Sorti depuis le 20 Juillet dans nos contrées, le titre du studio Rocket Engine reprend une licence phare du shoot ’em up japonais, Cotton. Au programme, douceur dans un monde de brutes. Alors, simple balai brosse ou véritable baguette magique ? Enfourchez vos montures, prêts à décoller ? C’est parti !
C’est dans les vieux « Cotton » qu’on fait les meilleurs soupes !
Tout d’abord un peu d’histoire. Bien avant les versions Playstation, Saturn, Megadrive ou autre PC Engine CD, c’est en 1989 que Hideki Tamura crée ce premier épisode issu de la longue série des Cotton. Il sort dans un premier temps sur le système arcade Sega System 16B de SEGA.
Deux ans plus tard, le marché du micro-ordinateur est dominé par l’Atari ST et l’Amiga 500. Peu connu du grand public, il y avait pourtant un sérieux concurrent au pays du soleil levant, le X68000 de Sharp. Techniquement supérieur aux deux autres, il n’arriva pas à s’implanter en Europe, la faute sans doute, à un prix bien plus élevé. Pour autant, son architecture, proche des bornes d’arcade de type CPS1 (Capcom Play System 1) qu’il a inspiré, en faisait un compagnon de jeu idéal pour les férus de salles vidéoludiques. L’arcade à la maison ! C’est bien l’expérience que proposait cette machine, aussi bien sur le plan visuel que sonore. La possibilité d’interchanger sa carte son et ainsi pouvoir améliorer qualitativement cette option constituait à l’époque une véritable révolution technologique.
Cotton : Fantastic Night Dreams, développé par Success, sortait en 1993 sur cet ordinateur. Il restera la version de référence. C’est pourquoi Rocket Engine nous en propose ici un reboot.
Silk, une fée aux formes généreuses vient à la rencontre de Cotton, jeune sorcière puérile pour lui demander de l’aide. Son monde a sombré dans l’obscurité, faute à la malveillance de vilains monstres qui voulaient prendre possession de ces terres érotiques… euh… héroïques. La petite au balai aura pour mission de retrouver les 7 prismes lumineux permettant ainsi d’annihiler les ténèbres et de rendre la lumière au peuple des fées ! Mais quelle ne fut pas la surprise pour cette jolie idylle aux ailes fragiles de voir que Cotton ne réagissait que par l’appât du gain. Elle ne put ainsi gagner son accompagnement que par la promesse maladroite d’une récompense. Un Willow géant, un bonbon japonais très apprécié de notre héroïne ! Le ton donné et les accords du contrat réglés, il est temps de passer à l’action !
Un Cotton à deux tiges.
Avec un scénario aussi bien ficelé, tradition du genre oblige, nous sommes en droit d’attendre d’autres atouts. Ce cute’em up à scrolling horizontal (précision : mélange de l’anglais « cute » qui veut dire mignon et du genre shoot’em up qui signifie jeu de tir) nous met immédiatement dans l’ambiance dès l’introduction. Cet univers est bien réalisé. Il regorge de petites animations et détails souvent très drôles. Cela donne vie et cohérence à l’ensemble.
Lors des phases d’action, nous retrouvons pour la version « arcade » des graphismes complètement retravaillés aux couleurs chatoyantes et aux multiples scintillements comme nous les aimons dans ce type de jeu. Les explosions et les flashs sont vraiment omniprésents ! Il ne faut pas être épileptique. On en prend plein les mirettes !
Les musiques et les effets sonores sont bien équilibrés. Nous n’avons pas cette sensation parfois récurrente dans le genre de brouhaha. Sans être du grand art, les mélodies sont bien rythmées et entraînantes. Elles collent parfaitement à l’ambiance du jeu. Cette version identique à l’originale est encore plus impressionnante en mode docké.
Le bestiaire est varié et chacun des sept niveaux dispose de son boss attitré. Leurs animations, sans être révolutionnaires, sont simples mais efficaces. Chacun des ennemis aura son pattern et il vous appartiendra de vite les apprendre afin de pouvoir virevolter entre leurs attaques sans engendrer d’accident de balai. Cela s’avérera surtout utile avec les boss dont la victoire sans perte de vie ne s’atteindra que difficilement pour certains d’entre eux. Heureusement, pour vous simplifier la tâche, les continus sont infinis.
Rocket Engine réussit un tour de force. Le studio japonais nous propose un relooking graphique et audio sans dénaturer l’œuvre originale. Le tout est fluide, sans aucun ralentissement et ce, même dans les phases les plus denses en pixels.
Vous pourrez également vous replonger dans la version originale X68000 de 1993 dont les graphismes et les musiques, certes vintages sont tout à fait acceptables, même en 2021. En tout cas, pour celles et ceux qui sont adeptes du rétro.
Même si cette mouture est identique dans le scénario à celle du mode arcade, nous remarquerons malgré tout une différence de dynamisme. C’est plus lent, moins flashy mais à la fois sans doute plus lisible. Si vous débutez dans le genre et que vous ne connaissez pas la licence, nous vous conseillerons de démarrer par cette version. Elle vous permettra de mieux appréhender le jeu et ses subtilités et ainsi pulvériser vos scores avant de passer à la vitesse supérieure.
Ô balai si tu savais, tout le score que tu me fais !
Comme tout shoot ’em up, le scénario n’est donc pas le point fort. C’est un prétexte pour introduire le joueur dans l’action. Le but étant bel et bien de donner l’envie de battre son score à chaque nouvelle partie et de faire tomber le numéro un mondial. La durée de vie est certes courte si on s’en tient au scénario mais le titre jouit d’une très bonne rejouabilité. Le seul frein sera la lassitude. Le mode de ranking online vous donne la possibilité, quand l’enregistrement automatique de votre partie est créé, de pouvoir vous comparer aux autres, dans tous les modes et difficultés du jeu : Arcade, X68000 et Time Attack. Quel plaisir de voir grimper son classement ! Vous aurez accès à la date, au pseudo du joueur, son score et le personnage choisi. Eh oui ! Outre les nombreuses options de jeu que contient Cotton Reboot, les secrets à débloquer seront de la partie. Nous ne vous spoilerons pas… Allez, du balai !
Ainsi, quel que soit le mode choisi, la gameplay restera identique ou presque. Cotton répond au doigt et à l’œil. Là encore, tout est ultra fluide. C’est un régal de tirer tout en slalomant entre les ennemis et leurs projectiles. Le principe est simple et efficace.
Vous disposez, en plus de la croix directionnelle, de 3 touches de jeu complètement ré-assignables dans le menu. D’origine, Y vous servira à lancer vos tirs et bombes. Il ne sera pas nécessaire de « bourriner » la touche. Un seul appui en continu suffira. Vos Joy-Cons vous remercieront. Vous trouverez en B la magie puis, en appuyant sur X, vous déclencherez la fièvre, attaque ultime.
Au gré de son parcours à dos de balai, la jeune sorcière devra détruire des ennemis et ainsi accumuler des points et des cristaux. Ces derniers permettront, à la façon d’un R.P.G. de monter les niveaux de votre magie et puissance de feu, clefs de l’ascension rapide de votre score. Attention ! Lorsque vous serez touché, ces gains redescendront rapidement, vous privant ainsi de tous ces avantages. Il vous appartiendra de découvrir les effets magiques de chaque cristal. Vous interagirez sur leur puissance en les cumulant. Il y a quatre couleurs différentes en plus du jaune et du orange. Ces dernières ne serviront uniquement qu’à améliorer la capacité de votre tir principal. Le tout est symbolisé par des jauges et des informations chiffrées en bas de l’écran. En tirant plusieurs fois sur ces gemmes, vous découvrirez même une septième couleur, qui n’en est pas une, le noir. En la récupérant, vous obtiendrez un sacré bonus de points.
D’autre part, après la mort de vos ennemis, vous glanerez également des objets bombes permettant d’augmenter la puissance de feu au sol afin de pouvoir briser les blindages.
Surveiller l’action pour ne pas vous faire toucher, tuer vos ennemis tout en récupérant les différents cristaux souhaités, telle sera la stratégie gagnante à adopter. Nous regretterons l’absence d’un mode deux joueurs. Seul, cela ne va pas être coton !
Conclusion
Rocket Engine nous prouve avec ce cute’em up qu’un redémarrage peut être réussi. Adeptes des univers fantaisistes et attachants, fans d’action, si le scoring est pour vous un atout vidéoludique, ce jeu saura vous séduire. À la fois doux et brut de décoffrage, aussi difficile qu’accessible, Cotton Reboot est riche en contenu tant sur le plan artistique que sur les nombreuses options de gameplay qu’il propose. Sa faible durée de vie n’est donc pas un problème. Battre son propre record ou celui de ses adversaires grâce à la connexion internet deviendra vite votre seule et unique motivation. C’est donc une belle rénovation que le studio japonais nous offre. D’un coup de baguette magique, il a su transformer un vieux mais solide crapaud en sublime sorcière !
LES PLUS
- Jeu original inclus.
- Riche en contenus.
- Une gameplay aux oignons.
- Une fluidité permanente.
- Une bonne rejouabilité si vous aimez le défi.
- Une ambiance sonore dynamique très bien servie par la musique.
- Des graphismes vraiment cool.
LES MOINS
- Faible durée de vie si on s’en tient au scénario.
- Il peut s’avérer lassant par moment.
- Nous regrettons l’absence d’un mode 2 joueurs.
- Le prix un peu élevé.
Beaucoup trop cher… A voir pour 10€ max.
Merci pour le test.
Bonjour PapaOurs,
Je suis navré pour mon commentaire tardif. Heureux que le test vous ai plu. Je suis entièrement d’accord avec vous sur le prix. cela a été notifié dans les points négatifs. A voir sur une future promo!
Bon jeu!