La plateforme, c’est souvent distrayant, amusant, parfois difficile, plus rarement sacrément difficile. C’est pourtant à cette dernière catégorie qu’appartient Gunborg: Dark matters, qui nous place aux commandes dans un univers futuriste, d’une chasseuse de prime chargée d’éradiquer la vermine pullulant sur un bâtiment aérospatial. Avec pour seule question qui vaille, notre capacité à tenir, jusqu’à la toute fin TENIR.
Vers l’infini et (l’)au-delà
Nous voici donc dans la peau d’une mercenaire de l’espace, à bord d’un long vaisseau aux corridors truffés d’ennemis et de pièges vicieux. D’emblée, la prise en main ne va pas de soi, bien qu’avec aisance, notre avatar finisse par se laisser dompter : ZL pour des sauts de cabri, ZR pour l’attaque, L pour le ramassage d’armes et pour l’usage du bouclier, R. L’on se meut par la grâce du stick gauche, et la visée, primordiale, relève de son homologue droit.
Primordiale, puisqu’il s’agit d’un jeu de plateforme très clairement orienté arcade, au sein duquel l’élimination d’ennemis participe de notre score final, entre autres facteurs. Si les premiers niveaux se laissent traverser sans opposer de franche résistance, la difficulté ne tarde pas à prendre le dessus ; forcément, la note en pâtit.
Notre survie ne tient en effet qu’à quatre barres de vie, dont l’épuisement nous renvoie fatalement, illico en début de niveau. Aussi le titre, qui parfois lorgne du côté des puzzle games, requiert une bonne dose d’habileté et de réactivité, malgré le précieux jetpack de l’héroïne lui conférant 2 à 3 sauts supplémentaires – c’est pas d’trop, croyez-le.
Vivre et mourir. Puis revenir
Car moult obstacles nous attendent au fil d’une douzaine de stages. Pardon ? Ça fait PEU ? À nouveau croyez-le (ou partez vérifier l’info sur un site concurrent, moins compétent de toute façon), c’est en réalité amplement suffisant au vu du défi qu’ont représenté les deux à trois heures investies pour s’en extraire en un seul morceau. Ainsi qu’en mode facile, faut-il encore préciser, mais libre aux amateurs, aux vrais, de se casser les dents sur les échelons supérieurs, au nombre de deux ; l’un d’eux se débloque d’ailleurs en récoltant des collectibles disséminés dans les niveaux. L’aspect scoring fondant l’attrait majeur du soft vendu 14€99, on ne saurait en outre le réduire à cette poignée d’heures, inaugurale.
En revanche se fera-t-on une joie de réduire nos ennemis à néant, à l’aide d’une chouette épée de plasma. De temps à autre, ceux-ci abandonnent aussi des armes à distance, ramassables à raison d’une seule à la fois en l’absence d’inventaire. La vitesse demeurant l’axe prioritaire du gameplay, il conviendra dans le but d’obtenir des attaques qui claquent, d’annihiler rapidement toute forme d’adversité afin d’augmenter sa jauge de combo et acquérir de l’énergie noire.
Ce type d’offensive boostée, qui par son design diverge du coup de fleuret classique, ne manquera pas de démontrer son efficacité face à la palanquée de boss, ou sous-boss un brin moins coriaces, sur lesquels s’arracher les cheveux. De l’aptitude du joueur à soutenir les attaques énergétiques du boss, et l’assaut parallèle de ses sous-fifres, les ennemis lambda, dépend alors l’issue du combat… À condition, bien sûr, de retenir les patterns.
Enfin la visée précédemment évoquée, servira non seulement au maniement des armes, mais également du bouclier dans l’objectif, vital, de dévier les tirs adverses, les renvoyer à l’expéditeur ou se protéger des nombreux pièges environnementaux, pics et lasers (entre autres joyeusetés).
Le jeu en tout cas, nerveux et authentiquement fun, décoiffe. Pas de méthode miracle cependant : tout est affaire de réflexes affûtés, de vélocité et du score convoité. Intégralement en français, il peut en outre s’enorgueillir d’un modeste scénario, par le truchement de boîtes de dialogues ponctuant les affrontements significatifs.
Du néo(n)-rétro dans l’espace
Point d’orgue de cette odyssée spatiale, sa fantastique esthétique néon, une valeur sûre en matière science-fiction : les décors tout en 2D s’en trouvent sublimés, se démarquant habilement d’autres jeux du genre.
Quant à la bande-son, entraînante et punchy, elle s’inscrit dans le même esprit, à grands renforts de synthés mâtinés d’électro à la Daft Punk. Un casque vissé sur le crâne, foncer à travers les niveaux dans des gerbes de lumière, enivre ; l’ambiance à la Tron, grisante, prend alors tout son sens.
Conclusion
Descendant en ligne directe de l'arcade d'antan, Gunborg: Dark Matters tient toutes ses promesses avec trois niveaux de difficulté, dont un dernier à déverrouiller. Grouillant au sein des niveaux garnis de pièges et plateformes retors, les ennemis, boss et sous-boss particulièrement, nous donnent du fil à retordre, en dépit de notre équipement dernier cri : une épée plasma de toute beauté, à combiner avec une arme distante à récupérer en cours de partie. Le scoring, addictif, nous fait tourner la tête, en cela bien aidé par les synthés de la bande-son, façon Daft Punk, et son esthétique néon rétro à la Tron, parfaitement à propos. Quel régal que d'y revenir après 2 à 3 heures de bonheur initiales, en difficulté minimale, pris de l'envie dévorante de doper son score ou de corser le défi !
LES PLUS
- Une sacrée difficulté…
- Une bonne durée de vie…
- Graphismes et esthétique néon rétro
- Un gameplay nerveux et exigeant
- Bande-son électr(on)ique à la Daft Punk
- Un gameplay nerveux et exigeant
- 3 niveaux de difficultés
- Des items à collecter dans les niveaux
- Les ennemis, nombreux
- Un jeu de plateforme orienté arcade
- Les boss et sous-boss présentant différents patterns
- Une histoire discrète mais présente
- En français
LES MOINS
- … qui peut rebuter
- … qui peut paraître trop courte