L’adolescence donne souvent lieu à quelques réflexions sur les esprits. Les séances de spiritismes, d’appels vers l’au-delà, voire pour les plus audacieux quelques soirées ouija, sont autant de souvenirs qui en viennent à relier la jeunesse aux esprits. Mais parfois, ce sont carrément les esprits qui viennent faire les foufous et titiller l’adolescence jusqu’à chambouler toute son existence. À la question, « Esprit, es-tu là ? », vous allez pouvoir répondre par l’affirmative !
Développé par Third Spirit Games, et édité par Third Spirit Games et Red Art Games, Arietta of Spirits se définit comme un jeu d’aventure à l’ancienne, dans un style pixel art assumé, et des combats rétro tel un Link valeureux brandissant avec courage son épée vers qui daignerait lui chercher des noises.
Esprit, es-tu là ?
Après le choix de la langue, de la difficulté, et un message sur les risques d’épilepsie (une annotation qui se fait de plus en plus rare de nos jours), l’introduction de l’aventure se dévoile.
Nous sommes en voiture avec nos parents, sur un petit chemin de campagne, en route vers la maison familiale, abritant jadis moult éclats de rire et confidences à la bougie. Cette coquette cabane était, en effet, le siège de retrouvailles familiales chaque année, et c’est aujourd’hui avec une émotion non dissimulée que la famille se dirige vers cette contrée gorgée de souvenirs. Mamie étant décédée il y a peu, ce sera la première année sans elle à la cabane…
Le joueur contrôle Arietta, une adolescente visiblement sans problème, unie à ses parents, prête à les épauler dans leurs tâches quotidiennes. Ainsi, tandis que papa entame quelques réparations fortuites afin de remettre la maison d’aplomb, maman s’affaire à la cuisine (un brin cliché, tout cela…). Votre première tâche consistera à cueillir quelques pommes pour le crumble de ce soir. Quelques guêpes plus ou moins énervées rôdent dans les parages, et votre père vous confie alors votre arme : une épée en bois assez simple à dégainer en appuyant simplement sur le bouton Y.
Mise en bouche simpliste, le joueur prend dès lors en main la petite Arietta, contrôlant le moindre de ses mouvements avec le joystick. Le bouton B, quant à lui, permet de faire une roulade, idéale pour se sortir d’une situation un peu trop chargée en ennemis, ou simplement pour aller un peu plus vite dans vos déplacements.
Une nuit, Arietta fait un drôle de cauchemar où des esprits viennent l’attaquer. Elle se réveille alors en pleine nuit et fait la connaissance d’Arco, un attachant et lumineux petit personnage venant du Royaume des Esprits, au sein d’une dimension parallèle. Un peu chamboulée par cette rencontre improbable, Arietta écoute néanmoins avec attention toutes les explications de son nouvel ami. La petite fille est dotée de capacités assez exceptionnelles et est notamment capable de percevoir le Royaume des Esprits et ses occupants, ce qui fait d’elle une Liaison. Arco est dès lors son guide spirituel et lui prêtera main-forte tout au long de son aventure, tandis qu’elle déambulera dans les deux dimensions avec une certaine aisance.
Arietta et Arco ont une mission commune : aider les esprits à passer dans l’au-delà. Les raisons de cette incapacité à le rejoindre sont multiples, mais il s’agit le plus souvent d’un refus de la mort.
Bien entendu les amis, vous imaginez la trame venir à des kilomètres… Mamie sera effectivement le point d’ancrage de votre aventure.
Mamie, es-tu là ?
Contre toute attente, Arietta retrouve avec émotion l’esprit de sa mamie au bord de l’étang longeant la maison familiale. Passée la séquence émotion, mamie nous apprend qu’elle a égaré une bague de famille au détour de la forêt. Ce bijou, fait d’argent directement extrait de la mine du coin, serait d’une valeur inestimable… et mamie serait vraiment fort reconnaissante si Arietta la retrouvait afin de la transmettre à sa maman, comme le veut la tradition.
Nous voilà donc partis, accompagnés d’Arco, en quête d’une bague minuscule, perdue dans la forêt. Le synopsis peut assurément prêter à sourire tant il manque de profondeur, vous en conviendrez !
Partir fricoter avec des esprits combatifs en forêt et ne se battre qu’avec une petite épée en bois… cela ne serait pas bien raisonnable tout de même. Arco vient donc à notre secours et transforme notre jouet en une arme spirituelle digne de ce nom. Cette dernière devient dès lors capable de combattre des Errants, les esprits malveillants. Un peu plus tard, Arco sera aussi d’une aide précieuse afin de former un bouclier spirituel temporaire, soumis à une jauge visible en haut de l’écran, tout comme les points de vie d’Arietta.
Il faudrait peut-être commencer à taper du petit monstre, vous ne trouvez pas ?
Pitits monstres… Pitits monstres… Montrez-vous !
Malgré une difficulté modifiable (avec un niveau supérieur décroché après avoir terminé le jeu une première fois), les ennemis manquent cruellement de profondeur. Pour les combattre, il vous suffira de tournicoter autour et de matraquer la touche d’attaque. L’aventure se voit parsemée de quelques boss, une petite réflexion sera dès lors de rigueur pour déceler ses points faibles. Arietta devra notamment faire appel à son bouclier spirituel, présenté précédemment, qu’elle est libre de déployer grâce à Arco. Ce dernier la protège des attaques, et pourrait bien renvoyer quelques projectiles… mais chut, nous ne vous avons rien dit !
Jongler entre l’attaque et la défense sera la clé de la réussite. Le cheminement sera globalement toujours le même, avec une arrivée assez prévisible du boss. Le déroulement même de l’aventure est assez déductible avec un peu de bon sens… Le gros arbuste qui bloque un chemin, la sorcière à aider qui vient nous donner de l’herbicide, le pont de singe qui a la tremblotte sur notre passage et qui… Patatras ! Ah, il a cédé, bien entendu. Aucune surprise, hélas.
Les monstres sont découpés en deux groupes distincts. Disons les ennemis réels, et les Errants. Ceux du premier groupe ne vous rapporteront rien. Oui oui, c’est bien cela. Rien. Combattez-les ou non, cela ne changera pas grand-chose… Un petit cœur de vie, à la rigueur. Autant vous prévenir, vous ne prendrez plus la peine de les combattre par la suite !
Les Errants, quant à eux, vous donneront de l’essence de Errant. Cette dernière vous permettra de remplir des fioles, elles-mêmes récupérées après avoir combattu de gros méchants pas gentils pas beaux, une fiole à la fois. La fiole se remplit… et donne accès à un cœur de vie supplémentaire, ce qui est une bonne idée. Sauf que… une fois l’ensemble des fioles trouvées (peu nombreuses, au passage), il ne vous sera plus bien utile de tuer les Errants. En effet, l’essence de Errant n’est désormais plus nécessaire…
Fâcheux ? Oui, fâcheux. À moins que vous ne preniez grand plaisir à décupler la difficulté juste pour le fun. Moui… Pas nous !
Et à part ça ?
Quelques missions annexes viendront compléter votre maigre arsenal d’objectifs à remplir. Ainsi, vous prendrez le temps de collecter quelques objets éparpillés partout dans le monde, vous pourrez aussi retrouver des petites bestioles disparues. Wow, nous allons faire les foufous avec tout ça !
Pour compléter l’ensemble, l’aventure ne se prête guère à une quelconque contemplation. En effet, les graphismes, certes pixellisés (ce qui ne pose absolument aucun problème chez NT, vous le savez bien), sont assez fades dans certains environnements. Bien que propres, nous aurions adoré plus de détails, allons même jusqu’à dire, plus de vie ! L’intérieur des maisons est en revanche assez charmant. Malheureusement, la redondance des environnements est certaine et le joueur ne prendra guère plaisir à retrouver cette forêt ou cette grotte sans grande saveur…
La musique, parfois laissée sous vide (un effet de style ?), ne marquera pas les esprits (eh eh eh) non plus. Quelques bruitages viennent compléter l’ensemble mais ne brillent pas vraiment non plus par leur originalité.
Enfin, l’aventure est courte… très courte. Bien entendu, la durée de vie est renforcée par les multiples niveaux de difficulté. Néanmoins, vous ne devriez pas mettre plus de 6/7h pour une partie normale… un peu court, tout cela.
Arietta of Spirit est disponible sur l’eshop de la Nintendo Switch pour environ 20 euros.
Le saviez-vous ?
Comme énoncé au début de ce test, le ouija est une table disposant de lettres, de chiffres et de quelques inscriptions simples (oui, non, bonjour…) qui permettrait de communiquer avec les esprits. Dans les faits, la pratique de cet art est critiquée par une partie de la communauté scientifique qui songe plutôt à quelques mouvements inconscients des personnes autour de la table. Néanmoins, toutes celles et ceux qui ont déjà pratiqué ce genre d’exercices ne peuvent nier le caractère très surnaturel de la soirée…
Conclusion
Arietta of Spirits fait partie de ces jeux que l’on a hâte de découvrir, semblant offrir aux joueurs une aventure pleine de rebondissements avec une prise en main rapide et agréable. Si la jouabilité est en effet sans fausse note, le joueur risque bien de rester fortement sur sa faim sur la qualité même du titre. Manquant assurément de surprise, d’une véritable identité et d’une durée de vie confortable, il s’en dégage un univers sans profondeur… Nous aurions adoré aimer cette petite Arietta, mais malheureusement, le coup de cœur n’est pas là !
LES PLUS
- Bonne prise en main générale
- Intérieur des maisons mignon…
- Traduction française
LES MOINS
- Contenu général pauvre
- Univers manquant globalement de détails
- Prévisible
- Un plaisir de jeu peu présent, avec de faibles intérêts à combattre les ennemis et l’absence d’expérience à acquérir…
- Durée de vie relative, une aventure assez courte malgré plusieurs niveaux de difficulté
dommage, il donnais envie