Le zombie, c’est comme la tarte au flan : indémodable. Alors après un Dead Island, qui a permis à nombre d’entre nous de coopérer pour fuir la menace des non-vivants, et avant le très attendu Dying Light 2 Stay Human, qui débarquera début 2022 en version Cloud sur nos Switch, nous avons le droit à un portage de Dying Light, premier du nom, dans une version Platinum. Nos petites consoles hybrides préférées seront-elles capables de faire tourner l’open world acrobatique de Techland, sorti à l’origine sur PS4 et Xbox One en 2015 ? La réponse, malgré les médisances des jaloux malintentionnés face au succès de la dernière console du plombier moustachu, est un grand oui. Et autant dire que la suite de ce test sera un éloge fait à tous les programmeurs doués de chez Techland.
Ils m’entraînent au bout de la nuit…
Contrairement à nos habitudes, qui consistent à aborder la partie graphique en fin de test pour nous concentrer dans un premier temps sur la narration et le gameplay, nous commencerons ce test par ce qui devrait être la plus grande interrogation de tous les amateurs de zombies ayant déjà éclusé tous les titres disponibles du genre, dont ce Dying Light dans une précédente version sur un autre support : que vaut ce portage d’un point de vue technique ?
Sorti à la base sur PS4 et Xbox One, Dying Light était pourtant prévu, à l’origine, sur PS3 et Xbox 360, avant que ces versions ne soient annulées, fautes de puissance suffisante. La réussite d’un portage sur nos consoles semblait, pour le coup, prendre un grand coup dans l’aile. Et pourtant, il faut avouer que nos Switchs sont encore capables de nous étonner. Que ce soit en nomade ou en docké, la qualité est au rendez-vous.
En docké, la distance d’affichage est certes plus faible que pour les versions concurrentes, et la qualité graphique est en deçà de ce que les plus grosses machines affichent, mais le jeu reste toutefois parfaitement jouable selon les critères de notre époque, et il ne pique jamais la rétine. Plus impressionnant encore, les temps de chargement sont incroyablement courts, et la fluidité n’a été que très rarement prise en défaut. Et nous ne parlons là que des moments où nous avons joué à Dying Light sur notre téléviseur.
Car c’est bien en utilisation nomade que le résultat est encore plus époustouflant, notamment pour les heureux possesseurs de la version OLED de la Nintendo Switch. Dying Light est un jeu qui se joue de nuit, toutes lumières éteintes avec les écouteurs bien calés au fond des oreilles. C’est ainsi que l’arrivée de la nuit prendra toute son ampleur. Et c’est aussi ainsi que les contrastes augmentés des consoles OLED prendront tous leurs sens. L’ambiance en devient bien plus angoissante, et la partie graphique, sur nos écrans bien plus proches de nos yeux, s’en trouve rehaussée. Certes, jouer sur un petit écran nous fait perdre en lisibilité dans ces vastes environnements, mais le titre de Techland n’en reste pas moins un modèle de jouabilité.
… Les zombies de minuit
Après avoir rassuré sur la qualité de ce portage les plus indécis parmi nos lecteurs, il est temps de parler de ce qu’est Dying Light et des ajouts de cette version Platinum. Dans ce titre, nous incarnons Kyle Crane, un agent du GRE, qui cherche à s’infiltrer dans la ville d’Haran. Pourquoi doit-il s’y infiltrer ? Eh bien déjà, il faut savoir que cette ville est en quarantaine, car un virus transformant sa population en zombies sévit actuellement. Les autorités se posent alors une question simple : faut-il vaporiser ce qui reste, quitte à annihiler tout être pensant encore présent, ou bien doivent-ils continuer à envoyer de l’aide aux survivants jusqu’à la mise au point d’un vaccin ?
Sauf que, à force d’atermoiements, un traître a volé des documents cruciaux pour la mise au point d’un remède et s’est réfugié au fin fond d’Haran. C’est ici que nous intervenons. Il va falloir mettre la main sur ce vil pleutre. Pour cela, nous aurons à infiltrer ce qu’il reste de l’humanité bienveillante à l’intérieur de la ville, et la manipuler pour réussir à mener à bien notre mission. Mais réussirons-nous à rester de marbre face aux souffrances que nous verrons, ou bien déciderons-nous de les aider ? Tout cela dépendra de nos choix.
Si le scénario semble cousu de fils blancs et ne casse pas trois membres à un zombie, c’est surtout le manque de charisme des protagonistes qui empêchent nos aventures de décoller. Ils sont tous bien trop clichés pour nous donner envie de nous identifier à eux. De même, le doublage, que ce soit en anglais ou en français, est décevant. Les dialogues sont souvent plats et les quelques tentatives de dérisions viennent casser le rythme sans vraiment faire mouche, tant elles semblent décalées avec l’ambiance sombre et désespérée qui nous entoure.
Haran mon amour
Mais si cette narration n’a pas de saveur particulière, elle cache un système de jeu extrêmement complet et convaincant. Sous la forme d’un FPS en vue subjective, nous allons devoir mener à bien des missions dans la ville de Haran. L’action est l’une des composantes les plus importantes dans Dying Light. Tout d’abord car, à la manière de ce que propose Mirror’s Edge, il faudra utiliser tout ce qui nous fera face pour évoluer à travers la ville. Et quand nous disons évoluer, c’est de la manière la plus large possible. Le moyen le plus sûr de voir du pays est de grimper à un mur, puis de parcourir toute la citée depuis les hauteurs.
Le résultat est un titre dans lequel les acrobaties aériennes sont légion. Parcourir la ville n’est jamais un problème, et nous déambulons avec plaisir en cherchant tous les moyens possibles pour prendre de la hauteur et éviter les ennuis, bien que ce ne soit pas une règle gravée dans le marbre. En effet, la seconde chose à prendre en compte, c’est que le cycle jour/nuit a une importance vitale. Si durant les heures de la journée, quelques bandes de zombies viendront nous empêcher de tourner en rond, les heures nocturnes permettent à des monstres bien plus redoutables de faire leur apparition.
Il suffit alors d’attendre la fin de la nuit pour sortir, me diront les plus enthousiastes. Sauf que le système d’expérience mis en place par Techland est d’une perversion digne d’un professeur de maths. Car oui, Dying Light propose un système permettant d’augmenter des capacités liées, entre autres, à notre agilité ou à notre attaque. En fonction d’actions telles que les combats ou le freerun, nous gagnerons différents points qui se répartiront dans les catégories liées. Mais une mort signifie une perte importante de points d’expériences… Sauf si elle a lieu… la nuit.
Non seulement les points apportés seront plus importants de nuit, mais en plus, la mort ne sera plus punitive. Il nous faudra alors choisir, la paix relative apportée par l’astre solaire ou l’angoisse grandissante, mais bien plus fructifiante, de nos terreurs nocturnes. Ce sont quasiment deux jeux qui se font face en fonction de l’heure. Si la journée peut être dédiée à l’exploration et aux combats, la nuit est davantage propice à la fuite, et nos combats sont bien plus désespérés et difficiles.
Du craft, du contenu, et du fun
Si les FPS nous ont habitués à manipuler de grosses pétoires dont la folie est une part importante du plaisir éprouvé, Dying Light tente une approche un peu différente. Bien sûr, les armes à feu sont présentes, mais elles sont tellement rares que nous combattons plus souvent avec ce que nous trouvons de contondant sur notre chemin : barres de métal et clés à molette seront nos plus précieuses amies.
Les armes blanches piquetées de rouille nous accompagneront tout au long de notre aventure, et pour ajouter du fun, un système de modding nous permet de laisser parler nos instincts primaires. En fouillant les lieux parcourus, nous pourrons mettre la main sur différents éléments qui, une fois combinés, nous offriront de grands moments de joie à base de couteaux enflammés ou de marteaux électriques. Ce craft ne nécessite aucunement notre présence dans un lieu dédié, et il peut se faire en plein milieu de nulle part. De même, la fouille n’est jamais exaspérante. La carte nous indique les pièces dans lesquelles nous n’avons pas encore déniché la totalité des items disponibles.
Il sera aussi possible d’acheter les éléments manquants dans les divers camps qui jalonneront notre parcours. Tout est fait pour éviter la prise de tête et le farming intempestif. Nous pouvons ainsi nous concentrer sur les différentes missions que les pauvres âmes en détresse que nous croisons nous proposent, ce qui permet d’ailleurs d’obtenir des prix intéressants par la suite.
Tout est dédié à notre plaisir dans cette version de Dying Light. La multiplicité des monstres présents en est une composante essentielle. Allant du zombie de base aux humains agressifs, en passant par les angoissants night hunters, la variété qui nous est proposée rend le challenge intéressant, même si par moments les pics de difficultés sont un peu rudes.
Heureusement, pour nous venir en aide, il est possible de profiter du titre de Techland à plusieurs. Que ce soit en mode local sur plusieurs Switch dans la même pièce, ou via internet en session privée ou ouverte, tous les moyens nous sont offerts pour profiter des joies du démembrement zombiesque jusqu’à quatre joueurs, ce qui par ailleurs diminue d’un cran la difficulté et nous permet d’aborder plus facilement certaines rencontres monstrueuses.
Cerise sur le cerveau fraîchement sorti de sa boîte crânienne, cette version Platinum de Dying Light comprend tous les add-ons sortis à ce jour et tous les mods disponibles. Le premier ajout sympathique concerne la présence des véhicules. Nous pourrons aussi trouver tous les ajouts d’armes dans la campagne principale. Mais ce n’est pas tout. Quatre extensions, qu’elles soient solo ou multi, sont disponibles, et il y a toujours la possibilité de jouer le zombie. De quoi passer de nombreuses heures supplémentaires une fois la campagne principale terminée, avec en plus du contenu hardcore dont seuls les plus expérimentés pourront espérer en sortir vivants.
Conclusion
Si nous regrettons la banalité de la narration du titre de Techland, tout le reste de ce Dying Light Platinum Edition est une pure réussite. La fluidité et la qualité graphique atteignent des sommets sur nos Switch qui, décidément, en ont sous le capot. Les amateurs de zombies et de FPS peuvent se ruer sur ce titre, aussi plaisant en solo qu’en multi, disposant d’un contenu pharaonique et d’un système de progression aussi jouissif qu’il en est pervers. Ce n’est pas qu’un tour de force technique qui attend les heureux possesseurs de Dying Light sur Switch, mais bien une expérience intense basée sur l’action, le craft, et la survie dans une ville ravagée qui est sans doute le personnage principal du jeu.
LES PLUS
- Une qualité graphique impressionnante pour un open world aussi vaste
- Une ambiance angoissante parfaitement maitrisée de bout en bout.
- Les phases de freerun sont jouissives
- Le système de craft et de mods donne un vrai sentiment de progression
- Le cycle jour/nuit couplé à l’expérience est d’une perversité magnifique
- Les contrôles aux Joy-Con répondent toujours présents
- L’inventaire en mode tactile est bien plus pratique que sa version manette
- Le contenu est gargantuesque avec tous les ajouts, que ce soient des mods ou des add-ons
- Jouable en multi jusqu’à quatre joueurs pour profiter à plusieurs du démembrage de zombies
- Les temps de chargement sont ridiculement courts
LES MOINS
- La narration est en deçà de tout le reste, que ce soit en termes de doublage ou de charisme des protagonistes.
Commandé en promo chez rakuten pour 35€, plus qu’à le reçevoir !
Excellent en effet. Acheter D1 avec un immense plaisir…
MAIS le test aurait pu être plus complet en parlant du problème de censure. En effet,pas de VF chez nous dans les doublages,qui demandent a être téléchargés sur le shop…hors le jeu y est banni pour cause de censure allemande.
Solution? créez vous un compte sur le shop us (ou canadien,au moins l’interface sera en français pour les allergiques). Vous pourrez ENFIN avoir les voix en français. Comme à l’époque.et oui,je préfère la vf (que ce soit pour le héros, doublé par Léo de Charmed. Oui, à chacun ses références; ou notre amis Gazy).
Bref,y’a une solution mais diablement peu intuitive et qui aurait mériter d’être présente dans le test. Ici,on croirait presque que tout est automatique.
Mais le test résume bien le truc : c’est l’un des meilleurs portages Switch.
Très bon test qui fait honneur à ce Must have ! DYING LIGHT rejoint les doigts dans le nez la liste -qui s’allonge- des portages incroyables sur la p’tite Switch ! Et non, il n’y a pas que Nintendo qui est capable d’éblouir son monde, preuve en est : The Witcher III, Alien Isolation, SnowRunner, Diablo3, les Naruto Storm, Wolfenstein, les Borderlands, DBz Kakarot, les Bioshock, les 2 Metro, AC Black Flag, les Sniper Elite (surtout le 4!!), Grid Autosport, Divinity Sin 2, Skyrim…etc ! Bien maîtrisée, la Switch en a sous le capot, mais encore faut il que les dev’ se donne la peine. Bon gaming à tous !