La Nintendo Switch regorgeant déjà de jeux de plateforme et d’aventure, que peut bien apporter The Lightbringer d’innovant à sa ludothèque ? Voyons ce que nous réserve ce lumineux périple.
Le porteur de lumière
“Cher frère, lorsque cette lettre arrivera entre tes mains, je ne protégerai plus nos terres et nos chemins. C’est avec une grande tristesse que je te confie cela. N’aie pas peur, car je guiderai tes pas. Tu traverseras ces terres par-delà les rivages, par-delà les cieux. Je serai avec toi, de tout mon cœur. Toujours, tu ressentiras la bienveillance de mes mots et des mes yeux. D’anciennes énigmes vont défier tes pensées. Il te suffira de les résoudre pour être récompensé. Au cours de ton voyage, tu seras confronté à la corruption. Il te faudra la combattre, mon frère, il n’y a pas d’autre solution. Lightbringer, ton histoire va commencer. As-tu suffisamment de courage et de lumière en toi pour l’affronter ?”
Ainsi s’ouvre The Lightbringer. L’équilibre du monde dans lequel notre histoire se déroule dépend de l’énergie qu’émettent les monolithes, menhirs débordant de vie et de lumière qui assurent la prospérité des environs… Avant cependant qu’une bave obscure, évidemment, ne les paralyse et ne se répande sur toutes les terres du monde. Pourquoi ? Il semblerait qu’un peuple, de façon bien égoïste, n’ait que trop abusé de leur pouvoir.
C’est donc sur vous que reposent les derniers espoirs de l’humanité, car vous êtes le Lightbringer, celui qui rétablira la lumière, anéantira la bave et l’obscurité. Avouez qu’en tant que joueur, ce n’est pas la première fois qu’on vous demande de sauver le monde, n’est-ce pas ?
Quand Mario rencontre Zelda
The Lightbringer se situe à mi-chemin entre Mario et Zelda. Aussi avons-nous dès le tout premier niveau l’impression d’embarquer pour une épopée épique au secours de notre univers. A l’instar de Zelda, nous démarrons dépourvu d’un quelconque moyen de défense, jusqu’à ce que nous entrions dans la maison d’un marchand qui nous propose une épée. Mais le Lightbringer n’étant pas Link, lui préfère le boomerang en guise d’arme principale. Cette arme, d’ailleurs la seule que vous posséderez, vous aidera à éliminer les monstres baveux qui vous barreront le chemin, ainsi qu’à atteindre des cibles à distance. Votre meilleur allié en toutes circonstances, qu’il s’agisse de récupérer un objet ou de déclencher un mécanisme.
Attendez… Déclencher des mécanismes ? Cela fait-il tilt dans votre tête ? Oui, oui, fidèlement au plus célèbre jeu d’aventure made in Nintendo, il vous faudra ici toucher une cible afin qu’apparaisse un pont ou s’ouvre une porte, par exemple. Il suffira à d’autres reprises de déposer un bloc sur un interrupteur ou de trouver la pièce manquante d’un engrenage, dans le but d’obtenir une clé, un cristal, un orbe de lumière ou rejoindre le monolithe.
Vous l’aurez compris, votre tâche, peu aisée, consiste à résoudre les casse-têtes qui jalonnent votre parcours, aussi bien dans les donjons qu’à l’air libre. Mais que serait un bon jeu d’aventure sans boss à tuer ? Le Lighbringer s’y frottera au cours d’affrontements tous intéressants, au terme de chacun des 4 mondes à libérer de l’obscure corruption baveuse. Ne vous fiez pas au premier d’entre eux, d’une facilité très abordable, qui ne laisse aucunement présager des suivants, beaucoup plus coriaces. En bref, la difficulté va croissant à mesure que nous progressons dans les niveaux.
Que la lumière soit …
Des niveaux ? On s’éloigne un peu de Zelda là ! Pourquoi des niveaux ? Tout simplement car The Lightbringer, jeu de plateforme, s’articule autour de 4 zones à parcourir et respectivement divisées en 5 niveaux, à l’exception de la dernière qui en compte 4. L’ultime niveau correspondant pour chacune d’elles à un combat de boss, il vous faudra le reste du temps gagner, au sein d’un environnement fermé, le monolithe de fin de parcours, à restaurer en collectant le plus de lumière possible.
Vous devrez donc glaner des fragments de lumière verte et des cristaux dissimulés dans tout le niveau. Et ce ne sera pas facile de tous les repérer ! Heureusement, si vous avez peur de ne pas être à la hauteur, il n’est pas nécessaire d’obtenir dès le premier essai, les cristaux et les fragments dans leur intégralité pour déverrouiller l’accès au prochain niveau, pas plus qu’il n’est même nécessaire de le terminer : une tentative suffit ! Très pratique lorsque, bloqués, nous échouons à récupérer l’ensemble des items ou atteindre la fin du stage.
Accessible de prime abord, le titre vous donnera par la suite du fil à retordre, parfois « juste » pour voir le bout d’un niveau. Entre les pièges et le sol très glissant, ou se dérobant lâchement sous vos pieds, la maîtrise de votre personnage s’avère indispensable à la conservation de vos précieux points de vie. Puisque que l’on peut néanmoins poursuivre son voyage sans avoir bouclé la totalité des niveaux, l’on se dit simplement que l’on retentera plus tard de compléter les plus ardus à 100%.
Et la lumière fut !
A l’intérieur comme à l’extérieur des donjons, The Lightbringer nous gratifie d’une aventure très colorée et visuellement très réussie. Les jeux d’ombre et d’éclairage font honneur au thème principal du titre, la lumière. Notons également l’affichage sous ses pieds, de l’ombre de notre avatar en amont d’un bond, un détail assez bête mais tout de même bien utile afin d’atterrir à l’emplacement désiré ! Quant à la musique nous accompagnant au fil de notre périple, la très belle orchestration nous rappelle régulièrement… Zelda. Tout juste regrettons-nous un certain manque de diversité sonore.
L’histoire du jeu, distillée au gré de notre avancée, demeure plutôt convenue mais fonctionne, bien que nous aurions raffolé d’un univers plus approfondi. Nous nous contenterons toutefois de ce que l’on nous donne. Concernant enfin la durée de vie, tout dépendra de votre volonté de conclure ou non The Lightbringer à 100%. Sachant qu’il vous faudra de 10 à 30 minutes environ pour terminer chacun des 19 niveaux (dont 4 boss), cela peut paraître un peu faible. Les plus persévérants profiteront néanmoins de quelques heures d’évasion supplémentaires en relançant les niveaux qu’ils n’ont pas encore complètement achevés.
Conclusion
The Lightbringer réussit à marier plateforme et aventure avec brio, comme si Mario et Zelda s’étaient secrètement dit oui à Las Vegas. Des monstres, des donjons, des mini énigmes et des items soigneusement cachés à débusquer dans les niveaux pour sauver le monde ? C’est pour notre part un grand « oui », d’autant plus que bande-son et graphismes, au-delà, ne déméritent pas ! Du tout bon ! Seules ombres au tableau, la durée de vie et l’univers pas assez étoffés nous retiennent de crier au chef-d’œuvre. Mais ne vous y trompez pas, The Lightbringer demeure bel et bien une petite pépite en son genre.
LES PLUS
- Une belle musique …
- Un mélange entre plateforme et aventure
- De beaux graphismes
- Nul besoin de finir le niveau pour passer au suivant
- Un level design exemplaire
- Une difficulté croissante, bien dosée
LES MOINS
- … qui aurait mérité d’être plus variée
- Une durée de vie un peu faible si on ne cherche pas le 100%
- Un univers et une histoire qu’on aurait souhaités plus épais