L’univers de Lovecraft fait parti des univers les plus étendus venant d’un écrivain finalement pas si prolifique que ça au vu de sa mort prématurée à 47 ans. Son influence sur la pop culture d’après-guerre et sur des générations de joueurs de jeu de rôle, puis de jeu vidéo n’est pas à mettre en doute. The Innsmouth Case décide de ramener le joueur à l’origine de l’œuvre, à ce qui en fait son terreau, son socle, sa base : l’écrit. The Innsmouth Case est donc un jeu de type livre dont vous êtes le héros.
“N’est pas mort ce qui à jamais dort”
Tout commence dans le bureau d’un détective privé avec une visite impromptue à l’heure de la fermeture. Une femme fatale, Dahlia Marsh demande de l’aide pour retrouver sa fille disparue Tabitha. Pour ça, il faudra forcément aller à Innsmouth, une petite ville portuaire située au nord d’Arkham. Si ces noms de lieux sont familiers aux lecteurs de H.P. Lovecraft, le fait de ne pas connaître l’œuvre de cet auteur ne gêne en rien au déroulement et à la compréhension de l’histoire. Par contre, les connaisseurs reconnaîtront plusieurs clins d’œil et référence à certains noms de lieux ou de personnages.
Il s’agit purement et simplement d’une enquête sous forme de questions à choix multiples auxquelles il faut répondre après avoir lu un ou plusieurs paragraphes d’explications. The Innsmouth Case n’est ni plus ni moins qu’un livre interactif qui nous amène à un endroit ou à un autre selon les réponses que l’on aura choisi de donner.
L’écran est coupé en trois zones verticales, côté gauche, le lieu où se situe notre personnage, au centre, une image de ce qui se passe avec soit du texte, soit une question à choix multiples, et à droite une image fixe avec deux dés et une couverture de livre. Graphiquement, les images d’illustration sont très jolies, mais rien d’exceptionnel cependant.
Parmi les options, on peut choisir la langue : Shakespeare ou Goethe (anglais ou allemand), on peut monter ou baisser le volume du jeu, et enfin de régler la vitesse de défilement du texte. En effet, on ne peut pas faire passer les paragraphes en appuyant sur un bouton, donc petit conseil, il vaut mieux mettre le défilement au plus rapide pour ne pas perdre un temps fou à attendre que tout s’affiche.
“Ph’nglui mglw’nqfh Cthulhu R’lyeh wgah’nagl fhtagn”’
Les musiques sont plutôt bien choisies, variées et bien adaptées à l’ambiance du jeu. Mais il faut reconnaître qu’à la longue, le fond sonore devient un peu pesant pendant la lecture. Sachant que tous les textes sont en anglais, cela demande un minimum de concentration même si le niveau de langage n’est pas très difficile, il faudra quand même un peu de bagage linguistique, notamment en termes de vocabulaire.
Les créateurs du jeu promettent pas moins de vingt-sept fins différentes, donc en théorie, une rejouabilité énorme. Ils promettent aussi un humour décalé tout en conservant un livre d’horreur. Au final, rien de tout ça, si les paragraphes à lire changent, les questions sont souvent les mêmes, et l’humour en anglais n’est pas des plus simples à comprendre, ni des plus drôles en fin de compte. Bien sûr, nous ne sommes pas obligés de reprendre le jeu au début à chaque fois, on peut choisir le chapitre par lequel recommencer à condition de l’avoir débloqué au moins une fois.
Si vraiment vous aimez l’univers de Lovecraft ou si ce jeu vous a donné envie d’en savoir plus, surtout ne passez pas à côté de sa biographie intitulée “H. P. Lovecraft : contre le monde, contre la vie” de Michel Houellebecq, livre qu’il a écrit avant de se lancer dans une carrière d’écrivain de romans.
Conclusion
The Innsmouth Case est un livre interactif pas vraiment mauvais, mais pas vraiment bon non plus, plutôt classique dans son approche et malheureusement uniquement disponible en anglais. Le rythme n’est pas effréné, l’histoire est intéressante, les différentes fins possibles peuvent donner l’impression d’une grande rejouabilité, mais à part un chef d'œuvre, combien de livres prend-on le temps de relire ? Hélas, The Innsmouth Case n’est pas un chef-d'œuvre, et passé le premier parcours de découverte, le reste sera surtout du réchauffé.
LES PLUS
- Une ambiance musicale feutrée
- Une histoire sympa
LES MOINS
- Un service minimum pour les graphismes
- Une fausse idée de la rejouabilité
- Pas de traduction française