Tandis que certains, criant à la révolution, s’extasient sur le nouveau Kirby, d’autres n’ont pas cette chance, contraints de se farcir pour les besoins d’un test des titres concurrents, beaucoup moins alléchants. Faisons toutefois fi de ces vilains a priori avant d’oser franchir le Rubicon, au-delà duquel s’étend le maudit royaume de Flat Kingdom Paper’s Cut.
Mario story 2.0
Le dernier-né de Fat Panda Games s’ouvre sur un scénario plutôt bateau qui ne bouscule pas, loin s’en faut, les standards quelque peu éculés – juste un peu, hein – du jeu de plateforme à la Mario. Un affreux chapardeur a en effet dérobé les 6 cristaux qui maintenaient l’équilibre des dimensions dans le royaume ; charge à notre héros, donc, de les récupérer.
Voilà pour l’histoire, très sommaire, sur laquelle nous n’allons pas nous appesantir, à l’inverse des PNJ qui, tous, ont leur mot à dire ; et ça fait plaisir, sans pour autant fasciner. Flat Kingdom Paper’s Cut peut néanmoins se prévaloir d’autres arguments, notamment d’un gimmick de gameplay le différenciant du tout-venant.
Chifoumi, es-tu là ?
Car notre avatar d’apparence si chétif, est en réalité capable de se muer en cercle afin d’effectuer un double-saut, en triangle pour sprinter ainsi qu’en carré, face aux blocs à pousser. Des features de gameplay qu’à dessein nous nous contenterons d’esquisser, l’intérêt majeur du titre résidant, justement, dans leur appréhension selon les situations, obstacles et casse-tête. Calquées sur le même principe que le pierre-papier-ciseaux des cours de récré, ces métamorphoses nous tireront de bien des mauvais pas, à l’instar d’une phase de plateforme plus vicelarde que la moyenne, mais aussi de combats à l’ancienne.
A l’ancienne, comme un Tekken ? Réfrénez vos ardeurs, chers lecteurs : à l’ancienne puisqu’il s’agira comme dans n’importe quel platformer, lambda, d’écraser son adversaire, en s’adaptant cependant à la forme de ce dernier. A titre d’exemple, le carré l’emporte sur le triangle. Mais ne gâchons pas les belles surprises que recèle Flat Kingdom Paper’s Cut en dépit d’une durée de vie n’excédant pas 5 petites heures, à l’image d’énigmes savamment conçues et de boss – oui, encore des boss – à la mise en scène efficace, exploitant habilement les mécaniques de gameplay.
Gameplay qui, d’ailleurs, repose sur l’usage exclusif des touches Y, B et X, chacune d’elles assignée à l’une des trois transformations possibles. La transition d’un état à l’autre, fluide et rapide, se fait sans heurt. Outre diverses options d’accessibilité permettant de personnaliser son expérience, le jeu peut se targuer d’une traduction en français. L’évidence même ? Pas toujours, dans la jungle des indépendants désargentés.
Du platformer qui ne casse pas des briques
Graphiquement, Flat Kingdom Paper’s Cut s’en sort honorablement grâce à une 2.5D simpliste de prime abord, colorée et fourmillant de détails charmants ou incongrus, pour qui prendra le temps d’y regarder de plus près. Rappelons que l’on parle ici de 2.5D parce qu’il s’agit d’un titre à défilement horizontal, certes, mais entièrement modélisé en 3D.
Un constat similaire s’impose concernant la bande-son, qui fait le café. Pas le meilleur du monde, suffisamment serré toutefois pour nous maintenir éveillés. Épiques par moment, discrètes à d’autres, les mélodies se laissent écouter sans déplaisir au fil de nos pérégrinations, gagnant en ampleur lors des affrontements.
Conclusion
Sans grande prétention, Flat Kingdom Paper’s Cut s'avère aussi distrayant qu'oubliable. Son synopsis à la Nintendo se double néanmoins d'un gameplay suffisamment innovant, recyclant l'indéboulonnable pierre-papier-ciseaux, pour qu'on le préfère à ses rivaux. Son système de métamorphoses, s'il n'égale pas les déjà fameuses transmorphations du Kirby - toujours lui - fraîchement sorti, se prend facilement en main, aidé en cela par différents paramètres d'accessibilité et de difficulté. Ainsi se surprend-on à passer un moment quoiqu'assez court, visuellement plaisant, musicalement également, par rapport à l'investissement initial d'un peu moins de 7 euros actuellement.
LES PLUS
- Les métamorphoses du personnage
- La bande-son
- Les graphismes colorés
- Des options d'accessibilité relatives à la difficulté
- Traduit en français
- Les boss bien fichus
- Quelques énigmes
- Une durée de vie convenable
LES MOINS
- Une histoire somme toute assez classique
- Un jeu de plate-forme comme on en voit tant d'autres