Si les bon vieux FPS du style Duke Nukem, Quake, ou encore Doom vous manquent, alors vous avez sans doute déjà entendu parler du jeu Madness Beverage. Non ? Ah bon. Eh bien, c’est un jeu à la base sorti sur Xbox One. Un bon vieux FPS qui se veut être un hommage aux titres cultes du genre. Que ce soit l’esthétique, le gameplay ou la bande-son, le titre a pour projet d’en prendre le meilleur et de nous le proposer au sein d’un jeu. Pari réussi… Ou pas.
Dans l’espace…Vous connaissez la suite
Ne mâchons pas nos mots, et disons-le tout de suite, le jeu est une belle bouse. Mais bon, chez NT nous allons au bout des choses, et cracher sur un jeu sans raison n’est pas vraiment la philosophie du site. C’est donc pourquoi nous allons tranquillement analyser ce titre que nous qualifierons gentiment d’étron.
À la base, le jeu commence bien. Des graphismes old school à la Nintendo 64, et de la bonne vieille musique rock/metal. Nous avons même un semblant de scénario… Ah, ben non. Tout s’arrête là. Le jeu n’a aucune traduction française, et pour les non-anglophones, il n’y a aucun sous-titre. Que ce soit dans la langue de Shakespeare ou de Molière, les sous-titres brillent par leur absence. Soit, nous ferons avec, et nous nous contenterons de suivre l’histoire avec les jolies cinématiques créées avec le moteur du jeu.
Donc, pour faire simple, l’histoire est totalement classique et surtout totalement inutile. Nous incarnons une espèce de pirate de l’espace qui va de mission en mission. Durant l’une de nos missions, nous rencontrons le terrible Manos. Un très méchant extraterrestre ressemblant étrangement à une version Wish de Thanos. Pour le coup, nous sommes bel et bien en face d’une sorte de grosse aubergine sur pattes.
Bref, le légume interstellaire décide d’ouvrir les portes de l’enfer, et par conséquent d’en libérer tous les démons y étant enfermés depuis bien trop longtemps. Heureusement pour l’univers, nous sommes présents et nous répondons donc à l’appel de la décimation massive de démons. Ni une ni deux, nous embarquons dans notre vaisseau et partons dans diverses zones pour annihiler toutes formes de vies néfastes.Voilà pour l’histoire. N’espérez rien d’autre.
Doom version ultra wish
Après l’histoire quasi absente, attardons-nous sur tout le sel du jeu, le gameplay. À l’instar du très célèbre jeu Doom, nous sommes en face d’un FPS. Nous courons donc, armes en main, dans des environnements luxuriants en tirant frénétiquement sur des démons qui explosent en grosses gerbes de sang. Tout ça vous donne envie ? Eh bien, oubliez tout et retournons très vite à la réalité. Notre personnage est incroyablement leeeeennnnnnnnnt. Bien entendu, nous pouvons courir, mais pour cela il va falloir rester appuyé constamment sur le joystik gauche. Nous sommes quelque peu médisants. La plupart des jeux proposent cette façon de faire, mais bon, dans un jeu où il faut être un minimum rapide, le fait de marcher comme un poids lourd et légèrement trottiner en devant garder le joystick appuyé, autant dire que la chose est assez inconfortable.
Avant d’énumérer la suite, attardons-nous très rapidement sur la durée de vie du soft. Celle-ci est courte, avec moins d’une dizaine de niveaux, et le jeu se finit en quatre à cinq heures. Toutefois, il sera toujours possible d’augmenter ce temps en allant dans le New Game +, le mode arène, ou tout simplement en augmentant la difficulté déjà bien présente, et cela même en mode facile. Enfin, quand nous parlons de difficulté, nous voulons dire difficulté artificielle. Et puis, nous disons que la durée de vie est courte mais encore faut-il que vous ayez la patience d’arriver jusqu’au bout du jeu, car nous vous avons dépeint, quelques lignes plus haut, un jeu digne de l’illustre Doom. Mais dans les faits, il n’en est rien.
Si notre avatar se déplace lentement, il n’en est pas de même pour nos ennemis, très peu variés. Ces derniers se déplacent en meutes, et seront prêts à en découdre avec notre pauvre pirate de l’espace. Ainsi, nous aurons face à nous divers démons, finissant par être malheureusement tous plus identiques les uns que les autres. Non contents d’abattre à la chaîne des centaines de clones, nous devons en plus de ça nous farcir une fois sur deux leur robustesse. Pour être plus précis, nous pouvons démonter un démon en un seul coup de pétoire, tandis que le suivant, qui rappelons-le, sera exactement le même en tous points, mourra après deux, voire même trois coups. Cela peut se montrer extrêmement gênant, d’autant plus que nos munitions ne seront pas illimitées. Il nous est arrivé, plusieurs fois d’ailleurs, d’être complètement en rade de munitions. Bon, pour défendre le titre, nous pouvons très bien dire que nous sommes nullissimes en FPS, mais en tant que joueurs de Doom, Quake, etc… Nous pouvons tout de même sérieusement envisager des soucis au niveau de la jouabilité et du gameplay.
Ah, et oui, pour ceux qui aiment le gore et qui auraient été attirés par ce côté-là, nous pouvons vous dire oui… Et non. Pourquoi, eh bien tout simplement parce que bien que les gerbes de sang soient légèrement présentes, celles-ci se ressemblent toutes, et nous finissons par nous lasser de ce semblant de gore. De plus, nous ne pensons pas que le fait de voir ses ennemis éclater et s’étaler sur le sol en une sorte d’infâme bouse de vache soit vraiment la chose qui attire les joueurs.
Rétro et hommage ne pardonne pas tout
Bon allez, finissons-en avec ce jeu, et partons sur les graphismes et la bande-son. Disons-le clairement, pour un jeu se voulant rétro, c’est carrément réussi. Pour le coup, cela plaira aux amateurs des jeux N64. Non content d’ailleurs d’apporter des graphismes old school, le jeu embarque avec lui tous les bugs qui pouvaient être présents à l’époque. En effet, nous pouvons dire que nous avons le droit à un véritable hommage aux jeux rétro. Les environnements sont vides, ils se ressemblent tous. Nous parcourons des couloirs, que ce soit dans la neige, la lave ou un vaisseau. Ce sera à peu près toujours la même chose. Nous avons bien des caisses et des tonneaux, ainsi que d’autres ustensiles de cet acabit, mais contrairement à d’autres titres, pour ne pas dire tous, il est impossible de les fracasser. En fait, pour être clair, mis à part tirer sur nos ennemis, c’est tout ce que l’on pourra faire.
D’ailleurs, tant qu’à parler des monstruosités que nous devrons occire, il arrive sur certaines quelques bugs visuels, comme la disparition d’une jambe. Cela est assez rare, mais ça surprend toujours lorsque cela arrive. Enfin, sur le plan sonore, entendre le rugissement des bestioles nous fait penser à des sortes de gros gargouillis. Si cela peut prêter à sourire, au bout d’un moment, entendre encore et encore les mêmes grognements poussera n’importe qui à éteindre le son.
Si les créatures insupportables avec leurs gargouillis se répètent inlassablement, notre personnage n’est pas en reste avec seulement deux phrases qu’il répétera toutes les deux minutes. Pour ce qui est des armes, cela ne vaut pas mieux : tirez avec un fusil à pompe ou un lance-roquettes et vous comprendrez très vite.
Et enfin la musique, seul véritable point positif du jeu. En fait, cette dernière est à l’image du reste du titre, c’est à dire beaucoup trop répétitive. Nous avons encore d’autres points négatifs à apporter à ce jeu, comme ses objectifs qui ne sont pas clairs, ses éléments du décor qui pop juste en face de nous, ou d’autres carrément absents, la musique qui s’arrête d’un coup, ou encore ces filtres graphiques noir et blanc ou pixélisés qui ne feront que dire que oui, le jeu est moche.
Conclusion
Madness Beverage est une tentative d’hommage aux FPS d’antan. Se voulant être une copie de jeux tels que Quake ou encore Doom, le titre démontre qu’il n’est pas capable de rivaliser avec ces jeux. Bien sûr, nous ne pouvons pas nier le fait que nous sommes face à un titre indépendant, et que par conséquent cela équivaut à moins de moyens que des gros studios. Néanmoins, nous sommes à une époque où les jeux indépendants se font de plus en plus présents sur la scène vidéoludique, et voir un jeu se voulant être un hommage aux anciennes gloires du FPS déballer des graphismes aussi pauvres et un gameplay légèrement aux fraises, aura de quoi prêter à sourire. Quoi qu’il en soit, le titre se prêtera au jeu le temps de quelques heures, et aura au moins le mérite de nous faire relancer une bonne vieille partie de Doom.
LES PLUS
- La musique metal/rock…
- C’est court…
- Un New Game +...
- Un mode arène
- Graphismes rétro
- Un clone de Thanos en mode aubergine géante
- Donne envie de jouer à un vrai Doom
LES MOINS
- ... Qui est répétitive
- ... Et trop long à la fois
- ... Mais pas sûr que l'on y retourne
- Une histoire relativement absente
- Intégralement en anglais et non sous-titré
- Graphismes beaucoup trop rétro
- Des bugs à foisons
- Le bestiaire extrêmement pauvre et répétitif
- Les environnements vides
- Les niveaux en couloirs
- Le son des armes totalement à la ramasse
- Personnage lent