SUPER METBOY rappellera à tout le monde une époque de l’arcade qui est oubliée ou inconnue pour les plus jeunes. C’est le 1er jeu du développeur REBUILD GAMES et il sera accompagné par Flyhigh Works, qui s’est fait une spécialité d’éditer des indés assez confidentiels, propose le titre au prix de 9,99 euros sur l’eShop.
L’arcade à la maison
SUPER METBOY!, jouable en solo ou coop’, consiste à défaire des vagues d’ennemis apparaissant successivement à l’écran, au nombre de cinq par niveau jusqu’à l’incontournable boss de fin. Mêlant allègrement shoot’em up et beat them all, il s’oriente donc clairement vers l’arcade d’antan avec une composante scoring assez prononcée.
A votre disposition d’entrée de jeu, deux personnages en mesure de se déplacer à gauche ou à droite et d’envoyer un ou plusieurs projectiles dans quatre directions (haut, bas, gauche, droite), chaque tir s’accompagnant d’un saut simultané qui, s’il heurte un ennemi, infligera des dommages au corps-à-corps supplémentaires. Difficile parfois d’y voir clair, l’automatisation du bond provoquant un changement de hauteur, mésestimer, préjudiciable à l’ajustement préalable de son tir, heureusement compensé par une attaque dédiée visant à stabiliser son rebond à un même niveau et lancer trois projectiles d’affilée.
Toujours est-il qu’en fonction de votre score, ce roster de base pourra s’enrichir de 7 autres protagonistes dont les seules dissemblances résident dans leurs skins respectifs et la nature des projectiles utilisés : des lames à projection frontale pour l’un, des bombes en arc-de-cercle pour l’autre, par exemple. Leur parcours variera néanmoins au fil des 8 mondes qui composent l’aventure principale, avec des embranchements spécifiques à chacun.
Les adversaires rencontrés en chemin ne brillent guère non plus par leur diversité et s’affrontent selon leurs capacités, à distance, au corps-à-corps ou les deux à la fois. Assurez-vous toutefois d’en occire suffisamment afin d’augmenter votre jauge de combo, multiplier l’or obtenu si vous ne subissez aucun dégât, passer à la vague suivante et triompher du maître des lieux.
Le scoring, nerf de la guerre
Le nombre de points cumulés vous permettra en effet au terme de chacun des mondes traversés, entre autres réjouissances, de booster vos PV et la distance ou la puissance de vos attaques, ce qui se révèle indispensable au fil de votre progression entravée par une faune aux patterns gênants et de plus en plus résistants, à l’inverse des boss plutôt quelconques et prévisibles : tout juste se distinguent-ils par leur vélocité compliquant passablement l’esquive.
L’obtention d’améliorations, particulièrement gratifiante, se fait directement ressentir en cours de partie, vis-à-vis notamment de la taille des projectiles qui finissent pour certains, par occuper la totalité de l’écran. Aussi s’avère-t-il primordial de maximiser son score, quitte à ne pas ressusciter – ô cruel dilemme ! – son avatar tombé au combat, ainsi que l’argent collectés grâce auxquels renforcer, en boutique, vos statistiques, dégâts, points de vie et la quantité d’or amassée sur le terrain.
L’augmentation des stats passe par l’équipement de puces dédiées à 100 sous l’unité, aux effets toutefois aléatoires. La puissance de ces dernières, s’étalant de 10 à 50, nécessitera d’augmenter la capacité des 5 slots d’équipement (qu’il faut d’abord déverrouiller), de même qu’elles gagneront en niveau si d’aventure, vous obteniez des doublons.
À plusieurs, c’est bien aussi
Rien de mieux que le multijoueur pour endiabler ses parties : le titre s’appréhende plus aisément en coopération tout en adaptant sa difficulté, au nombre de participants. Les plus belliqueux apprécieront en outre en local ou online, la présence d’un mode versus relativement similaire à Smash Bros dans lequel bonus et ennemis tombent du ciel, et dont le dernier joueur debout, même chancelant, remportera le combat. Des matchs nerveux comme on l’aime, fun, consommable en deux minutes top chrono et vous accordant, par défaut, l’accès à tous les persos du jeu, y compris ceux que vous n’auriez pas encore débloqués dans l’aventure originelle.
Les couleurs vives – voire sursaturées – des graphismes en 2D participent de cette même ambiance survoltée, l’interface d’aspect rétro faisant directement écho aux grandes heures de l’arcade. Petite déception en revanche, les décors qui se résument à une image fixe à peine animée, à l’inverse du dynamisme des personnages, tout en rondeurs.
La sympathique bande-sonore façon 16 bits, époque SNES, ne dépareille pas, chaque monde bénéficiant d’un thème unique, à un rythme rapide et nerveux qui met assurément en condition. Assez pour tenir jusqu’aux ultimes instants du périple ?
Indépendamment de votre skill, SUPER METBOY! n’est finalement pas si long, abstraction faite de sa difficulté croissante. Les moins adroits s’en tireront grâce au système d’équipement précédemment évoqué, quand les meilleurs devraient parvenir à le boucler dès le premier run. Le 100% n’a aucune espèce d’intérêt : récupérer l’intégralité des puces et bonus n’apportera rien de plus qu’un surcroît de lassitude face à la répétitivité du jeu.
Conclusion
SUPER METBOY! s'inscrit, par la simplicité de son gameplay consistant à dégommer des vagues d'ennemis successives, dans la veine de ces jeux d'arcade en 2D très prisés des années 1980. Seul coup de main à prendre, la maîtrise du saut et du lancer de projectiles, simultanés, ce qui n'oblitère en rien le sentiment de puissance peu à peu généré par l'acquisition d'améliorations édulcorant la difficulté. La décence de ses graphismes colorés, à l'exception des décors vraiment trop simplistes, son character design adorable et ses thèmes musicaux rétro à souhait servent le modeste propos d'un titre indépendant à petit budget, qui n'a d'autre prétention qu'honorer ses illustres aînés. La durée de vie en pâtit, entachée par cette redondance typique de l'arcade tendance scoring, bien que le jeu ait plus encore à souffrir de la concurrence d'un homonyme réputé, Super Meat Boy, qui concourt à le reléguer dans les tréfonds des moteurs de recherche.
LES PLUS
- L’aventure solo, sympathique
- Le multijoueur VS à la Smash Bros
- Les améliorations ajoutent un peu variété
- Les graphismes, corrects et leurs personnages rondouillards
- Musique dans la thématique 16 bits
LES MOINS
- Le jeu est trop répétitif
- Les décors ne sont pas incroyables
- Compléter le jeu à 100% n'a rien d'un défi excitant
- Tirer et sauter en même temps, quelle guigne !