Tout juste sorti du four, notre robot Flaskoman doit endurer les pires expériences de son créateur, un savant fou, vous savez le genre totalement sadique, complètement Robotnik. Salle après salle, le laboratoire que l’on visite s’apparente en effet à un crash-test permanent, à base de puzzles, de plates-formes et de pièges. Nous ne le savons que trop bien, toute cette histoire de mesurer notre infaillibilité faite de verre et d’acier, c’est juste pour faire avancer la science à grand pas !
Espèce de tête d’ampoule !
La particularité de notre héros est qu’il a une flasque de verre (!) à la place de la tête, ce qui en plus de lui donner un style unique et beaucoup de personnalité (paradoxalement), lui sert de contenant pouvant contenir toutes sortes de bonnes choses. Trois liquides pour être exact, reposant au gré des niveaux dans des containers ou des éprouvettes géantes et de couleur différente. Chaque solution, outre la permission d’activer des leviers de même couleur, nous donnera droit à de nouvelles possibilités que nous découvrirons au fil des niveaux.
Sur une boucle musicale élégante (merci à ce piano jazzy) ; des écrans de victoire et de mort aux décors savoureusement rétro, Flaskoman nous délivre du pixel art détaillé, inspiré et croustillant (les « crousti-animations » bien senties ne sont pas étrangères à tout ceci) que l’on croirait sorti d’un bon vieil Amiga trafiqué. Le décor est unique, mais nous donnera de quoi nous sustenter.
L’idée que le savant fou se trouve toujours dans le fond, à nous observer, est excellente, d’autant qu’il commente toutes nos avancées, pas peu fier de sa création. Pas besoin de plus pour raconter notre calvaire de cobaye, vraiment, cet aspect est génial, tout comme notre caboche en verre qui sert d’indicateur de ce que l’on porte. Mine de rien, une grande partie du charme de cette production se trouve dans ces détails, minimalistes, qui donnent un peu de moelle à une aventure, qui en manque parfois.
Yo-yo le petit robot
Ce n’est pas que l’aventure soit désagréable, elle ne l’est jamais. Elle est même très sympathique sur l’heure de jeu et un peu plus. Mais le jeu aurait mérité plus de niveaux, nous sentons en effet qu’il y en a encore sous le pied. D’autant que sur la trentaine de niveaux qui nous est proposée, il y en a bien vingt qui tiennent de la formalité (administrative), sans rien d’original non plus pour nous surprendre. Tout ce que nous avons pu jouer comme puzzle/platformer auparavant se retrouvent ici par bribes timorées (nous insistons sur ce point, tout cela reste sympathique) avec un level design élémentaire, le tout couplé à une difficulté enfantine.
Cette difficulté nous joue pourtant quelques tours, le yo-yo même (figure n° 21 du codex des manieurs de yo-yo : «le looping dans la face »), nous pensons plus particulièrement au 18ème niveau, ou à ce point culminant -si vous voulez garder la surprise, vous pouvez vous rendre tout de suite au paragraphe suivant, c’est mieux- avec ce 31ème niveau, une séquence de die-and-retry sur tapis roulant totalement inattendue et pour le moins décapante. Il faut s’accrocher sur ce final à la fois épique et à 100 lieux de ce qui nous était proposé dans les autres niveaux (comprenez par-là du puzzle pépère). Heureusement, ce passage est assez court pour ne pas s’arracher les capillaires et faire un ultime vol plané à notre Switch en direction du mur !
Oui, notons, pour finir, que Flaskoman manque un peu de légèreté lorsqu’il saute (après tout, c’est un robot). Le jeu reste tout de même jouable tout du long : nous pouvons réajuster notre saut en plein vol et c’est suffisamment précis dans les passages réclamant des réflexes pour ne pas trop râler. Pour ce qui est des pouvoirs, c’est du classique de chez classique, rien de nouveau pour notre robot gadget (tir, saut amélioré, double saut), le gameplay a au moins ce grand mérite de s’enrichir au fil des niveaux…
Conclusion
Avec ces 32 niveaux se terminant en 1h et un peu plus, Flaskoman est un sympathique petit jeu à petit prix. Notre robot à tête de verre, a une bonne bouille et le jeu nous offre des puzzles certes convenus mais amusants, dans une ambiance Steampunk des plus attachantes. Le jeu manque pourtant de consistance (les niveaux sont diablement courts), et parfois même de cohérence avec une difficulté qui oscille entre « inexistante » la majeure partie du temps et « houla, ça pique un peu, là ! », sans juste-milieu.
LES PLUS
- Flaskoman, un perso qui a une bonne bouille !
- Notre tête de verre comme indicateur de ce que l'on porte
- Des puzzles sympathiques
- Un jeu résolument attachant
LES MOINS
- La difficulté yo-yo
- Manque de consistance