Conçu originellement tel un mod pour The Elder Scrolls : Skyrim sur PC, The Forgotten City est le produit de plusieurs années de travail de la part de trois collaborateurs, formant Modern Storyteller, un studio indépendant prêt au décollage de la première œuvre formatrice. Sortie initialement pendant l’été 2021, la production de Modern Storyteller s’offre une sortie quelque peu tardive sur la Nintendo Switch, mais dans un format à part entière : via le système de cloud, le jeu doit dépendre d’une connexion interne robuste et efficace.
Une aventure rafraîchissante
The Forgotten City apporte aux joueurs un exemple relativement réussi d’un schéma narratif soigneusement travaillé. Sans grande prétention, l’histoire s’avère très efficace, mêlant à la fois des références à l’histoire antique, à des œuvres de science-fiction, mais également à d’autres œuvres vidéoludiques, dont l’utilisation des dialogues et les diverses possibilités scénaristiques rappellent les productions Telltate ou encore L.A. Noire distribué par Rockstar.
L’histoire se déroule 2000 années avant aujourd’hui, dans un lieu où de nombreuses statues dorées se présentent, multipliées à foison en fonction des endroits amenés à être découvert par le joueur. Plus précisément, il s’agit d’une enquête prenant place après un réveil brutal de la part du personnage principal, qui est amené à rejoindre un portail spatio-temporel pour sauver un certain individu.
Les mystères s’enchaînent une fois arrivé sur place ; les quêtes permettent d’explorer les lieux, mais surtout d’enchaîner les petites histoires qui constituent la richesse de The Forgotten City. En utilisant le portail spatio-temporel, qui nécessite très généralement d’enfreindre la règle d’or – la loi unique à respecter dans la cité antique – le joueur sera amené à enchaîner les découvertes de gameplay, à voir de nouvelles interactions grâce aux discussions qui se renouvellent fréquemment.
Il faudra compter sur plusieurs heures pour résoudre l’histoire et arriver au bout de l’aventure ; il convient de rappeler que le joueur oriente véritablement son histoire, les heures de jeu pouvant fluctuer en fonction de son implication dans le jeu. Par exemple, le jeu peut facilement être succinct, se terminant en deux heures approximativement si le joueur décide de rush l’histoire ; au contraire d’un profil plus attentiste, pour qui les heures se multiplieront aisément.
Une ambiance délétère
Un monde qui s’éteint, soit la perception qui entoure le mystère de The Forgotten City. Graphiquement, la cité antique est bien retranscrite, avec l’esthétique léchée propre à l’expression du style romain. Enclavée par des roches, la cité propose des personnages relativement cohérents, contant des histoires permettant d’approfondir le background de la cité et de la quête principale. Leur comportement dans la cité peut potentiellement poser un problème tant ils semblent réaliser leur tâche trop mécaniquement.
Le caractère délétère du jeu doit également s’attarder sur la réalisation globale des graphismes, qui, loin d’être ridicule, n’est pas idéalement transposée sur la Nintendo Switch. En cause, le cloud, qui n’est peut-être pas suffisamment calibré pour accepter une telle production, et ce, malgré la très bonne connexion. Sur la version utilisée, le framerate s’effondre très souvent, bouleversant l’action lors des séquences de combat ou d’exploration. Néanmoins, les paramètres vidéo peuvent être modifiés, par l’intermédiaire du flou cinétique ou du champ de vision ; ce dernier peut ainsi provoquer une plus forte baisse de framerate s’il demeure trop important. Le flou ambiant pourrait décourager des joueurs, mais les mises à jour pourront toujours solutionner le problème des graphismes ; sachant que Hitman 3 ou encore Control tournent très bien sur la connexion utilisée pour tester The Forgotten City.
Cela peut avoir un impact malheureusement trop important pendant la découverte du jeu tant le prix semble élevé face à de tels problèmes techniques. Actuellement à 30 euros, l’achat pourrait en effet être conditionné par l’amélioration technique du cloud pour supporter une expérience de jeu stable. Cela n’enlèvera pas les défauts graphiques initiaux, à l’instar de certains traits de visage grossiers ou de comportements trop mécaniques voir robotiques des personnages de la cité, mais l’expérience pourrait être considérablement améliorée.
Une version Switch dépendante d’internet
Tel est le principe du cloud : proposer une expérience technique sur la Nintendo Switch avec un jeu incapable de tourner en temps normal sur celle-ci, le tout conditionné par le bénéfice d’une connexion internet de bonne qualité – voire de très bonne qualité pour être tranquille. Dans les faits, le compromis semble cohérent, mais le prix peut être problématique tant la version cloud de The Forgotten City semble encore encombrée par des bugs techniques trop persistants.
Pour autant, la production fonctionne peu importe les supports, affichant une certaine fluidité sur la version portable tout comme la version dockée. La traduction française est un vrai plus pour mieux appréhender les situations devant lesquelles le joueur devra intervenir. Celui-ci devra néanmoins compter sur une connexion internet stable et puissante pour jouer à The Forgotten City.
Conclusion
The Forgotten City est une production intéressante et annonciatrice de nouveaux élus pour le cloud sur la Nintendo Switch. Les nombreux problèmes techniques et les bugs pourront potentiellement nuire à l’expérience, qui dépend elle-même d’un prix de marché pouvant faire reculer les plus curieux.
LES PLUS
- Une expérience unique sur la Nintendo Switch
- Un concept pertinent
- Plusieurs possibilités pour parvenir à ses fins
- Une ambiance intrigante
LES MOINS
- Beaucoup trop de lacunes techniques
- Une expérience solo exclusivement soumise à internet
- Un prix de marché trop important
- La durée de vie trop juste ?