Après les nombreux titres de gestion de ferme existants, Kitaria Fables arrive à son tour sur le marché pour ajouter une nouvelle touche d’originalité dans ce genre déjà bien complet. Incarner un chat dans un univers tout mignon avec des animaux qui parlent et vivent en harmonie, que demander de plus ? Affronter des monstres, parcourir le monde et gérer sa ferme, on a là une recette qui semble bien fonctionner sur le papier. Mais qu’en est-il concrètement ? Nous allons découvrir ça ensemble !
[ Disclaimer :
Avant de commencer la lecture de ce test, il me paraissait important de souligner qu’un bug colossal s’était présenté sur ma version de test. A chaque arrêt du jeu, l’intégralité des coffres du jeu disparaissaient et il devenait alors impossible de stocker ni récupérer quoique ce soit, ce qui est fort embêtant dans un jeu de récolte et de ressources. Heureusement, la mise à jour Day One a pu le corriger mais cela a très nettement entaché ma vision du jeu car je n’ai pas pu réaliser ce test dans de bonnes conditions. J’aurais aimé pouvoir finir le jeu malgré tout mais ce test serait alors sorti bien plus tard. L’avis que vous pourrez lire ci-après se base donc sur le jeu suite à ce patch mais avec un avis un peu plus tranchant, de par le bug rencontré initialement.
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Un brin d’histoire
L’histoire commence par l’arrivée de deux personnages : Nyanza, un petit chat mignon, accompagné par Macaron, un slime doté de la parole. Vous incarnerez bien évidemment Nyanza. Vous apprenez dès les premières minutes que vous avez été envoyés par l’Empire depuis la capitale avec pour ordre de défendre le village Patoune des récentes attaques de monstres. En plus de son nom mignon, ce village n’est pas anodin car il s’agit de celui où vivait votre grand-père. La maison étant libre, vous occuperez les lieux le temps de votre mission. Cependant, votre venue ne sera pas bien vue de tous. Vous devrez alors élucider ce mystérieux comportement et comprendre la cause de la réapparition des monstres.
C’est où qu’on tape ?
Maintenant que vous connaissez l’histoire, attaquons-nous au vif du sujet. L’univers de Kitaria Fables se déroule dans un univers très chatoyant et mignon. Les habitants sont tous des animaux différents : chat, chèvre, ours, lapin, gerbille et j’en passe. Vous devrez aller parler à ce joyeux petit monde pour avancer dans votre épopée et en découvrir plus sur votre quête. L’activité majeure sera la castagne. Vous allez vous balader de zones en zones pour aller taper des monstres et récupérer les objets qu’ils vont vous laisser. Cependant, première bavure ici. Les monstres que vous allez battre ne vous donneront aucune expérience, juste du loot. Vu le nombre que vous allez tabasser sur votre route, le sentiment de progression et d’amélioration de son personnage que l’on a habituellement ne sera pas de la partie. Ce n’est pas un défaut en soi mais on a l’impression qu’il manque quelque chose, une raison à cette routine d’élimination perpétuelle. Mais revenons-en à nos moutons. La discipline principale de votre héros est de frapper les monstres. Vous avez pour cela une unique touche (Y) qui vous permet d’enchainer les coups à répétition. Vous disposez également d’une touche (B) pour faire une roulade et ainsi esquiver les coups adverses. La roulade est soumise à une jauge d’endurance. Vous ne pourrez donc pas l’enchainer plus de 3 fois d’affilée et il faudra attendre qu’elle se recharge avant de pouvoir rouler à nouveau. Les combats se déroulent sur la carte, pas d’instance ou de changement de décors, avec les ennemis se baladant tranquillement. D’ailleurs, les monstres ne vous attaquent pas directement. Vous trouverez trois types d’ennemis : ceux avec un nom bleu, ceux avec un nom rouge et les derniers avec un nom violet. Les bleus ne vous attaquent que si vous les frappez, les rouges vous attaquent à vue et les violet sont des boss de zone qui ont le même comportement que les bleus, à la différence qu’ils vont être bien plus agressifs et possèdent un sacré paquet de points de vie. Lorsqu’un de ces monstres en a après vous, ses attaques vont être représentées par une zone orangée. Il faudra éviter de se trouver dans cette zone afin de ne pas recevoir de dégâts. La progression dans l’histoire vous permettra d’utiliser des compétences qui vont aideront à infliger davantage de dégâts avec des zones plus vastes et des effets variés. Vous pourrez également choisir de rester à l’épée ou de vous équiper d’un arc.
Le marché de Rungis
Continuons à parler des améliorations. Comme vous ne pouvez pas monter de niveau ni gagner en stats, vous allez devoir acheter de nouveaux équipements. Vous aurez le choix de vous équiper entre deux types d’armes : épée ou arc, ainsi qu’une armure, un chapeau et un accessoire. Tout ceux-ci pourront être échangés contre divers matériaux (monstres et récolte) et une petite somme d’argent auprès des marchands. L’équipement sera vraiment l’unique condition qui vous permettra d’affronter les monstres plus forts et de découvrir les régions les plus éloignées. Sur le même principe de récolte de matériaux, vous pourrez apprendre de nouvelles compétences en échangeant à la bonne échoppe les éléments demandés pour votre apprentissage. Mais nous arrivons sur la deuxième bévue du jeu, tout est extrêmement long et très cher. C’est long tout simplement parce qu’il faut aller récupérer 20 à 30 composants sur un monstre qui est généralement un peu trop fort pour vous. Donc il faudra user de beaucoup d’esquive de patience pour en tuer ne serait-ce qu’un. L’inconvénient est que vous n’aurez pas toujours l’information pour savoir quel monstre donne ce composant. Vous devrez donc aller tuer à peu près tout ce qui bouge pour savoir qui donne quoi, y compris les boss de zone. Mais ce n’est pas tout ! Après avoir sué sang et eau, ce bon vieux marchand, en plus de vous prendre les matériaux, va vous extorquer une belle somme d’argent. On en arrive à la troisième bévue : l’argent. Bien que le nom de la monnaie soit tout mignon (les Patounes), la récupérer le sera beaucoup moins. Vous avez deux solutions pour gagner de l’argent, vendre les matériaux ou revendre vos récoltes de la ferme. J’aborde la partie ferme juste après mais la problématique avec ces deux méthodes est identique : les matériaux et récoltes que vous gagnez vont tous servir à un moment car l’intégralité des échoppes du jeu sont basés sur le troc. Vous voulez de la farine, il faudra donner du blé. Vous voulez une tarte aux pommes, il faudra donner des pommes et de la farine, etc… Donc pour vous faire de l’argent, il faudra vendre ces pommes ou ce blé, mais qui risquent de vous servir plus tard. Et c’est le cas avec tous les composants du jeu. Vous ne savez pas à l’avance si cet objet là ne va pas vous servir. Et il n’y a pas d’indicateur de rareté non plus pour vous signifier “Fais attention ! Ne vends pas ça, tu vas galérer !” De ce fait, eh bien, vous allez devoir farmer encore et encore des monstres pour récupérer des composants que vous allez vendre en faisant attention à ne pas vendre ceux dont vous aurez besoin pour acheter votre arme ou armure. Cela rend la mécanique du jeu vachement complexe en comparaison avec la prise en main de ce dernier. Mais passons maintenant à la gestion de la ferme.
D’abord il y a Hector le castor, et Edouard le canard… ♪
Votre grand-père disposait d’un grand terrain près de sa maison. Vous pourrez alors en profiter pour faire pousser divers fruits et légumes. Mais là encore, le jeu se veut capricieux. Premièrement, vous n’aurez aucun tutoriel pour vous apprendre l’utilité des outils. Vous comprendrez quand bien même l’usage d’une pioche et d’une hache sans trop de difficulté, mais une explication sur le placement des bulbes, l’arrosage et l’amélioration de vos outils n’aurait pas été de refus pour ceux qui découvrent ce type de jeu. Tout le monde n’est pas un fervent joueur de Stories of Season, Stardew Valley ou autre jeu de ce genre. On peut également ajouter la gestion du menu qui est assez archaïque. En plus de ne pas mettre le jeu en pause quand vous ouvrez le menu, on sent qu’il a été pensé principalement pour une utilisation PC. Naviguer à la manette dans les menus est assez fastidieux car il y a beaucoup de petites cases. Deuxièmement, vous devez acheter vos graines et bulbes à des prix pas forcément raisonnables. Par exemple, achetez votre graine de blé pour 40 Patounes, vous ne pourrez le revendre que 60 Patounes une fois germé. Les profits ne sont pas exceptionnels. En sachant que la plupart du temps, vous allez devoir utiliser votre ferme pour faire pousser des éléments dont vous aurez besoin et non pas pour les revendre. Ce qui mène au troisième point, vos plants vont mettre en moyenne entre 3 et 4 jours (temps en jeu) pour pousser, si vous n’oubliez pas de les arroser tous les jours. Sinon, rajoutez une journée supplémentaire avant de pouvoir les récolter. Vous pourrez trouver ça normal et je vous rejoins également, mais cette réflexion se fait si vous ne prenez pas en compte la gestion du temps interne au jeu. Quatrième point fâcheux qui va impacter à la fois la ferme et le jeu dans son intégralité. Le jeu intègre un système de cycle jour/nuit qui aura un effet sur l’ouverture des boutiques et l’apparition de certains monstres. Il fait jour entre 7h et 19h et nuit entre 19h et 7h et vous devrez prévoir vos actions en fonction de ces créneaux.
Cependant, votre personnage se lève à 7h et le temps s’écoule déjà lorsque vous vous baladez dans le village, parlez aux habitants et également lorsque vous gérez votre ferme. Pourtant, quand vous rentrez dans la maison, le temps se fige. En sachant que la ferme n’est vraiment qu’un aspect secondaire du jeu, le fait de “perdre du temps” lorsque vous vous en occupez est assez frustrant. La technique est donc de faire le maximum de vos activités entre 7h et 19h pour profiter des marchands principaux et de vous occuper de la ferme après 19h, quand plus personne (à part les quelques marchands nocturnes) n’est nécessaire. Cinquième point : la récolte. Basé sur le même principe que je viens de vous citer, vous allez vouloir récolter le minerai et couper les arbres le soir afin de ne pas perdre de temps. Mais là où c’est particulier, c’est que vous ne pouvez pas couper les arbres que vous voulez ni taper sur tous les cailloux à portée de vue. Seuls quelques éléments très particuliers mis en évidence avec leur aspect brillant sont exploitables. Pendant une grosse partie du jeu, les arbres et minerais ne seront présents que dans le village de départ. Et la réapparition de ces éléments après récolte se fait tous les 3 jours. Autant vous dire que vous allez manquer de bois pendant un bon moment. Enfin, dernier point : le stockage. Vous allez taper des monstres, récupérer vos butin, cueillir vos productions et récolter des ressources naturelles. Il va falloir entreposer tout ça. Déjà, vos poches sont assez limitées donc il faudra assez rapidement acheter un sac plus grand (au détriment d’une arme ou d’une armure, mais c’est à vous de voir). Vous pourrez ensuite déposer tout cela dans le coffre du village. Coffre qui est également limité en place mais dont aucune mention n’est faite pour savoir comment l’agrandir. Probablement en progressant dans l’histoire. Mais là n’est pas le problème. Si jamais le coffre du village est plein avec tous ses emplacements occupés et que par mégarde vous y déposez un nouvel objet, celui-ci disparaîtra complètement du jeu. Pas de blocage pour vous indiquer que c’est impossible, pas de messages, pas d’objet au sol, rien. Tout simplement perdu. Je ne ferai pas mention du bug qui était présent avant la sortie du jeu, mais cela ajoute une goutte d’eau de plus dans le verre déjà débordant.
Sponsorisé par FedEx
Malgré les reproches qui ont déjà pu être fait au jeu, il en reste malheureusement encore quelques uns. Nous avons parlé du gameplay, des principales activités que vous aurez à faire, mais nous n’avons pas parlé de la progression dans l’histoire principale. Celle-ci se fait via des quêtes, typiques d’un RPG. Les quêtes bleues vous font avancer dans l’histoire et les quêtes jaunes sont annexes et vous rapportent matérieux, ingrédients, Patounes et vous offrent de nouvelles possibilités d’achat chez certains marchands. Toutefois, à plusieurs reprises, la quête principale ne vous donnera pas de suite. Elle sera terminée et vous n’aurez plus d’indications pour savoir quoi faire ni où aller. Il faudra tatonner un peu au hasard en effectuant toutes les quêtes annexes pour finalement débloquer la suite de l’histoire principale. Et en plus d’être un peu aléatoire dans son fil rouge, les quêtes sont clairement dignes d’un livreur Chronopost. “Va tuer 20 monstres”, “Ramène-moi 12 dards d’abeilles”, “Il me faut 20 argiles pour réparer le pont” et c’est sans compter sur ce que vous devez déjà faire pour améliorer votre équipement. En rebondissant sur l’aspect énoncé en début de test sur la non-présence de gain d’expérience, vous avez l’impression de travailler pour le jeu plus que de vous amuser. Et la majorité des quêtes va vous envoyer dans des zones où vos dégâts d’attaque et point de vie sont insuffisants pour y combattre sereinement. Les monstres arrivent les uns après les autres, n’attaquent pas en même temps, affichent des zones oranges partout. Vous passez plus de temps à esquiver qu’à attaquer et le peu de temps disponible pour attaquer vous rend parfois immobile et donc vulnérable. Il vous suffit alors de faire une dernière esquive… Ah mais, vous n’avez plus d’endurance et vous mourrez. La mort n’est nullement punitive, vous retournez juste dans la maison du village en entamant la journée suivante. D’ailleurs, ne pas dormir n’a aucune incidence non plus, pas de fatigue, de réduction de dégâts, déplacement ni quoi que ce soit. Donc vous allez pouvoir retourner dans cette zone où vous êtes mort pour finir cette fameuse quête, quitte à y passer 2 jours complets, etc… Rajoutez à cela que Macaron, le slime parlant qui vous accompagne, est assez stupide. Chacune de ses interventions dans les dialogues du jeu sont à la base humoristiques mais deviendront très vite lassantes car il y a beaucoup trop de clichés sur le personnage débile et naïf. Avec son fil rouge décousu et ce farming intensif, le jeu traîne en longueur et il est très difficile de rester accroché au développement de l’histoire.
Montrer patte blanche
Globalement, le jeu est quelque peu sauvé par ses graphismes et ses décors qui sont vraiment mignons et jolis. La possibilité de changer la couleur du personnage principal et d’avoir un chat aux couleurs qui nous plaisent est assez bien pensé. Les PNJ sont aussi sympas avec des personnalités bien marquées ce qui propose une légère immersion dans l’univers. Malheureusement, ces points ne suffiront pas à contrebalancer tous les aspects négatifs du jeu ainsi que la bande-son complètement oubliable. Un à un, ils sont tolérables et ne sont pas handicapants. Mais lorsqu’ils sont tous présents, cela gâche réellement l’expérience de jeu alors que le titre est prometteur. A côté de ça, le mode Co-Op local est bien pensé et permet de jouer à deux sur la même console et le même écran. Pas d’écran partagé, les deux joueurs sont au même endroit. L’aspect pratique est que si l’un des deux joueurs meurt, tant que l’autre reste en vie, il reste dans la partie. Il suffit d’attendre que le timer de mort disparaisse pour qu’il revienne à la vie au même endroit. Toutefois, l’expérience de jeu n’a pas été poussée au maximum pour savoir comment se passe la gestion des équipements. Est-ce que le gain d’argent est prévu pour que les deux joueurs puissent acheter leurs équipements ? Si ce n’est pas le cas, vu le temps que ça prend juste pour un joueur, cela risque d’être inhumain pour un deuxième vu que les ressources sont communes.
Conclusion
Propre sur le papier, Kitaria Fables ne montre pas patte blanche une fois lancé. Trop de désagréments qui gâchent l’expérience vidéoludique de par son fil rouge décousu, son absence de gratification en éliminant les monstres et ses quêtes FedEx à répétition. Ajoutez à cela que la gestion de la ferme est reléguée en arrière plan et que tout coûte cher et vous aurez tous les ingrédients d’un jeu très mal équilibré. Loin d’être mauvais, il demandera plutôt de la patience et de l’acharnement pour compenser tous les aspects frustrants qui vous feront arrêter de jouer, plus par manque de motivation que par dégoût du jeu. Kitaria Fables a du mal à garder son joueur captivé et c’est fort dommage car on sent un certain potentiel en creusant un peu. Peut-être saura-t-il révéler des facettes cachées à ceux qui tiendront le coup jusqu’au bout.
LES PLUS
- Le jeu est vraiment mignon
- Les graphismes sont minimalistes mais efficaces
- Les personnages sont attachants (sauf Macaron)
- Prise en main du jeu très simple et intuitive (sauf le menu)
- Orienté sur le plaisir de la découverte
- Mort quasiment non punitive
LES MOINS
- Tout coûte trop cher (temps, argent, ressources)
- Pas de tuto pour la ferme
- Ferme d’ailleurs trop mise en retrait
- On passe son temps à farmer les monstres
- Développement de l’histoire qui traîne trop en longueur
- Pas de gratification à tuer les monstres, pas de gain d’xp
- La quête principale qui part aux fraises de temps à autre
- Les compétences qui vous immobilisent et qui empêchent l’esquive
- Patience, acharnement et motivation sont obligatoires pour finir le jeu
Bonjour les enfants, c’est l’ami Rémi avec vous, et nous allons faire une chanson qui s’appelle : «La Ferme»
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C’est l’introduction…
D’abord il y a Hector le castor, et Edouard le canard,
Et José le sanglier, et Charlotte la marmotte.
Et Mireille l’abeille, et Léon le frelon,
Et Fédor le porc, et Tonio le blaireau.
Ils se réunissent et décident d’aller chercher des amis pour se rendre à leur rendez-vous. Ils rencontrent…