Alors que le monde étouffe, faute d’oxygène, la déesse Antheia a fait don à l’humanité de 60 jardins souterrains, de véritables bulles de vie… Malheureusement, ces bénédictions potagères vont réveiller la rapacité d’insectes destructeurs. A nous, Amora (à qui la moutarde monte au nez), jardinière/guerrière armée d’une pelle, de rétablir un équilibre afin que les jardins redonnent des couleurs à notre planète.
Maille qui m’aille
Un beau programme pour notre héroïne au nom de condiment… Gardener’s Path se présente donc comme une enfilade de labyrinthes maraîchers en vue de dessus, avec comme sortie un cristal scintillant. Les contraintes, et le piment du jeu, sont principalement nos possibilités de déplacements. Nous avons seulement quatre directions (haut, bas, droite, gauche), les déplacements se font en ligne droite et notre personnage ne s’arrête que lorsqu’il rencontre un obstacle ou un ennemi. Il faut aussi un minimum de trois cases pour pouvoir se déplacer ; impossible par exemple de faire un seul pas ou un pas de côté, même si la sortie se trouve à un centimètre de nous.
Gare à ne pas aller trop vite non plus, la majorité des plantes qui nous entourent ont en effet de mortelles épines. Au bout, si nous avons affaire à un insecte, nous pourrons lui asséner, en toute logique, un bon coup de pelle dans les mandibules, ce qui réduira sa barre de vie (et ils le méritent bien ces gredins à six pattes et autres nuisibles légumivores !). A noter que certains reculeront sous le choc (les gastéropodes baveux entre autres) quand d’autres auront des effets indésirables sur nous (les vils scorpions entraveront encore un peu plus nos possibilités de mouvement).
Les petits pois sont de sortie
Classique, infiniment classique dans ce qu’il propose, Gardener’s Path a le bon goût de ne pas se répéter en proposant tous les 5 niveaux, environ, une nouveauté (comme des plantes carnivores, placides, qui vous téléporteront ou des mille-pattes, tout aussi placides, qui vont devenir eux-mêmes les corridors du labyrinthe). Et ce sans jamais tirer sur la corde, puisqu’une fois la nouveauté passée, elle sera parfois remplacée à jamais par une autre… C’est cette constante dans la surprise qui rend la joute captivante tout le long des 60 niveaux.
Cette petite aventure est d’autant plus captivante que la musique, d’une douceur infinie, va caresser vos oreilles avec ces embruns féeriques. Elle s’avère idéale comme accompagnement, tout en restant parfaitement à sa place, en n’étant jamais envahissante ou trop répétitive.
Avec ces nains de jardin, ces champignons dodus et ces bonnes courges, le pixel art est mignon, chatoyant même avec des teintes lumineuses et pastel rappelant ce que nous trouvions sur les portables aux couleurs de Nintendo. Néanmoins, nous pouvons regretter une vue trop éloignée qui nous empêchent au premier coup d’œil d’apprécier les détails et de distinguer un piège de ce qui n’en est pas… Ce qui s’avère un chouïa problématique dans le feu de l’action.
Haut comme trois pommes
En dehors des 60 niveaux, le jeu propose un musée avec tous les items croisés et une pointe de textes pour le background, un petit plus qui fait du jeu une petite chose précieuse… que nous aurions pu davantage chérir si le jeu n’avait pas été aussi court. Les rares collectibles (des fruits pour customiser la couleur de notre perso) se trouvent sans peine et les 60 niveaux se parcourent d’une traite en 2 heures. C’est comme souvent à petit prix, loin d’être déshonorant. Il faut juste accepter qu’une fois le jeu fini, il est difficile d’y revenir tant tout ce qui a été fait n’est plus à refaire.
D’aucun diront « les carottes sont cuites » mais d’après la mère-grand à une dent de la maison du vieux chêne, elles ont l’avantage d’être fondantes et de rendre aimables.
Conclusion
Voilà une balade qui ravira les amoureux des légumes et les fondus des puzzles/labyrinthes ! Court et classique, Gardener's Path ne cherche pas à être autre chose qu'une agréable et saine récréation. Les 60 niveaux se parcourent d'une traite avec des pièges et des obstacles renouvelés avec soin, au son d'une suite de notes rêveuses. Un bon petit jeu, chaleureux et éphémère, comme un velouté au potiron un soir d'hiver !
LES PLUS
- Du puzzle/labyrinthe élevé
- Pièges et ennemis renouvelés constamment
- Le pixel art soyeux
- Une musique qui nappe bien
LES MOINS
- Une vue trop éloignée pour bien distinguer tous les dangers
- Deux heures pour en faire le tour complet
- Pas de rejouabilité