À quoi servons-nous en travaillant pour un site d’informations comme Nintendo-Town ? À éviter que de pauvres âmes égarées se fourvoient sur le chemin de la carte bancaire en faisant l’acquisition de titres malintentionnés, tentant de naviguer sur la hype, qui d’un dessin animé à base de chevaux ou qui d’une rouquine en cuir aux lames acérées. Eh bien, c’est avec le sentiment du travail bien fait que nous paraphrasons le critique de film dans La Cité de la Peur : Madame, je ne parlerai pas de ce jeu, c’est une merde. Quel jeu ? BloodRayne Revamped, malheureusement.
Non, se faire mal ce n’est pas bon !
Portage HD, [rire nerveux ON], du titre sorti en 2002 sur GameCube et PS2, BloodRayne est un jeu qui avait su atteindre une certaine côte de popularité chez les joueurs. Plusieurs raisons à cela, il y a tout d’abord son héroïne ultrasexy en combinaison moulante, ça aide toujours. Il y a ensuite un scénario qui mélange du vampire et de l’étripage de nazis, ce qui est toujours une bonne idée. Et puis, un certain côté irrévérencieux de séries Z bien assumé qui faisait plaisir.
Était-ce une bonne idée de vouloir faire connaître cette petite pépite du début du siècle à la génération de joueurs actuels ? La réponse est oui. Encore eût-il fallu vouloir le faire proprement. Car ce portage de BloodRayne n’a rien de sérieux. Nous avons certes droit à des graphismes en HD, mais ils ne servent qu’à accentuer la tristesse des décors des jeux de l’époque. Des textures laides à en pleurer, des objets modélisés à la hachette, et un brouillard cache-misère occultant tout ce qui dépasse la portée de dix mètres.
C’est extrêmement délicat pour la rétine, mais ça reste la version la plus jolie de BloodRayne jamais sortie. Nous avons tout de même droit à des reflets sur l’eau, ce qui, soyons-en sûrs, ne changera absolument rien au naufrage qu’est ce portage. Seule Rayne s’en sort avec les honneurs. Fallait-il y voir la volonté des développeurs d’attirer le chaland, grâce à un fessier engoncé dans un pantalon en cuir et une paire de seins mis en avant par un décolleté plongeant ? Sans doute, mais ce n’est absolument pas suffisant pour donner envie de jouer ou rejouer à ce titre.
Joy-Con en main, les combats sont insipides. Nous pouvons gigoter dans tous les sens, tout en jouant avec les épées accrochées à nos bras, tout en lançant un grappin pour attirer vers nous nos proies. Nous pouvons aussi attaquer à distance à l’aide d’armes récupérées sur les corps sanguinolents de nos ennemis. Nous pouvons aussi charger une barre de rage qui, une fois actionnée, nous permettra de ralentir le temps pour asséner un flot continu d’attaques dévastatrices. Enfin, nous pouvons nous accrocher à nos ennemis pour leur sucer le sang, récupérant ainsi de la vie tout en ayant un bouclier humain.
Je ne veux plus continuer ce métier !
Cela semble plus que suffisant pour passer un moment agréable ; malheureusement, à part durant les combats de boss, notamment le final, qui sont un peu plus difficiles, l’avancée se fait sans souffrance et sans plaisir. Le level design est peu intéressant, nous nous contentons d’utiliser le pouvoir de Rayne pour localiser les points d’intérêt avant de massacrer tout ce qui s’y trouve. C’est très plat et linéaire.
Mais le principal défaut de ce portage concerne ses problèmes techniques. Nous pourrions évoquer les chutes de framerates sur un titre pourtant indigne graphiquement. Mais nous préférons retenir le simple fait que BloodRayne plante à heure fixe. Si besoin était d’avoir un timer sur Switch réglé sur vingt minutes. Ne cherchons plus, BloodRayne est fait pour nous ! Il plante à durée fixe. Sans aucune raison apparente. Une attaque sur un ennemi : freeze, puis obligation de quitter le titre en ayant perdu sa progression. Une chaise détruite pour libérer le passage, rebelote. Une montée d’escaliers, mais quelle drôle d’idée ! Plantage. L’impression de perdre la moitié de son temps de jeu pour revenir en arrière est vraiment pénible. C’est indigne d’un jeu sortant à notre époque, surtout au prix de vingt euros. Il faut espérer que Terminal Reality propose rapidement un patch pour régler le problème.
Conclusion
Si BloodRayne nous avait laissé une impression sympathique sur Gamecube, son portage est une honte. Malgré un scénario de série Z attachant faisant la part belle à l’occultisme et au nazi, malgré des mécaniques de combats agréables, et malgré une héroïne vêtue de cuir très aéré, il ne parvient jamais à faire oublier ses graphismes d’une tristesse honteuse et ses multiples bugs qui gâchent constamment notre avancée. C’est un titre qui est à fuir comme la peste tant que des patchs correctifs n’auront pas réglé ces problèmes.
LES PLUS
- Rayne est une héroïne bien badass et sexy
- Le scénario de série Z est complètement assumé et réussi
LES MOINS
- En dehors des combats de boss, les combats sont insipides
- Graphiquement très en deçà des réalisations actuelles
- Le level design est vraiment peu inspiré et générique
- Des bugs qui font perdre régulièrement la progression