Omno est un jeu indépendant en vue à la troisième personne créé par le seul développeur Jonas Manke, financé sur kickstarter et soutenu par la Film und Medienstiftung. Il nous permet d’incarner un magicien de la lumière parti dans une mystérieuse quête. Nous permettra-t-il d’atteindre la grâce ? C’est ce que nous allons voir dans ce test.
Omno-présent !
Vous vous éveillez aux commandes d’un personnage à l’allure simple (voire simpliste), mais instantanément attachant à la manière d’un dessin d’enfant. La prise en main est immédiate, la caméra se place bien, tous les éléments sont en place pour rendre le jeu accessible aux néophytes.
Ici, pas de tuto interminable, ni de discussions infinies avant de se mettre à jouer : on est directement plongé dans « l’action », muni d’un bâton surmonté d’une pierre lumineuse et d’un simple saut.
L’espace marécageux nous invite à l’exploration, à l’image d’un célèbre titre de notre chère Switch, mais dans des proportions bien plus raisonnables, production indépendante oblige.
Très vite de mystérieux symboles attirent notre regard et les interactions possibles deviennent rapidement évidentes : ici une pierre qui enclenche un mécanisme, là une aire de sauvegarde, à côté une zone de méditation révélant les points d’intérêts, plus loin d’étranges livres flottants distillant avec parcimonie une narration sibylline.
Reste quelques animaux étranges avec lesquels on peut interagir, mais jamais combattre.
Omno boulot dodo
Car Omno ne s’encombre pas avec un système de combat, s’adressant sans peine à un public plus jeune, mais aussi à des habitués qui sont à la recherche d’une ambiance plus reposante que d’habitude.
Dans sa structure, le soft nous propose un schéma assez simple : on explore un biome (de fond en comble…ou pas) en récoltant des sphères lumineuses qui activent un pilier principal ouvrant la porte vers le biome suivant. Trois sont nécessaires, mais pour atteindre le 100 % il faudra « travailler davantage ». Chaque sphère ou presque s’obtient en résolvant une énigme plus ou moins complexe ou en récoltant suffisamment de débris lumineux pour activer un petit pilier qui alimentera le pilier principal. Pour sortir de la zone, une énigme plus velue que les précédentes viendra éventuellement mettre à mal nos capacités d’analyse selon l’âge et l’expérience vidéoludique. Encore une fois, c’est en cela qu’Omno est une porte d’entrée parfaite au jeu d’action aventure typé Zelda, car il propose toujours des mystères simples, mais ne se moquant pas de l’intelligence du jeune joueur.
De nouveaux mouvements, comme un dash par exemple, viendront étoffer la palette (limitée) de notre héros. Limitée, mais suffisante pour nous donner l’impression de progresser et proposer des situations originales et variées dans chaque zone.
Art, hipe, potes, heurts.
Comme nous l’avons vu, la direction artistique propose un style très épuré, voire enfantin, mais l’ambiance globale du jeu, ainsi que les environnements proposés, raviront tous ceux qui savent prendre le temps de la contemplation. Chaque biome propose une ambiance différente, avec de jolis éclairages et des couleurs caractérisant le paysage, accompagnée d’une musique douce et adaptative qui se marie parfaitement à l’univers sans violence du titre. Des moments plus lyriques lorsque l’on parcourt les paysages ou lorsque l’on approche de la solution d’une énigme offrent leurs lots de chœurs qui invitent à poursuivre dans l’aventure.
Les différents animaux rencontrés, nécessaires au 100%, ainsi qu’un guide bien mystérieux, tous en rondeurs, émerveillent par l’épure de leur design et feront craquer les plus réticents à la mignonnerie, d’autant qu’ils habitent et habillent les zones en totale harmonie.
On reprochera peut-être la technique du titre, qui lorsqu’on abuse trop des mouvements de caméra a des petites tendances au ralentissement.
La narration très absconse risque aussi d’être vite oubliée et on aurait finalement préféré que les auteurs s’en dispensent totalement afin de nous laisser imaginer complètement les tenants et les aboutissants de cette aventure.
Enfin, les quelques problèmes d’accroche du personnage lors de certains sauts pourront faire rager les moins patients d’entre nous.
Mais ces légers défauts sont vite balayés tant le charme opère et le plaisir de conduire notre magicien de lumière nous transporte dans une bulle poétique rarement proposée dans le média de nos jours.
Conclusion
Omno ne plaira sans doute pas à tout le monde : les aficionados des licences guerrières ou des jeux services hyper-vitaminés peuvent passer leur chemin. Mais si pour vous jeu vidéo rime aussi avec zénitude et poésie et que vous préférez les gameplay instantanés sans fioritures ni bavardages, prenez le temps de parcourir les quelques environnements proposés par ce petit jeu indé plein de charme et d'amour pour l'évasion, la découverte et la réflexion.
LES PLUS
- Un chara-design charmant
- Une évolution à la métroidvania tout en douceur
- Des énigmes simples mais pas simplistes
- Des environnements apaisants
- Une durée de vie idéale
- Accessible à tous les publics
- La musique adaptative
- Un délire sans combats...
LES MOINS
- ...qui laissera forcément des joueurs sur le côté
- Des ralentissements malgré une technique assez légère
- Des petits problèmes d’accroche des plateformes
- Des biomes parfois redondants
- La narration en retrait
Merci pour le test, je l’avais mis de côté en attendant de voir les retours, dommage pour les petits problèmes techniques mais le reste fait envie !