Profitant de la volonté de Google, avec la sortie de son service de cloud Gaming, de s’offrir quelques exclusivités, les nordistes du studio 1P2P avaient su peaufiner leur pépite Young Souls pour en faire un titre conforme à leur vision, à savoir un mix entre Dungeon RPG et Beat’em All. Et si le service de Google n’a pas réussi à convaincre les joueurs, la levée de l’exclusivité sur Young Souls va enfin nous permettre de profiter sur nos Nintendo Switch, et donc dans les meilleures conditions possibles, du titre des nordistes. L’occasion était trop belle, nous ne pouvions pas passer à côté, et voici pourquoi il devrait en être de même pour les amateurs de Beat’em All.
Un jeu pour les enfants de 7 à 77 ans
La première chose à laquelle nous allons être confrontés dans Young Souls, c’est son rythme. Son introduction est un modèle du genre qui nous met tout de suite dans l’ambiance et qui nous donne une furieuse envie de commencer la quête épique qui s’annonce. Dans Young Souls nous vivons une époque qui pique en incarnant les jumeaux Jenn et Tristan. Ceux-ci ont été adopté par le Professeur. Un scientifique de renom dont les recherches concernent la zoocryptologie. Il est surtout l’homme qui a découvert que le peuple des gobelins n’est pas une chimère et qu’ils vivent dans des grottes sous nos pieds.
Malheureusement pour nous, et pour eux, leur nouveau chef, le Dwarvengobben, entouré de sa garde prétorienne, dirigé par le cruel Kah-Kon, ne cherche qu’à étendre son pouvoir et son territoire. Pour cela il est prêt à commettre les pires atrocités, aussi bien envers son peuple qu’envers celui des humains. Alors que le professeur avait tenté de bâtir des ponts entre nos cultures, ce nouveau dirigeant ne cherche qu’à les abattre. Et pour cela, il n’a rien trouvé de mieux que de brûler les villages ayant accueilli notre père adoptif avant de le kidnapper.
Étant deux orphelins recueillis et un peu beaucoup rebelles, n’ayant en plus rien demandé à personne dans cette histoire, nous tentons, dans un premier temps, juste d’en apprendre davantage sur ce qui se passe avant de mettre tout notre talent et notre fougue dans la tentative pour retrouver notre bienfaiteur. Tout au long de notre aventure, nous en apprenons un peu plus sur les tenants et aboutissants de cette histoire et sur les buts de chacun des protagonistes de ce récit, qu’il soit humain ou gobelin.
Nous avons alors le droit à des scènes dont les dialogues reflètent parfaitement l’impertinence de nos deux héros, Jenn et Tristan. Leur langage, souvent fleuri, est un plaisir à écouter. Toutefois, les oreilles sensibles peuvent appliquer un filtre anti-grossièreté pour y jouer avec une progéniture entendant bien pire dans la cour de leur école. Que ce soit les saynètes réalisées avec le moteur du jeu ou les petites scènes d’animations dessinées à la main, le résultat est toujours agréable à voir. L’intérêt pour l’histoire est toujours grandissant et l’envie de connaître le fin mot de l’histoire ne nous quitte jamais, peu importe notre âge.
Le donjon des sales gosses
Une fois cette introduction et la première phase de combat, servant de didacticiel, terminées, nous entrons dans le vif du sujet. Jenn et Tristan doivent descendre le plus profondément possible, dans le monde des gobelins, pour libérer le professeur. Malheureusement, la puissance de leur téléporteur est trop faible. Une excuse parfaite pour déambuler dans les donjons pour y récupérer les pierres de puissance.
Young Souls est d’abord et avant tout un Dungeon RPG. Un jeu dans lequel nous tentons de progresser toujours plus loin avant de rentrer à notre base pour valider notre progression et améliorer notre équipement pour ensuite tenter une percée encore plus lointaine dans les entrailles du monde nous accueillant. Ces souterrains sont remplis de monstres divers et variés ainsi que de points de passage nous permettant de ne pas avoir à tout reparcourir à chaque nouvelle tentative.
De ce point de vue, le titre de 1P2P coche parfaitement toutes les cases du cahier des charges pour nous offrir un titre dont le déroulement est plaisant, jamais redondant, laissant la place au farm de matériaux tout en se montrant assez équilibré pour ne pas en faire un passage obligé. Les joueurs ayant la seule volonté d’aller au bout de cette histoire pourront aller au plus pressé sans avoir besoin de faire et refaire, ad nauseam, les niveaux précédents. Un système de clés universelles à récupérer et de coffres nous donne toutefois l’occasion, et surtout l’envie, de repasser dans les couloirs déjà parcourus.
Notre progression sera rythmée par différents challenges. Entre les salles à monstres classiques, les salles à pièges, les salles à mini boss, les salles à gros boss et les salles à butins, nous n’avons pas le temps de nous ennuyer ni ne trouver notre progression redondante. Une fois certaines clés découvertes, des challenges plus difficiles s’offrent à nous, comme un enchaînement, sans pause ni sauvegarde, avec un grand nombre de boss. De quoi plaire aux plus férus du genre.
Tapez-les tous !
Et ce genre justement, n’est nul autre que celui roi des salles d’arcade des années 80/90, à savoir le Beat’em All. Ce genre qui a vu naître, mourir puis renaître de leurs cendres des icônes du jeu vidéo telles que Street of Rage, Cadillacs and Dinosaurs ou encore Teenage Mutant Ninja Turtle. Mais si le genre est présent depuis l’aube des temps vidéoludiques, bien peu de jeux ont su tirer parti de ses mécanismes pour offrir une expérience inoubliable.
Young Souls nous offre une palette de départ assez classique. Nos deux adolescents peuvent enchainer les coups d’épée, réaliser un nombre limité d’esquives, se concentrer pour réaliser une frappe plus puissante et sauter. À ces coups s’ajoute le non moins classique dash suivi de la glissade. Pour le lancer il suffit de deux appuis dans la même direction, une fois notre avatar en train de courir la glissade ne demande que l’appui sur la touche d’attaque.
À ce classicisme voulu s’ajoute pourtant un grand nombre de possibilités qui permettent à la production des nordistes de 1P2P d’entrer directement dans la cour des grands noms du Beat’em All et qui permettent surtout de rendre ce gameplay bien plus vivant. Il y a d’abord la possibilité de lancer une attaque circulaire avec un tour de stick effectué avant l’appui sur le bouton d’attaque. C’est facile à ajouter, mais toujours plaisant à exécuter.
Mais le véritable ajout concerne les armes. Celles-ci peuvent appartenir à différentes catégories et ont chacune leurs particularités. Ces particularités sont, de plus, de différents ordres. Il y a d’abord la nature de l’épée. Les rapières seront des armes rapides nous laissant la possibilité de parer avec un bouclier tandis que les épées moyennes, si elles effectuent davantage de dégâts, seront moins rapides. Cette vitesse de frappe n’est pas à prendre au hasard, car nos attaques peuvent annuler certaines attaques de l’ennemi.
De ce point de vue, les dagues sont les plus efficaces, mais elles ne permettent pas l’utilisation du bouclier, nous interdisant de parer les attaques ennemies. Il faut en tenir compte, car certains boss, très bien protégés, ne sont vulnérables qu’après avoir été contré au bon moment. Il y a enfin les épées à une main, qui sont les armes les plus lentes, mais qui font le plus de dégâts. Toutes ces armes possèdent, de plus, des caractéristiques spéciales.
Il y a d’abord leur type d’attaque spéciale. Que ce soit l’invocation d’alliés ou la ruade mortelle sur l’adversaire, il existe beaucoup de variantes qui permettent à tout un chacun de trouver son arme de prédilection. Pour utiliser ces coups spéciaux, nous consommons une jauge de mana qui ne se remplit qu’en portant des coups à nos adversaires ou en absorbant une potion adéquate. Mais là encore, certaines armes possèdent des caractéristiques particulières tels le vampirisme, la vitesse, les dégâts de feu ou… la récupération rapide de mana.
La récupération, ça a du bon
Toutes ces capacités ne sont pas disponibles dès l’acquisition de l’arme. Il faut la faire augmenter de niveau chez le forgeron en utilisant les matériaux récupérés lors de nos explorations. Il en va de même pour les armures que nous pouvons revêtir. De plus, des bonus de sets s’appliquent lorsque nous nous vêtissons d’ensembles correspondants. Il n’y a que deux types d’armures, à savoir le plastron et le casque, l’optimisation n’est pas très compliquée tout comme le loot, ce qui évite la nécessité d’un farm pénible.
Toutes ces modifications et améliorations ont bien sûr un prix. Young Souls nous permet de consommer deux types de monnaie. Celle en cours chez les gobelins et celle disponible chez les humains. Si la première s’obtient en parcourant les dédales du donjon et permet d’améliorer notre équipement, la seconde nécessite la vente de divers objets. Qu’ils soient débusqués dans le monde du dessus ou récupérés dans celui du dessous, ces objets, une fois vendus, nous octroie des billets à dépenser en cosmétique pour nos deux héros. C’est alors un vaste monde de couvre-chef, de hauts, de bas et de chaussures qui s’offre à nous.
Ce système de deux monnaie à l’avantage de nous éviter de gaspiller notre argent nécessaire à l’amélioration de notre artillerie. La dernière monnaie d’échange se récupère à chaque fois que nous élimons un boss. Des pierres de gardien apparaissent alors. Celles-ci permettent d’améliorer des armes spéciales tels un arc ou des bombes. Ces armes varient encore un peu plus les mécaniques de jeu. Leur utilisation est toutefois limitée en nombre et soumise à un temps de recharge, laissant ainsi l’essentiel du gameplay se dérouler au corps à corps.
La dernière amélioration disponible concerne nos deux protagonistes. Ils sont soumis à un système d’expérience. Chaque monstre tué leur en octroie une certaine quantité, une fois la jauge remplie, le passage au niveau supérieur n’est pas automatique. Il faut d’abord quitter le niveau en cours et revenir dans notre chambre, étonnamment bien rangée. Nous avons alors droit à une augmentation de nos statistiques de bases. De plus, régulièrement, un coupon sport nous est offert. Il nous permet de nous rendre dans une salle de fitness et d’améliorer l’une de nos trois statistiques à savoir la force, la résistance ou l’endurance.
Cette augmentation n’est pas automatique. Elle lance un mini-jeu dont le résultat influera sur nos récompenses. Obtenir cinq étoiles est un sésame qui boostera drastiquement nos héros tandis que ne pas en obtenir nous laissera comme deux ronds de flan avec nos capacités de bases. Il est intéressant de noter que nos deux héros peuvent choisir une épreuve différente, permettant à deux joueurs de faire progresser leur avatar comme il le souhaite. Car oui, Young Souls peut se jouer intégralement à deux et ça, c’est un plus.
Et la technique dans tout ça ?
Ce jeu serait-il la perfection incarnée me demanderont les plus assidus des lecteurs étant arrivé à cet endroit du test ? Et bien presque. Car, encore une fois, c’est la technique qui va venir ternir, mais très légèrement ce rutilant tableau. Commençons par le premier point fort du titre de 1P2P, les graphismes. Ceux-ci, à la fois colorés et détaillés, sont superbes et se renouvellent constamment tout au long de notre aventure. Le style dessiné à la main est une vraie réussite qui nous donne souvent l’impression de nous promener dans un dessin animé.
Les animations ne sont pas en reste et voir tous ces personnages, qu’ils soient de notre côté ou non, évoluer dans ces décors est un vrai plaisir pour les yeux. Les types de monstres que nous devons affronter sont très nombreux et il nous faut constamment revoir notre approche pour ne pas perdre de vie bêtement. De ce point de vue, il est très facile d’adapter la difficulté à notre niveau de jeu. Si de base il existe quatre niveaux de difficulté, il nous est possible, depuis un menu accessible à tout moment, de paramétrer encore davantage l’accessibilité du titre. Une excellente idée pour profiter du titre avec les plus jeunes tout en laissant la possibilité de profiter d’une difficulté bien plus élevée.
Toujours dans les petits ajouts qui font beaucoup, certaines phases de dialogues nous laissent le choix de la réponse à fournir à notre interlocuteur. L’impact sur la suite des événements n’est pas si important, mais l’impression de faire partie intégrante d’une histoire est encore renforcée tout comme l’attachement à ces deux ados. La bande-son les accompagne magnifiquement, nous offrant régulièrement des variations s’adaptant parfaitement à l’action se passant à l’écran. Point positif, les bruitages, souvent redondant dans les Beat’em All, ne se sont jamais rendus pénibles, ils s’intègrent parfaitement aux combats.
Mais vraiment, qu’est-ce qui peut encore coincer ? Eh bien, il y a d’abord l’affichage du menu. Celui-ci prend pas mal de temps, en tout cas pour un simple menu, et saccade singulièrement durant son arrivée à l’écran. Ce n’est rien d’important, mais c’est suffisamment étonnant pour le noter. Plus gênant, dans la ville des gobelins, régulièrement, le forgeron disparaît. Il nous faut alors quitter la ville, puis y revenir pour avoir la possibilité de mener à bien nos achats.
Si ces deux défauts semblent facilement patchables par Seaven Studio, le studio, lui aussi nordiste, responsable du portage sur Switch, le dernier point, le plus gênant est bien plus difficilement modifiable. Il concerne le jeu à deux joueurs et notamment la place de la caméra. Si en solo, le joueur est toujours au centre de l’action, à deux joueurs, la caméra se place entre ceux-ci. Les arènes de combats étant plus larges que l’écran, il arrive souvent que nos héros ne soient plus visibles. Pire parfois en bordure d’affichage, ils sont soumis à l’attaque d’ennemis très peu visible. Il en ressort une impression de difficulté plus grande à deux joueurs qu’en solo. Toutefois, la possibilité de rejoindre, via le bouton L, directement la position de notre coéquipier limite cette gêne et ajoute de plus, une petite mécanique de gameplay supplémentaire.
Conclusion
Young Souls est une belle et grande réussite. Son système mixant le Dungeon RPG à des mécaniques de Beat’em All est parfaitement maîtrisé et parfait de profondeur. Sa narration n’est pas en reste. Jouer ces deux protagonistes si attachants est un réel plaisir tout au long de notre aventure. Ses graphismes et ses animations sont à la fois colorés et détaillés, magnifiant notre voyage dans ces grottes si mal famées. De plus, son prix, de 25 €, est très raisonnable compte tenu de ce qu’il a à offrir et de sa durée de vie. Il faut espérer que le titre des nordistes de 1P2P connaisse de bonnes ventes pour qu’ils puissent ainsi avoir les coudées encore plus franches pour nous offrir un second épisode que nous attendrons alors avec beaucoup d’impatience.
LES PLUS
- Les graphismes, détaillés et colorés, sont magnifiques
- Les animations sont nombreuses pour chaque protagoniste de cette histoire
- La bande-son s’adapte à chaque passage
- Le gameplay est vraiment très complet et diversifié pour un Beat’em All
- La narration rend les personnages très attachants
- Les dialogues, bien qu’édulcorables en option, sont très drôles
- Le système de Dungeon RPG est parfaitement maîtrisé
- Tout en français
- La durée de vie est très bonne pour un prix très raisonnable
- Jouable à deux, c’est toujours mieux
- Le système de cosmétiques est plaisant et suffisamment dissocié du reste
- Aucun souci technique n’est à noter durant les phases en donjon
LES MOINS
- La caméra rend le mode multi plus difficile au début
- Les petits lags sur l’apparition du menu sont troublants
- Les petits bugs d’affichage dans la ville des gobelins sont gênants
Bonjour, et merci pour ce test.
Le multi est il possible en cross platform ?
non, le multi n’est disponible qu’en local
Bonjour, merci pour ce test ! Ce jeu m intrigue….j ai envie de foncer car fan de rpg mais le côté beat em all c est pas forcément mon truc (j ai acheter street of rage 4 et joué 30min….) Du coups j ai un peu peur de l achat la…du coups l aspect rpg est il vraiment poussé et bon ? (Évolution personnage, exp etc…)
c’est un tout, l’aspect RPG n’est pas prépondérant, il consiste essentiellement dans le choix de l’arme et de l’armure et de l’arme secondaire avec leur upgrade
il y a aussi les coupons sports pour personnaliser notre perso
mais le coeur du gameplay reste les mécaniques de beat’em all qui sont, pour le coup, extrêmement complète et qui dépendent de l’orientation choisit pour nos personnages
Bonjour, merci pour ce test ! Ce jeu m intrigue….j ai envie de foncer car fan de rpg mais le côté beat em all c est pas forcément mon truc (j ai acheter street of rage 4 et joué 30min….) Du coups j ai un peu peur de l achat la…du coups l aspect rpg est il vraiment poussé et bon ? (Évolution personnage, exp etc…)