néanmoins, méfiez-vous de l’eau qui dort… son réveil pourrait bien vous surprendre… tout comme cette petite sorcière qui regarde avec affection non pas un chat noir mais bel et bien son gun !
C’est le grand jour ! L’entraînement est désormais terminé, retroussez-vous les manches, respirez un grand coup, et lancez-vous à l’assaut de l’examen pour l’obtention du diplôme de la Crosse. Ce n’est qu’une fois cette étape importante accomplie que vous pourrez enfin clamer haut et fort que vous êtes membre de la Cartouche. Ce n’est pas très clair ? Éclaircissons tout cela ensemble et partons découvrir Colette, une détonante sorcière pleine de surprises !
Copain copain avec Colette
Le soft s’ouvre sur quelques graphismes rétro de l’ère inoubliable du 16 bits, rappelant le charme des jeux qui venaient se déployer sur nos consoles ancienne génération. Le joueur est invité à sélectionner la langue du jeu, le français est disponible, pour le plus grand plaisir des anglophobes.
Notre petite sorcière Colette, héroïne de l’aventure, n’est assurément pas une fillette comme les autres. Oubliez les jouets plus ou moins genrés, son truc à elle, ce sont les armes. Et il va falloir rapidement vous y faire… la Colette ne fait pas dans la dentelle, tout comme les développeurs de chez Rainbite. En effet, la petite sorcière n’hésite pas à sortir l’artillerie lourde pour venir à bout de toute sorte d’ennemis, des ennemis qui ne manqueront pas de former moult mares de sang. Vous n’aimez pas l’hémoglobine ? Partez, vite !
Trois… deux… un… FEU !
L’examen de la Crosse, que nous évoquions aux prémices de ce test, n’est assurément qu’une façon détournée pour les développeurs d’apprendre aux joueurs à prendre en main le soft. Rite de passage dans les faits, véritable tutoriel dans le fond, vous serez bientôt une vaillante petite sorcière prête à partir à l’aventure suite à l’obtention du diplôme qui ne sera qu’une simple formalité.
L’aventure qui vous attend repose sur un enchevêtrement de moments d’actions, d’énigmes faites d’interrupteurs, de clefs et de portes à déverrouiller, et de « temps calmes » qui vous permettront de recharger les batteries tout en faisant un brin de causette avec de nombreux personnages.
L’action se déploie autour des armes de Colette. La prise en main peut s’avérer quelque peu laborieuse pour les novices du genre. Si le joystick gauche est utilisé pour le déplacement de la sorcière, le joystick droit est votre viseur (avec un faisceau laser pour parfaitement visualiser ce dernier), tandis que le bouton ZR est la gâchette de tir. Le bouton ZL, quant à lui, permet un déplacement rapide sur quelques mètres, parfaitement adapté à la rencontre d’ennemis un peu trop collants ou simplement pour esquiver quelques pièges à déclenchement rapide. Bien entendu, sur le papier, rien de plus facile. Sur le terrain, ça fait clairement moins les petits malins ! Les amateurs prendront vite leurs marques, tandis que les débutants devront s’armer de patience et mourir pas mal de fois avant de maîtriser comme il se doit le tir. L’action y est rapide et réactive, les ennemis surgissent de partout, et vous allez devoir sévir de la gâchette pour les réduire en bouillies sanguinolentes. Et le pire… c’est que vous allez aimer ça !
Qui dit armes, dit munitions. Qui dit munitions, dit rechargement (qui dit… stop, nous n’irons pas plus loin !). Le joueur sera alors amené à jongler entre les différentes armes afin, de les prendre en main dans un premier temps, contrôler ses ressources ensuite. Le premier pistolet vous permettra néanmoins de conserver un moyen de défense (ou d’attaque, question de point de vue !), avec un rechargement plutôt rapide et automatique.
Les armes seront bien entendu source de quelques améliorations, de quoi conjuguer le plaisir de la collection à celui du perfectionnement. Ces améliorations vous permettront de gagner du temps et de la puissance en combat. Afin d’y parvenir, il vous sera nécessaire de collecter des matériaux et des plans spécifiques. La petite fouine qui sommeille en vous va avoir de quoi s’occuper…
Les cadres d’action de toutes ces armes seront variés et multiples. La grande contrée, dans laquelle vous évoluez, est structurée sous différents décors, allant de la plage à la montagne sans oublier quelques prairies herbeuses et autres grottes plus ou moins accueillantes. Vous y découvrirez de multiples donjons, pourvus de boss assertifs. Les développeurs ont eu la bonne idée d’inclure de multiples cartes au sein de l’aventure, ces dernières vous seront d’une aide précieuse pour évoluer sereinement au sein de tous ces environnements. Une aide supplémentaire sera disponible : dégommer vos ennemis vous permettra d’en extraire leur énergie vitale. Cette dernière remplira alors peu à peu une fiole de santé, véritable cure de jouvence pour retrouver toute votre vitalité dans ce monde de brutus.
Vos missions ne manqueront pas et les plus aguerris iront même jusqu’à déverrouiller tous les succès du jeu (récapitulés dans un menu). Par ailleurs, les petites surprises ne manquent pas et nous ne saurons que vous conseillez de fouiner partout (la petite fouine qui sommeille en vous, vous vous souvenez ?), de frapper tout ce qui est cassable afin d’en puiser toutes les ressources, et dès lors découvrir tous les secrets du soft.
Après l’effort, le réconfort
Une fois que vous aurez traversé quelques zones toujours plus tumultueuses, faites de pièges et de mystères plus ou moins insolites, viendra enfin le temps d’en apprendre un peu plus sur le monde de Colette. Les dialogues au sein du soft ne manquent pas et le joueur trouvera même le privilège de choisir entre plusieurs propositions de réponses. Un concept très classique, mais peu présent dans les jeux d’action de cette trempe.
Néanmoins, la lisibilité peut parfois être délicate, la lecture en mode portable implique régulièrement de plisser les yeux, les écritures sont petites ! Le mode dock ne pose, quant à lui, aucun souci.
Avec deux Colette, c’est encore plus chouette !
Petit extra, particulièrement appréciable, disponible au sein du soft : la possibilité de jouer à deux. La cerise sur le gâteau à la crème est tout de même cette capacité à inviter quelqu’un quand bon vous semble. Ainsi, tandis qu’un ami arrive à l’improviste, il lui suffit de prendre une manette pour rejoindre la partie. En revanche, il sera nécessaire d’avoir un peu de matériel, en effet, impossible de se contenter d’un seul Joy Con pour faire le foufou auprès de Colette. La manette pro fera en revanche parfaitement l’affaire.
Univers nostalgique
Colette déambule dans un monde quelque peu pixélisé, avec des graphismes rappelant sans mal les jeux qui ont fait leurs armes dans les années 90. Si nous aurions pu prendre ce socle comme base pour critiquer avec hargne les graphismes… il n’en est rien. En effet, les graphismes de Trigger Witch, certes vintages, ne manquent pourtant pas de charme. Colorés et globalement bien réalisés, ils soulignent la formidable capacité de faire du propre avec du vieux. Le résultat est parfaitement jouable, et même s’il manque assurément de détails, le style adopté par les développeurs reste louable et plaisant tout au long de l’aventure.
Les mélodies, et surtout les bruitages, imprègnent le joueur de l’univers déjanté de Colette. Les coups de feu excitent avec bonheur les oreilles, même les plus chastes vis-à-vis de la guerre. L’ambiance est réussie.
L’ensemble du jeu est parfaitement fluide avec un déplacement réactif de Colette et des ennemis punchies. En revanche, nous avons connu de multiples freezes lors de nos retours sur le soft après une simple mise en veille… fort heureusement, la sauvegarde est particulièrement facile et rapide, nous avons ainsi chaque fois pu retrouver notre partie sans perte notable. Néanmoins, n’oubliez pas de sauvegarder.
Trigger Witch est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 15 euros environ.
Le saviez-vous ?
Notre culture a tendance à imager le monde de la sorcière autour d’un généreux chaudron (souvent garni d’une fumée à l’odeur nauséabonde), d’un long balai, et d’une baguette magique aux pouvoirs insoupçonnés. Pourtant, l’arme traditionnelle de la sorcière est toute autre. Il s’agit en vérité de l’athamé, une dague utilisée lors des rituels, avec un manche le plus souvent de couleur noire. Chaque athamé est unique et adapté à son propriétaire…
Conclusion
Trigger Witch prend le parti de donner à une drôle de petite sorcière toute une artillerie pour partir au combat. Tandis qu’elle semble encore toute mignonne, presque candide, le joueur sera surpris par le décalage entre l’univers mignon et coloré du soft, face à la réactivité pleine d’action des ennemis et de Colette ! Le sang jailli sans prévenir, et le joueur prendra bien vite plaisir à réduire tout ce qui l’entoure en bouillie ! Bonus non négligeable : la possibilité de jouer à deux tout au long de l’aventure. De quoi la rendre plus fun encore, d’autant plus qu’il est possible de basculer la difficulté d’une simple touche dans le menu dédié. La partie s’annonce pleine de rebondissements, d’énigmes, et d’hémoglobine !
LES PLUS
- Un univers décalé réussi
- Possibilité de jouer au deux
- Fun !
- Plusieurs niveaux de difficultés afin de s’accorder à tout type de joueurs
- Bonne traduction française
- Prix correct
- Jouabilité très réactive…
LES MOINS
- … mais qui donnera quelques sueurs froides à celles et ceux qui n’ont pas l’habitude de cette visée précise
- Nombreux freezes à signaler après la mise en veille de la console