Avoir l’audace de mélanger quelques ingrédients des jeux traditionnels de gestion de ferme, de l’élevage similaire à celui de nos joyeux et célèbres pokemon, le tout desservi par la riche idée de développer des animaux à partir des plantes… notre impatience face à l’arrivée de ce titre était forte et sincère. Les développeurs de chez Marple Powered Games ne se doutaient peut être pas que nous étions si enthousiastes à l’idée de tester leur nouveau bébé… cette découverte a t-elle été à la hauteur de nos attentes ? Hum, il va falloir en discuter…
Sur le papier, Monster Harvest fourmille de bonnes idées, d’originalité, tout en reprenant des concepts traditionnels qui ont déjà fait leurs preuves. Pourtant, à peine le soft est t-il lancé que les premières déconvenues se dévoilent avec maladresse. Passé un temps de chargement que nous qualifierons tout de même de longuet, vient le moment de choisir un nom pour sa ferme, un nom pour son personnage et l’apparence de ce dernier. Point d’emballement, vous n’aurez le choix qu’entre 4 petits persos sans grand charme. Donner un nom à votre ferme et à votre héros (ou à héroïne) sera quelque peu délicat : en effet, les premiers bugs se font sentir et les touches réagissent mal aux diverses sélections. La casse (majuscule/minuscule) n’est pas respectée, avec un choix de majuscules, tandis que des minuscules s’affichent. Oui, c’est un détail, mais à force de lutter à écrire notre nom, cela nous a soudainement sauté aux yeux.
Planimachin et planitruc sont dans un bateau…
Le scénario débute sur une lettre de votre oncle (professeur Spark) qui vous dévoile ses dernières trouvailles insolites : la découverte de substances étranges capables de transformer les plantes en animaux, les planimaux. Forcément, le savant fou a désormais bien d’autres activités que celle de mettre la main dans la terre de sa petite ferme non loin du labo. Il vous propose alors de prendre le relais. Par ailleurs, la ville autour du laboratoire de tonton prend peu à peu de l’ampleur et vous êtes convié à aller faire connaissance avec tous vos super nouveaux voisins. Chic. Avec des textes rikiki, les bavardages s’annoncent bien ! Ouf, ils sont en français, c’est déjà ça..!
Planimalis (qui nous rappelle une célèbre chaîne d’animalerie !) est en effet non loin de votre fermette. Ses résidents n’y sont, fort heureusement, pas si prolixes. Vous y retrouverez les traditionnels marchands, infirmiers et autres villageois plus ou moins sympathiques. Le coin vous permettra de réaliser quelques emplettes de rigueur, de perfectionner vos outils, ou simplement de rejoindre un donjon non loin de là. Par ailleurs, le territoire peut gagner en superficie… et dévoilera dès lors d’autres capacités… que nous vous laissons découvrir. Mais pour le moment, il serait temps de se retrousser les manches et de faire pousser quelques petites graines !
Où ai-je rangé ma binette ?
Comme dans tout bon jeu de gestion agricole, votre première mission consistera à sacrément déblayer le terrain laissé en friche depuis probablement plusieurs millénaires par tonton. Entre les bouts de bois, les arbres, les cailloux… vous allez ruiner un sacré paquet d’énergie pour désengorger la zone !
Cette énergie, appelée endurance, est visible en haut à gauche de votre écran de jeu. Que vous découpiez du bois, arrosiez vos plantes ou dégommiez quelques cailloux pour en extraire quelques poussières de minerai ou simplement de la roche, tout cela vous coûtera de l’endurance. La grande fatigue vous guette si la jauge est vide… Il ne vous reste alors plus qu’à aller vous coucher (aaah la célèbre sieste dès le matin après avoir cassé des cailloux pendant 2 minutes… un grand classique !). Quelques remontants sont fort heureusement disponibles et il serait sage que vous teniez toujours dans votre besace de quoi vous rebooster un minimum.
Une grande vigilance sur l’arrosage de vos graines devra être apportée. En effet, si vous les oubliez, elles ne manqueront pas de faner rapidement. Par ailleurs, une fois qu’elles sont prêtes, ne les laissez pas hors de la terre plus de quelques secondes sous peine de les voir… disparaître ! Quelle fâcheuse surprise avons nous eue à la perte de nos récoltes par manque de place dans notre sac. Le temps de faire l’aller-retour à notre coffre fraîchement construit, que tout avait disparu. Après plusieurs jours d’effort et d’attente, la frustration était là !
Un tableau des ventes vous permet de déposer quotidiennement tous les objets mais aussi les récoltes et divers bricolages/trouvailles que vous souhaitez vendre. Au réveil, le lendemain matin, vous récoltez votre butin avec un compte rendu détaillé du tarif de chaque objet.
Bien entendu, toute l’originalité du titre ne repose pas dans la récolte de radis. L’objectif réel reste la naissance des planimaux. Pour ce faire, rien de plus facile… le slime (moui… un peu enfantin non ?) fait son entrée ! Disponible en plusieurs couleurs, ce dernier permet toutes sortes de prouesses, aussi bien pour accélérer la pousse d’une plante que pour la création de moults planimaux.
Le slime peut s’obtenir de diverses façons, si bien que vous n’aurez pas de grande difficulté à en trouver. Des bulles de couleur se baladent régulièrement, des bulles que vous pouvez abattre d’un coup d’épée afin de récolter le slime. La ville comporte son vendeur de slime de toutes sortes. Vous pourrez même le fabriquer vous-même, aussi facilement qu’une barrière ou un épouvantail ! La construction est en effet simple et rapide, de quoi construire toutes sortes de choses qui viennent à se débloquer au fil de votre expérience gagnée dans l’aventure.
Le slime devra être déposé sur la plante… Prenez en grand soin, toujours. Et au moment de sa récolte, POUF un planimal !
Un plani-quoi ?
Un planimal est une petite bestiole obtenue à partir du croisement d’une plante et de slime. Plutôt dévoué à son créateur, le planimal vous suit partout (pas plus de deux visibles à vos côtés), et deviendra un compagnon fidèle en donjon…
En effet, au nord de la ville, se trouve une mystérieuse grotte, que vous vous empresserez de découvrir peu de temps après votre arrivée dans l’aventure (et parce qu’il faut bien s’occuper… oups !). Votre oncle à la chevelure folle reste tout de même dans les parages. Ce donjon regorge de bien des secrets et vous seriez mignon de les découvrir afin qu’il puisse poursuivre ses recherches sans se faire voler la vedette par l’entreprise SlimeCo qui n’hésite pas à extraire à tout-va le slime du donjon. Depuis, du slime se balade un peu partout (pour votre plus grand bonheur, mais chut) et tonton est un peu colère.
Chaque donjon se divise en plusieurs salles ouvertes, reliées entre elles, et dont le cheminement vous est rappelé en haut à droite de l’écran par une petite carte bien pratique. Se déployant de façon aléatoire à chacune de vos venues (bien ça !), parce que, oui, vous viendrez souvent, vous serez amené à découvrir quelques ennemis pas toujours très sympathiques. Ces derniers ne manqueront pas de vous sauter dessus pour déclencher le combat et prendre l’avantage. Néanmoins, vous comprendrez rapidement comment retourner la situation et commencer vous-même le combat.
La mise en scène de la bataille est assez… rétro. Les adversaires se font face, tels de valeureux combattants des vieux RPG qui ont su nous charmer à l’époque. D’autres y verront un sérieux clin d’œil à Pokemon… chacun y trouvera donc quelque chose à redire, assurément !
Dans le déroulement même du combat, rien de bien original, si ce n’est que ce n’est pas vous, petit personnage, qui partez au charbon mais bel et bien vos planimaux. Ces derniers disposent de quelques attaques, d’une barre de vie et d’une barre de Points de Combat (des PC nécessaires pour déployer certaines attaques). Nous n’avons en revanche pas noté de réel impact du choix du planimal face à son adversaire. Exit donc les compétences eau VS feu qui font un ravage. Faites simplement attention à ne pas séjourner trop longtemps dans le donjon… en effet, la défaite est sévère…
Dans le cas d’un planimal dont la barre de vie tombe à zéro, c’est le drame… S’il est facile de fabriquer ces bestioles, il l’est tout autant de les perdre. Plus de vie ? Adieu planimal, merci d’avoir combattu ! La rigueur est d’autant plus virulente lorsque ce petit machin vous a demandé un sacré bout de temps pour gagner toute son expérience… Une consolation existe tout de même. Le planimal disparaît mais vous disposez désormais de cœurs… ces cœurs seront à dépenser à l’entrée de votre ferme pour améliorer la qualité de votre terre. Ça ne vaut pas un Kroirouj niveau 13, mais bon…
Planimaland
Le style graphique ne plaira pas à tout le monde, mais il reste cohérent dans l’intégralité du soft et certaines saisons s’avèrent être particulièrement colorées à l’écran. La visibilité est renforcée par l’effacement des arbres sur votre passage, et il est globalement facile de bien visualiser ce que nous cherchons.
Les textes sont, en revanche, très petits, et plus particulièrement ceux détaillant les objets. À tel point que nous ne sommes pas toujours parvenus à lire ce qu’il en était, notamment en mode portable.
Si la musique ne présente pas de gros défaut en soit, certains bruitages sont particulièrement désagréables… notamment un grésillement au sein des champs de culture. Vous serez parfois surpris aussi de quelques sons tandis que vous déambulez la nuit… Mais certains pourraient apprécier l’ambiance !
Monster Harvest est disponible sur l’Eshop de la Nintendo Switch au prix de 20 euros environ (hors promotion).
Le saviez vous ?
Si le slime est devenu célèbre grâce au film Flubber dans lequel il tient un rôle non négligeable, cette matière particulièrement visqueuse a d’abord été conçue par des bruiteurs de cinéma. En effet, cette substance est idéale pour imiter le son des flatulences… une idée qui a bien entendu été retenue par les industriels qui ont dès lors lancé sur le marché les célèbres boîtes à prout.
Conclusion
Sans doute avions nous placé la barre un peu trop haut pour ce Monster Harvest. S’il parvient à remplir les grandes lignes de ses promesses, l’aventure reste bien trop lisse pour susciter un grand enthousiasme. Les taches répétitives, les quelques bugs, et le manque véritable de fun accentuent cette impression de ne pas avoir insufflé suffisamment de profondeur à ce titre qui partait pourtant avec une idée excellente. Le titre dispose malgré tout de quelques atouts pouvant retenir le joueur, avec des caractéristiques empruntées à plusieurs genres de jeu (gestion, RPG…). Mais, face à tous ses concurrents, pas sûr que Monster Harvest parvienne à se faire une véritable place dans le cœur des gamers.
LES PLUS
- Vous allez bien concevoir des petites bestioles à partir de plantes ! LA bonne idée originale de ce titre…
- Un titre qui parvient à mélanger le jeu de gestion, le RPG avec donjons procéduraux, la construction…
- Des graphismes assumés, cohérents avec le choix des développeurs, jusqu’au déroulement des combats…
- Un soft totalement traduit en français…
LES MOINS
- … qui aurait méritée d’être davantage peaufinée, avec une véritable gestion de ses bestioles, des capacités multiples et un aspect un peu plus mignon peut être…
- … tout en restant en surface pour chacun des aspects.
- … mais disposant de bruitages parfois peu confortables pour les oreilles !
- … mais non dénué de quelques bugs avec une gestion des sacs fastidieuse. Nous avons malgré tout bon espoir que les petits couacs seront bientôt estompés grâce au travail des développeurs.
Merci pour le test ! Dommage qu’il y ait autant de bugs… Je vais en rester à Stardew Valley je pense.