Amoureux de Castlevania, bienvenue ! Ghoules, squelettes et spectres en tout genre infestent les routes d’un lointain royaume. Ce sera à nous noble chevalier de cette contrée et de retour sur ces terres après une longue absence passée à guerroyer, que revient là tâche d’éradiquer le mal. Tremblez, oh amoureux et fan inconditionnel de Castlevania, car l’héritier de la famille Belmont arrive. Il tient à le faire savoir et nous à tâter du joycon pour trancher du monstre.
Castlevania version gore
La première chose qui frappe tout de suite dans ce jeu, hormis notre sublime épée. C’est sa violence extrême et totalement exagérée. D’ailleurs dès le lancement du jeu, un message nous prévient de la violence graphique du titre, des dialogues crus ou encore de l’obscénité de certains démons et tout cela avec une légère petite pointe d’humour. Alors cool ? Bon ben cool alors. Une fois que le message d’alerte rouge est passé, on s’engouffre très vite dans le jeu. En voyant les graphismes 2D tout en pixel art, et notre pauvre petit personnage affublé d’une hache et d’un bouclier, on se dit ah ben tiens, nous sommes dans un Castlevania. Ce n’est pas faux, mais ce n’est pas vrai non plus. Le message au lancement du jeu nous a prévenu, pourtant lorsque l’on tombe sur un grand crucifix avec une masse grouillante de corbeaux semblant dévorer quelque chose, un petit sentiment de malaise s’installe. Lorsque par la suite cet afflux de volatile macabre s’envole, c’est pour laisser place à un corps crucifié en pleine putréfaction et à moitié dévoré par les becs avides de chair humaine.
Mais cela ne s’arrête pas là, car les terres de ce royaume sont maudites, un mal ignoble s’est emparé de cette contrée. Voilà ce qui explique donc pourquoi ce corps crucifié tombe au sol et se relève pour avancer vers nous et tenter de nous dévorer vivant. Ni une ni deux, nous prenons notre hache et tapons de toutes nos forces sur le corps auparavant mort, des gerbes de sang afflue, et lorsqu’enfin notre arme à raison de notre ennemi, c’est dans un amas de chair sanguinolente qu’il disparaît, laissant sur notre preux chevalier des morceaux de chairs putrides et quelques traces de sang dégoulinant. Ce n’est pas pour rien que le jeu nous à laisser un joli petit message dès le lancement. La violence est présente, mais est-ce que cela en fait un bon jeu pour autant ? Pour ce qui est de l’histoire, celle-ci a été très bien résumée dans l’intro. Il est dommage qu’elle soit un poil anecdotique et pas plus poussé.
C’est l’effet papillon
Tout d’abord, le jeu aborde une autre particularité. Notre personnage ne se déplace non pas à droite de l’écran, comme cela est de coutume dans les jeux de plateformes, mais sur la gauche. Bon cela est peu orthodoxe, nous en conviendrons, mais on s’y habitue assez vite. D’autant plus, que le titre se présente comme un metroidvania, ainsi plusieurs aller-retour dans différentes zones seront nécessaires. Dans bons nombres de ces cas, les déplacements de notre personnage iront sur la droite de l’écran. Bon alors, en réalité, tout cela est vraiment très anecdotique, mais méritait tout de même d’être notifié. Par contre ce qui va frapper une fois de plus et marquer sa différence avec les jeux de la famille Belmont, ce sont les choix à effectuer au cours de notre périple sanglant.
Très vite, dans le jeu, nous trouverons un villageois se tordant de douleur et réclamant notre aide pour… Le tuer. Oui, le jeu n’épargne rien, n’y personne. Suite à cette rencontre, nous aurons alors le choix d’abréger ses souffrances en le tuant ou bien de tenter de le sauver. Aucun des deux choix n’est bon, ni mauvais, néanmoins, l’un permettra de partir tranquillement en acquérant quelques pièces d’or, l’autre permettra de combattre un immense boss optionnel et d’acquérir or et expérience. Tout ne sera qu’affaire de choix, et d’ailleurs même si les choix que nous effectuerons ne seront jamais mauvais, il y aura cependant toujours des répercussions à plus ou moins long terme. Il est assez intéressant de constater tout cela, d’autant plus que plusieurs fins seront disponibles en fonction de tous ces choix effectués au cours de l’aventure, qui de plus est, intégralement traduit en français.
Toutes ces décisions, hormis dans des rencontres aléatoires, se feront aussi lors de quêtes secondaires, dans lesquelles nous pouvons parfois avoir plusieurs solutions pour les accomplir. Encore une fois attention, car tout à son importance et des répercussions. Tout cela nous poursuivra durant les 7 à 8 heures de jeu nécessaires pour boucler le titre une première fois.
Voyage au bout de l’enfer
Durant notre périple sur ces terres infectées par le mal, nous devrons pourfendre maints et maints ennemis. En avançant dans le jeu, nous pourrons débloquer et acquérir plusieurs bonus et compétences. Casser certains murs, des sorts de régénération de santé, de foudre, augmentation des dégâts, de la santé et encore quelques autres folies. Bien entendu, tout cela se fera via l’échange de pièces d’or durement récolté et de points d’expérience encore plus difficilement récolter. Attention, car le jeu, en plus d’être bien gore, est aussi très difficile. Ainsi, lorsque nous passons de vie à trépas, nous perdons tout notre or et notre expérience accumulée et retournons au dernier point de sauvegarde qui est bien entendu manuelle et rare. Sinon, pour éviter ce genre de désagréments, nous pouvons toujours choisir le mode de difficulté casual. Cela permettra de sauvegarder automatiquement à certains endroits et que nous ne perdions pas notre or, ni l’expérience. Si le mot casual fait peur, pas d’inquiétude. Car bien que le système de mort soit simplifié, cela ne rend pas pour autant le jeu facile, oh non, loin de là. Le jeu est difficile, et parfois même difficile à s’en arracher les cheveux. Les ennemis sont fourbes et vicieux, et ils ne ratent que très rarement leurs coups, et cela, même de loin. Quant à notre héros, ce ne sera pas la même chose, il faudra parfois être au plus près de l’ennemi pour espérer le taillader en pièces, mais cela nous mettra aussi en position de vulnérabilité en étant un peu trop proche des coups adverses. Finalement, tout ne sera qu’affaire de timing.
Si les ennemis lambdas nous font bien souvent mordre la poussière, il en sera de même pour les boss que nous rencontrerons sur notre chemin. Ces derniers seront glauques, grands et gros, mais surtout puissants. Pour espérer les abattre, il nous faudra faire preuve de ténacité, de rigueur, mais surtout d’observation et de patience pour apprendre leurs patterns. Chaque victoire, aussi petite soit-elle, se fera dans le sang et dans la douleur. D’ailleurs, en parlant de sang, il est bon de rappeler que le jeu est terriblement gore, et cela, même dans les mises à mort de notre personnage. Oui, à chacune de ses morts, l’écran rouge et notre personnage ne sera plus qu’une ombre se faisant écraser, brûler, éventrer, découper et encore plein d’autres moyens macabres de donner la mort. Tout cela est jouissif, violent, nerveux et cette violence se ressent dans le gameplay. Dernier petit point, le jeu propose aussi un cycle jour/nuit plutôt sympathique. Cette mécanique de jeu s’illustre surtout dans le fait que certains événements ont lieu durant la nuit ou la journée. Même chose pour le bestiaire qui se retrouvera modifié en fonction du moment de la journée.
Infernal jeux rétro
Passons maintenant à la dernière partie, en s’attardant sur les graphismes et la bande son. Si nous avons déjà abordé la question de la violence graphique du titre, nous n’avons pas encore parlé de l’environnement qu’il propose. Tout comme Castlevania, Infernax propose un univers médiéval fantastique tout en 2D et dans un pixel art très beau, mais aussi assez classique, explications. Les décors du titre ont déjà été maintes et maintes fois vus et revus au travers d’autres titres, toute l’ambiance macabre à la Castlevania est présente et mise en scène avec brio. Cependant, les effets gores ne suffisent pas à totalement renouveler les décors qui finiront par se répéter inlassablement faute de plusieurs aller-retours nécessaire et obligatoire sur la map.
Toutefois, le jeu se laisse tout de même apprécier graphiquement grâce à ces décors bien trop souvent remplis de détails macabres. Si les graphismes font un léger copier-coller avec les jeux Castlevania d’antan, que dire de la musique qui semble parfois reprendre les mêmes thèmes et notes que ses modèles. Si cela est, au départ, assez plaisant, la musique tourne très vite en rond en devenant bien trop répétitive et donc à la longue lassante. Il est dommage d’avoir voulu rendre le jeu trop rétro sur ces points-là, car cela le rapproche un peu trop de ces modèles sans jamais vraiment arriver à s’en détacher.
Conclusion
Infernax est un bon titre. Bon seulement, car en tant que très bon copier-coller de jeux tels que Castlevania, il mise essentiellement sur le gore à outrance pour réellement se démarquer. Cela n’en fait pas pour autant un mauvais jeu, bien au contraire, il possède de très bonnes qualités. Comme ses différentes fins, ses systèmes de choix à effectuer, les quêtes secondaires, les boss brutaux et magnifiquement glauques et aussi son bestiaire évoluant avec les cycles jours/nuits. Le titre propose une bonne durée de vie, ainsi qu’un gros niveau de difficulté, même si le jeu propose deux modes de difficulté. Le jeu aurait pu être encore mieux avec une histoire plus approfondie et moins anecdotique et une bande son plus variée et s’éloignant un peu plus de l’hommage perpétuel aux Castlevania.
LES PLUS
- Graphismes rétro…
- La musique cool et hommage…
- Pixel art joli
- Un metroidvania…
- Les choix à effectuer
- Une bonne difficulté
- Un univers macabre
- Du gore et encore du gore
- Les quêtes annexes
- Différentes fins
- La mise en scène des différentes morts
- Le cycle jours/nuits
- Les boss impressionnants et glauques
- Une bonne durée de vie
- Traduit en français
LES MOINS
- Mais rappelant un peu trop Castlevania
- Mais très vite répétitive
- Mais les aller retours sont un peu trop nombreux dans des environnements qui se répètent
- Une difficulté à s’arracher parfois les cheveux
- Une histoire un peu anecdotique