Sorti initialement sur PC en 2019 par les développeurs et éditeurs estoniens ZA/UM, Disco Elysium de par son succès se verra adapté sur PS4 et PS5 en mars 2021 avant de finalement sortir en le 12 octobre 2021 sur Xbox et Nintendo Switch. Incarnant un policier amnésique se réveillant dans une chambre d’hôtel après une soirée bien arrosée, le joueur devra élucider un meurtre orchestré dans la ville de Revachol. Le jeu se présente lui-même comme un rpg révolutionnaire en monde ouvert avec vue isométrique et un système de compétences unique. Soucieux de vous proposer un test sur ce petit ‘bijou’ du jeu indépendant, Nintendo Town vous donne son avis !
Anti-héros, alcoolisme et amnésie ?
Une fois le jeu lancé, « nouvelle partie » sélectionnée, vous voilà face à la création de personnage. Vous aurez dès lors le choix entre trois archétypes préalablement construits avec pour chacun leurs caractéristiques qui leur sont propres (intelligence, psychisme, vigueur etc.) : Philosophe, Sensible et Physique. Le Philosophe est décrit comme extrêmement intelligent mais pas doué pour les interactions sociales bien qu’il possède une culture générale étendue et des idées originales. Le Sensible quant à lui, est fin psychologue et monstre de charisme mais possède une personnalité instable qui risque de vous mener à la folie. Et l’archétype Physique de son côté est plus porté sur les prouesses physiques, en effet le personnage se sert de son corps pour interagir avec son environnement mais reste toutefois bête comme ses pieds. Et enfin si ces trois archétypes ne vous plaisent pas, vous aurez toujours la possibilité de personnaliser votre personnage avec l’onglet « personnaliser ».
La scène s’ouvrira sur une conversation entre votre conscient et votre inconscient après une soirée bien alcoolisée dans une chambre d’hôtel miteuse et bordélique. Vous voilà alors gisant à moitié nu, votre cravate pendue au ventilateur et la tête qui tourne. C’est dans cet état semi-inconscient que vous aurez alors le contrôle de votre personnage mais également de ses pensées et réflexions. Drôle de manière de commencer l’aventure n’est-ce pas ? En effet, votre personnage étant amnésique, lui comme vous, apprendrez qui il est au fur et à mesure du périple, et ce par votre biais puisque vous pourrez le façonner de A à Z quant à ses convictions et décisions. Après avoir repris vos esprits et laisser à votre instinct de survie et votre conscience prendre le dessus vous voilà prêt à vous habiller. Digne d’un roman de Bernard Werber, vous vous posez alors les questions suivantes : Dans quel lieu est-ce que je me trouve ? Pourquoi s’adresse t-on à moi comme si je faisais partie de la police ? C’est ainsi que votre histoire commence, bienvenue dans la ville de Revachol !
Un jeu de développement personnel
Un drame a eu lieu et un meurtre a été commis dans cette mystérieuse ville, vous amenant à investiguer sur les derniers jours précédents le crime. Dans votre périple, un collègue viendra vous prêter main forte, même si de prime abord il semble vous aider par pitié, il n’en développera pas moins une intention bienveillante à votre égard ainsi qu’à vos démons intérieurs. Puisque vous en avez en effet une longue liste…
Dans Disco Elysium, tout se passe dans votre tête, dans le sens où c’est selon votre choix de développer telle ou telle caractéristique selon votre style de jeu. Vous êtes quelqu’un de plutôt physique et bourrin ? Quelqu’un de cérébrale ? Vous êtes altruiste et avez de l’empathie pour autrui ou au contraire êtes plutôt égocentré ? Pas moins de 24 voix viendront prendre place dans votre esprit et débâteront entre elles faire pencher la balance. La joute psychique que votre personnage devra livrer avec ses voix est captivante et nous tient en haleine. Et si nous devions citer une différence entre Disco Elysium et un autre jeu sur le store, ça serait bien celle-ci qui le distingue en effet des autres. Un peu à la saveur des « Livres dont vous êtes le héros » ou des jeux de rôle sur table mais avec tout l’aspect visuel qui se déroule devant vous, entre un subtil mélange de point’n click, visual novel et de jeu de rôle, Disco Elysium est une véritable perle de l’écriture et du jeu indépendant !
Un bon samaritain ?
Comme expliqué plus haut, vous êtes sur place afin d’enquêter sur un malheureux évènement. Mais plus vous avancez dans vos recherches et investiguez et plus vous allez faire la rencontre de personnages hauts en couleurs. Avec pour chacun d’entre eux leurs propres motivations, vous pourrez alors prendre la décision de leur venir en aide ou bien au contraire les nuire. Et c’est là l’un des gros points forts de Disco Elysium ! Ainsi, selon vos convictions profondes, vous pourrez faire un choix qui vous correspond et avancer en fonction de celui-ci.
À tout ceci vient se greffer une petite touche de fond politique à l’histoire et comme vous le savez très bien : la politique est un sujet tabou et ne met jamais personne d’accord. C’est ainsi que la ville de Revachol regorge de tensions sociales, politiques et diplomatiques qu’il vous faudra dénouer si jamais vous désirez venir à bout de l’histoire. Plus on creuse, plus on cherche à savoir et plus on se rend compte à quel point l’être humain peut être autodestructeur et néfaste pour son prochain. Il ne dépend que de vous d’en faire ressortir le bon et le meilleur… ou pas.
Un jeu isométrique et artistique
Il est difficile de parler de Disco Elysium sans mentionner son esthétique, et il faut avouer qu’il ne plaira pas à tout le monde. Il est en effet compliqué de ne pas apprécier tout le travail artistique qui a été fait par le studio estonien. C’est un peu comme si le studio nous faisait comprendre que l’humain n’est pas que beau, il peut aussi être parfaitement imparfait. Tout d’abord notre héros qui est tout sauf une personne séduisante selon les standards actuels, pourtant on ne peut s’empêcher d’apprécier la confiance qu’il dégage au travers de ses paroles qui donne un petit quelque chose. Ceci vaudra pour chacune des rencontres que vous ferez d’ailleurs ! Une drôle de tête, de petits yeux, un gros nez, une attitude désagréable… Ils ont tous un ‘petit quelque chose’ qui nous interpelle et attire notre curiosité.
Il en va d’ailleurs de même pour la ville ! Parmi les endroits ravagés par la guerre et les conflits qu’elle a subi, vous y trouverez aussi de beaux endroits, des lieux inspirants et profonds. Ajoutez à cela le bord de mer et ses eaux à perte de vue, montrant à quel point l’environnement dans lequel notre héros évolue est très varié et immersif. Les lieux nous plaisent et il est alors difficile de quitter l’endroit.
Qu’en est-il de la jouabilité sur console ?
Un jeu contenant beaucoup de texte à lire a de quoi inquiéter les joueurs de Nintendo Switch, notamment en nomade, est ce que les textes ne seront pas trop petits et suffisamment lisibles ? La réponse à votre grand soulagement est un oui ! L’interface de lecture et les choix de réponses de notre héros s’adaptent parfaitement à l’écran de la Switch avec une taille de texte au maximum par défaut mais possibilité de la régler via les paramètres. De plus le tout est ergonomique et ne gêne donc nullement la lecture de ceux-ci : les dialogues sont sous forme de colonne a droite de l’écran et les autres éléments de réflexions et de descriptions se trouvent quant à eux autour de notre personnage suivant l’environnement dans lequel il se trouve.
Le gameplay quant à lui s’adapte plutôt bien à la manette, ainsi vous déplacez votre héros avec le joystick gauche alors que le joystick droit vous sert à mettre en évidence les éléments interactifs du décor. Pour valider les actions, il suffira d’appuyer sur le bouton A ou sur le bouton R des gâchettes. Si tout cela semble de prime abord simple et efficace, ça ne remplace pas toutefois la rapidité d’une souris pour le coté point’n click. Concernant la navigation dans les menus du journal, d’inventaire et de fiches de compétences, cela se fait également de manière simple à l’aide des gâchettes.
Il est important de noter que le jeu prend également en compte l’écran tactile de la console, puisqu’il vous sera possible de valider vos choix de dialogues ou encore d’interagir avec les éléments du décor avec vos doigts ou bien à l’aide d’un stylet. Une fonction qui s’avère bienvenue même si la prise en main avec une manette reste plus pratique.
Conclusion
Disco Elysium est ce que l’on pourrait appeler une perle du jeu vidéo, un petit chef-d’œuvre, rien de moins. Son histoire et sa complexité en font un jeu marquant qui se doit d’être joué par un grand nombre de joueurs afin de découvrir ce voyage dans la folie qu’est Disco Elysium. Bien évidemment, l’expérience de jeu va de pair avec l’aspect audio et visuel de celui-ci pour nous plonger davantage dans son univers décadent. Tout dans ce jeu est dans l’excès, que ce soit les aspects des décors ou des personnages. Le côté abstrait et à la fois caricatural de Disco Elysium, donne une impression de venir y placer les gens dans un monde rempli de décadences. Absolument tout de ce jeu est « parfait » à sa manière. Par ailleurs, si vous aimez les jeux de ce genre, attendez-vous à avoir entre 30 et 50 heures de jeu pour terminer l’histoire. Mais si l’envie d’y jouer sous plusieurs perspectives différentes vous tente, alors il vous faudra compter aisément près de 100 heures.
LES PLUS
- Nombreux dialogues
- Excellent RPG / jeu de rôle sur table
- Vos décisions ont un impact tout au long du jeu
- Univers captivant
- Bonne durée de vie
LES MOINS
- Les contrôles parfois imprécis
- Quelques très légers bugs par-ci par-là
Pas un mot sur les temps de chargements extrêmement longs et surtout qui surviennent tous les 3 m ? Cela m’a totalement sorti du jeu.
Bon bah un jeu à ajouter dans ma liste de souhait ^^