Licence animée de Sony Picture, Hotel Transylvania est une saga de quatre films, ainsi qu’une série animée. Plusieurs jeux adaptés de cette licence sont déjà sortis sur consoles. Avec la sortie récente du quatrième film sur Amazon Prime, l’occasion fut trop bonne pour sortir une énième adaptation. Enfin, adaptation non, nous sommes plutôt en face d’une aventure inédite. Nous le savons tous, les jeux à licences cinématographiques sont soumis à une malédiction assez tenace. Alors est-ce que ce jeu saura se défaire de cette image négative ? Réponse au bas de ces lignes.
Raconte-moi une histoire bla bla bla
Bien que le quatrième film soit sorti très récemment, le jeu présenté ici ne reprend pas du tout sa trame scénaristique. Il s’en écarte significativement pour tenter l’approche d’un scénario inédit, et franchement… ça ne casse pas des briques. Tout commence avec Drac qui va raconter une histoire à Dennis et Winnie, le petit fils de Drac et la fille de son pote loup garou. Bon en fait qui est qui, on s’en fiche littéralement, ce qui compte ici c’est simplement que notre cher et tendre Dracula va raconter une histoire. Nous aurons alors le choix entre trois récits, l’un mettant en scène le célèbre vampire, le suivant sa fille Meavis et enfin le troisième mettra en scène les deux protagonistes. Nous les jouons dans l’ordre que l’on souhaite, tout en sachant que le troisième récit avec les deux personnages sera bloqué tant qu’on n’aura pas fini les deux autres.
Bon, l’histoire est totalement anecdotique et soporifique. Bien que le fait d’entendre la voix française de notre bon vieux Drac est un petit plaisir, ça va vite devenir long et pénible. L’histoire sera quasiment toujours la même, Drac ou Maevis, grimés en Ali baba ou chaperon rouge devront parcourir des niveaux semés d’embûches et acquérir certains objets nécessaires à la poursuite de leur récit. Faisons l’impasse sur l’histoire qui de toute façon ne sera pas l’attrait principal de notre jeu. Non ce qu’il y de plus important c’est les niveaux en eux même et surtout le gameplay.
Une aventure monstrueuse
Nous savons que le jeu est avant tout destiné aux enfants, mais il y a cependant des limites à leur punition. Nous sommes tout de même en 2022, Rayman, Crash Bandicoot et autres Spyro sont passés par là il y a déjà bien longtemps et ont très largement marqué de leurs empreinte l’industrie du jeu vidéo. Alors pour le titre présent ce sera loin d’être le cas. Il est triste de voir que malgré tous les titres de plateformes dont il semble s’inspirer, absolument rien n’en a été retenu. Le jeu est une horreur sans nom, une punition abjecte pour nos chères têtes blondes. Si d’autres ont eu la chance inouïe de braver les plaines d’un Spirit, les acquéreurs de ce soft seront franchement lésés.
Mais soyons bien plus précis dans nos propos et éclaircissons la situation. Nous sommes face à un jeu de plateformes tout en 3D, mais attention une 3D toute pourrie, nous y reviendrons. Nous allons parcourir ses niveaux en sautant de plateformes en plateformes, en glanant des cristaux verts et rouges, en se battant contre de terribles ennemis, en activant des mécanismes ou encore en utilisant nos pouvoirs vampiriques. Tout cela à l’air cool et vachement sympa, mais ne nous y trompons pas, car comme un bonbon Bertie Crochu, nous ne sommes jamais à l’abri d’une belle cochonnerie. Bon cela ne veut pas dire grand-chose mais on s’en moque : ce jeu nous a rendus fous. Pourquoi ? Ben à cause du problème le plus vieux du jeu vidéo depuis l’arrivée de la 3D : la caméra. Nom d’une vache qui crie, cette dernière est tout simplement un calvaire. D’accord, un vampire c’est rapide et agile, mais était-ce vraiment nécessaire de mettre la caméra sur un savon. Nous jouons à un plateformer 3D et pas à Quake ou Doom. C’est bien simple, un seul effleurement du stick droit et la caméra part faire un demi-cercle, voire même un cercle complet. On parle seulement de défilement de gauche à droite, car il n’y pas de caméra haut et bas et voilà quelque chose de bien embêtant. Sachant que nous sommes tout de même dans un jeu proposant essentiellement de la plateforme tout en 3D, la gestion de la caméra est primordiale. Si nous aurions aimé pouvoir calibrer la sensibilité de la caméra il n’en est rien, car cela est purement impossible, donc il va falloir apprendre à jouer avec une caméra digne d’un fast FPS.
Mais si c’était le seul souci, on pourrait éventuellement en faire abstraction, bien entendu ce n’est point le cas. Nous avons face à nous des niveaux qui se répètent inlassablement, ils se ressemblent quasiment tous. Le gameplay est bon, on peut courir, sauter, se transformer en chauve-souris et frapper, mais encore une fois, tout cela est gâché par la maniabilité affreuse de la caméra et ensuite par une quantité impressionnante de ralentissements. Il est complètement dingue de voir un jeu de cet acabit, avec des graphismes aussi pauvres se coller des ralentissements de ce genre. Pour les courageux, que nous étions au départ, ils pourront s’amuser à tout collecter au sein des niveaux, clés, coffres, cristaux et tout le tralala qui compose les niveaux, cela prendra une bonne dizaine d’heure, voire même plus en fonction des soucis rencontrés, incluant des freeze. Sinon il y a la possibilité de speedrun totalement les niveaux et cela prendra à peu près moins de dix heures. Le jeu est vendu à 39€99, il est complètement honteux de vendre un titre aussi mal optimisé à ce tarif-là.
Nous n’avons pas eu le zing
Bien que Dracula soit très vieux, il n’était peut-être pas nécessaire de le démontrer dans les graphismes du jeu. Ses derniers sont dignes d’une PS2 en début de vie. Les textures sont pauvres, voire limite absentes, la palette de couleurs est morne. D’accord nous sommes dans un jeu avec des monstres en tout genre, mais était-ce encore une fois nécessaire d’en faire un jeu vraiment monstrueux en prenant tout cela à la lettre. Les niveaux sont terriblement vides, les animations sont pauvres et malgré cela le jeu se permet tout de même de saccader. Amis gamers,vous vous plaignez des lags et de la mauvaise optimisation de Elden Ring, et bien après avoir joué à Hotel Transylvanie, nous avons totalement changé d’avis. Bon nous avons craché sur les graphismes et la mauvaise optimisation du titre mais au niveau de la bande son, ça donne quoi ? Ben ce n’est pas vraiment, mieux… alors certes, nous avons les voix françaises des personnages des films, mais il arrive une fois sur deux que leurs voix se coupent en plein milieu d’un dialogue, quant à la musique elle est répétitive au plus haut point comme tout le reste du jeu. Les bruitages eux aussi sont à l’image du reste du jeu, répétitif et techniquement en retard.
Conclusion
Hotel Transylvania Monstrueuse Aventure est carrément monstrueux, mais pas dans le sens que l’on aurait voulu. Le jeu est répétitif, classique et assez lent, si on aurait pu se contenter de tout cela et passer éventuellement un bon moment, il n’en sera rien. Le titre a une caméra posée sur du savon, pour de la plateforme c’est assez embêtant en plus de donner l’envie de vomir. Les graphismes et animations sont pauvres et techniquement vraiment très en retard. En réalité pas grand-chose ne rattrape ce jeu, pas même l’histoire inédite qui se révèle totalement anecdotique et est simplement un prétexte pour recycler encore et encore les mêmes niveaux.
LES PLUS
- Une bonne durée de vie…
- Un scénario original…
- On peut speedrun le jeu
- Trois aventures
- On a les voix françaises
- On peut punir son enfant
LES MOINS
- ...qui se révèle artificielle
- ...mais creux
- Graphismes complètement datés
- Caméra ingérable
- Plusieurs bugs de collision
- Ultra répétitif
- Les niveaux se recyclent
- La musique répétitive et les dialogues qui se coupent