Les jeux vidéo d’horreur se divisent en deux catégories : ceux où on a un flingue chargé et ceux où on court. Resident Evil et Silent Hill sont les têtes de file de ces deux genres et Shadow Corridor se trouve dans la droite lignée de l’esprit des Silent Hill, on court, on fuit et on se cache. Shadow Corridor est un Run & Hide.
Promenons-nous dans les bois
Shadow Corridor lâche le joueur directement dans le jeu sans passer par un tutoriel ou un niveau d’apprentissage. Nous voilà errant dans les ruelles des arrières-cours d’un village japonais. Tout est désert, seul le halètement du personnage se fait entendre quand il court. Après quelques minutes dans ce dédale, notre personnage traverse un tunnel et se trouve transporté dans un lieu fantastique.
En réalité ce lieu qui ressemble à une maison japonaise traditionnelle avec ses portes coulissantes en bois et son mobilier minimaliste, regorge de fantômes et autres démons qui n’attendent qu’une chose : c’est sauter sur le joueur et le tuer. Et là commence un cache-cache effrayant pour survivre et trouver la sortie.
Pendant que le loup n’y est pas
L’une des particularités de Shadow Corridor est que le jeu se déroule sans musique, juste une nappe sonore, un bruit sourd comme un bourdonnement, et quand le joueur court, le bruit de sa respiration qui accélère. Mais quand un fantôme approche, une musique angoissante se lance qui ajoute à la terreur que ressent le joueur. Sans voir d’ennemi, on a déjà peur. Ce système très pavlovien est extrêmement malin, car on peut terminer le jeu en passant par des moments de frayeur intense sans avoir vu d’ennemis. Le simple fait qu’une petite musique s’insinue provoque des accès de panique.
Si le loup y était-il nous mangerait
Shadow Corridor est un walking simulator d’horreur, matinée d’une petite touche de réflexion. Tout au long de ses pérégrinations, notre avatar va fouiller des meubles et trouver différents objets qui lui seront utiles pour trouver la sortie de cette maison hantée. On commence avec l’indispensable briquet tempête qui restera allumé tout au long de notre aventure et qui permettra d’allumer des bougies, réparties au gré des couloirs labyrinthiques. Bien sûr, il faudra ramasser des clés pour ouvrir les portes qui étaient verrouillées lors d’un premier passage. On récoltera aussi d’autres objets hétéroclites comme des pétards, une lampe torche, des visages de poupée en porcelaine ou des fragments d’objets appelés des magatamas qui permettent de reprendre sa partie à l’endroit où l’on vient de mourir pour éviter le game over.
Mais comme il n’y est pas
Le jeu propose plusieurs niveaux de difficulté ce qui donne la possibilité de commencer comme un novice, avec une mini-carte dans le coin en bas à gauche de l’écran, et un chronomètre qui nous indique le temps qui passe. Dans le même ordre d’idée pour faciliter la prise en main, les énigmes sont moins compliquées et les fantômes moins agressifs. Ensuite le niveau « challenger » relève le niveau de difficulté en supprimant la mini-carte qui fait que la maison visitée devient vraiment un labyrinthe inextricable.
Le jeu offre une rejouabilité infinie en théorie car lors de chaque partie, le niveau est généré de façon aléatoire donc impossible de se fier à la partie précédente pour retrouver la sortie. En pratique, après quelques parties, le tour du jeu est fait et les aspects effrayants font beaucoup moins peur. Les complétistes pourront y passer du temps pour trouver tous les objets et autres archives disséminés dans le jeu.
Il nous mangera pas
Visuellement, le jeu Shadow Corridor est plutôt à la ramasse, il n’est vraiment pas beau et nous ramène plus de dix ans en arrière, au temps des premiers jeux horrifiques sur Playstation 2. Mais sur le plan sonore, Shadow Corridor tire son épingle du jeu et réussit à donner tout son aspect terrifiant au titre. Entre la musique qui se lance quand un démon approche et le battement de cœur qui accélère, au casque, le son prend toute son ampleur. Enfin sur le plan du gameplay, le fait de pouvoir courir avec une jauge qui se vide quand on court et se remplit quand on marche autorise des sprints brefs mais intenses, et le fait de pouvoir avancer accroupi permet de se cacher et d’échapper à la vigilance de nos poursuivants.
Conclusion
Pour les joueurs qui aiment se faire peur, Shadow Corridor est une expérience à vivre. L’ambiance sonore réussit à créer un tel sentiment de malaise, rarement vu dans d’autres softs, que c’est vraiment plaisant. Graphiquement, cela suit moins et la génération procédurale ne fait pas tout, une fois les premières frayeurs passées.
LES PLUS
- Un vrai sentiment de malaise et d'urgence
- Une très bonne utilisation du son
- Un gameplay simple mais efficace
LES MOINS
- Trop répétitif à la longue
- Uniquement en anglais