Pourquoi les studios indépendants représentent-ils l’âme du jeu vidéo de notre époque ? Parce que, pour la plupart d’entre eux, ils ont un réel amour pour notre média, que cet amour a débuté à l’aube de la création vidéoludique et c’est pourquoi ils tentent de nous faire revivre le plaisir qu’ils ont connu dans leur enfance en faisant évoluer des mécaniques classiques pour nous faire connaître un nouvel âge d’or du jeu vidéo. Les développeurs néerlandais de Resistance Studio veulent intégrer ce cercle de développeurs vertueux en nous faisant revivre les joies des actions/puzzle games arcade des années 80/90, pour l’amoureux de Rainbow Islands qui sommeillait en nous, l’occasion était trop belle, voici nos impressions.
Un coup dans l’arcade
Pushy and Pully sont deux voyageuses intergalactiques qui, arrivant aux abords d’une planète, reçoivent en plein sur le cockpit un Objet Contondant Non Identifié, un OCNI quoi. Bien évidemment, sous gravité zéro, ce choc est violent et nos deux héroïnes se voient dans l’obligation d’atterrir en catastrophe sur la planète susmentionnée. Leur problème pourrait s’arrêter là avec une bonne assurance et une garantie prise en charge zéro kilomètre, malheureusement ce n’est pas le cas et des autochtones en profitent pour leur chiper des pièces de leur vaisseau. Il n’en fallait pas plus pour que notre aventure commence.
En quoi consiste cette aventure demanderont les plus loquaces ? Eh bien tout simplement en un mix de Bomberman et de Sokoban. Un jeu dans lequel il va nous falloir pousser des blocs pour éliminer nos ennemis jusqu’à ce qu’il ne reste plus que nous sur le plateau et que nous débloquions ainsi le palier suivant. À chaque poussée, la caisse avancera en ligne droite jusqu’à sa rencontre avec un obstacle. Celui-ci peut être une autre caisse, un mur ou un autre joueur humain. Si un monstre se trouve sur le trajet, il meurt. Facile, non ?
Eh bien pas tant que ça. Les ennemis qui vont nous faire face sont loin d’être imbéciles et ils peuvent avoir des déplacements surprenants. Capable de s’arrêter en plein milieu de leur trajet pour changer de direction sans prévenir, il nous faut toujours être attentif à ce qui nous entoure et nous ne parlons que pour le premier type de monstre. Il en existe bien d’autres ayant des particularités mortelles. Entre la roue dentée nous fonçant dessus dès que nous nous trouvons sur une même ligne ou colonne qu’elle, la tour envoyant un laser, les plantes vénéneuses ou les monstres bondissants, chaque nouveau monde nous demandera de prendre en compte un nouveau type d’ennemi.
À fond les caisses
Avec justement cinq mondes, le contrat de la diversité semble rempli et les amateurs de gameplay arcade seront dans leurs petits souliers face à un titre rappelant les grandes heures vidéoludiques consacrées à des jeux tels Bubble Bobble ou encore Rainbow Islands. Le système de scoring vient encore plus renforcer cette impression. Tuer plusieurs monstres avec la même caisse augmente les points que nous récoltons, mais ce n’est pas tout.
Chaque caisse possède un dessin sur son dessus. Aligner trois de ces dessins nous octroie un objet bonus. Il peut s’agir d’une caisse portable et donc, que nous pouvons emmener avec nous pour la lancer où nous le voulons, mais il peut aussi être question d’une bombe qui explosera en détruisant tout ce qui se trouve dans un rayon d’un carreau autour d’elle et pour finir, nous pouvons voir apparaître un magnifique diamant qui fera monter notre score d’un coup.
Dernière mécanique propre au jeu d’arcade, le timer. Celui-ci nous interdit toute perte de temps. Il faut sans cesse nous dépêcher et prendre des risques sous peine de voir apparaître la soucoupe volante synonyme de fin de temps impartis et de mort rapide. Ce timer se retrouve aussi bien dans les niveaux à élimination que dans les boss de fin de monde. Ceux-ci ne changent pas réellement la donne, il faut juste leur envoyer davantage de caisses pour réussir à les éliminer. Une fois par monde, un monde puzzle vient toutefois modifier ces mécaniques, en nous proposant un défi face à des ennemis qui demandent des actions à réaliser dans le bon ordre pour réussir à en voir la fin.
Après avoir terminé un niveau, nous pouvons décider, lorsque nous démarrons une nouvelle partie, de reprendre dès le suivant et c’est à partir de ce moment que les choses commencent à dérailler. Le principe du jeu de Resistance Studio est simple et fait pour être joué à deux tranquillement sur son canapé, mais le manque de renouvellement des situations rencontrées couplé à la présence de continus infini qui ne font que remettre notre score à zéro sans nous renvoyer au début du monde, font de Pushy and Pully in Blockland un titre dont nous avons très vite, moins de trois heures, vu le bout, en tout cas à deux joueurs.
Les carottes sont suites
En solo, le constat est tout autre, réussir à venir à bout des ennemis dans le temps imparti est une tout autre histoire et la soucoupe volante devient vite un leitmotiv. Là où des titres tels Bubble Bobble avaient su trouver un équilibre entre solo et multi avec en plus des items supplémentaires qui ajoutaient de la diversité au gameplay, le titre des Néerlandais semble trop plat pour nous tenir accrochés une fois terminé et ce ne sont pas les classements mondiaux ou les succès à débloquer qui vont changer quoi que ce soit.
Ce manque de diversité est vraiment regrettable, car pour le reste, Pushy and Pully offre une expérience de jeu très agréable. Ses graphismes sont vraiment très mignons. Nos héroïnes changent de tenues à chaque monde, les designs de monstres sont bien différents, les sprites sont de bonnes tailles et leur animation ne souffre d’aucun défaut avec beaucoup de petits ajouts. Les mondes sont bien différents les uns des autres et la carte générale nous rappelle celle de Super Mario World, il est d’ailleurs dommage que celle-ci ne soit pas plus utilisée et décomposée.
La prise en main ne souffre d’aucun défaut, il suffit d’un stick et d’un bouton pour répondre à toutes les demandes en termes de gameplay. Il est toutefois plus agréable de jouer avec la croix directionnelle d’une manette pro qu’avec les sticks des Joy-Con parfois imprécis, notamment pour les joueurs les plus jeunes. La bande-son est elle aussi sympathique, elle ne révolutionne en rien ce que nous pouvons trouver dans les productions similaires aux sonorités chiptunes, mais elle se laisse écouter sans jamais gêner le déroulement de la partie.
Conclusion
Envie d’un jeu aux mécaniques arcades mixant Bomberman et Sokoban ? Pushy and Pully in Blockland est fait pour vous. Le titre de Resistance Studio possède des mécaniques simples, mais efficaces, couplées à un pixel art de qualité. Il manque toutefois de diversité pour agripper le joueur sur le long terme comme ont su le faire des titres tels Bubble Bobble. Malgré son petit prix de 10 €, sa durée de vie de trois heures est plutôt faible, il n’en reste pas moins un titre agréable pour les amateurs de scoring qui souhaite insérer leur high score dans les classements mondiaux.
LES PLUS
- Les graphismes en pixel art sont mignons et détaillés
- La bande-son tient la route et ne lasse pas
- Le gameplay mélange de Bomberman et de Sokoban est efficace
- La prise en main est immédiate
- Les ennemis se renouvellent régulièrement
- Le système de scoring est intéressant
- Jouable entièrement, et c’est recommandé, à deux
LES MOINS
- Les continus infinis ruinent la durée de vie
- Il manque d’items pour renouveler l’expérience de jeu
- Les sticks des Joy-Con sont parfois imprécis
- La carte générale est sous-exploitée