Comment rester insensible face à ces grosses bébêtes qui ont jadis peuplé notre petite planète, capables de faire rêver des générations successives de petits et de grands enfants ? Les dinosaures fascinent autant qu’ils effraient. Si le cinéma est parvenu à leur rendre bien des honneurs au gré de films plus ou moins célèbres, de suite plus ou moins réussies, ces grands animaux reviennent aujourd’hui dans un opus consacré à la gestion de ces derniers dans le cadre de la mise en place d’un parc animalier dédié. Si l’idée manque assurément d’originalité (oui, ça commence à sentir le réchauffé le parc à dinos !), le thème peut toujours sans grande difficulté faire mouche auprès des amateurs. Dont nous.
Ce n’est pas la petite bête qui va manger la grosse ! (quoique le moustique…)
Parkasaurus ne vient pas de sortir de son œuf. Le soft est effet disponible depuis 2018 sur Steam. C’est en revanche une première pour la Nintendo Switch, et nous nous faisons déjà une grande joie de partir en expédition pour retrouver nos chers dinos ! Oui oui, nous sommes toujours faibles face à ces grosses bestioles…
La mise en place du jeu est très rapide, efficace, et va directement à l’essentiel. Le menu général offre des choix classiques et traditionnels au joueur : un mode campagne, un mode bac à sable, la personnalisation de quelques options, et la reprise de sa partie. Bien entendu, il est judicieux de se faire la main sur le mode campagne, qui fera office de tutoriel en premier lieu afin de comprendre tous les rouages du soft. Ne passez pas à côté, il est plutôt bien fichu et vous aidera à comprendre les multiples mécaniques de jeu !
Le concept de Parkasaurus repose sur l’installation d’enclos répondant aux besoins des dinos, afin de les accueillir dignement, et d’offrir ainsi au public une visibilité cohérente et agréable sur ces animaux d’hier implanté dans notre présent. La construction d’un enclos est plutôt agréable et rapide, les barrières se déploient rapidement, offrant ainsi un espace volumineux, susceptible d’être agrémenté par le joueur en fonction des besoins de l’espèce convoitée. Ainsi, le sol lui-même devra être pourvu du bon substrat, mais aussi de roches, d’arbustes et d’arbres, en cohérence avec le projet. Tout s’imbrique avec intelligence et logique, obligeant parfois le joueur à faire preuve d’une certaine redondance des tâches. Néanmoins, le soft offre suffisamment d’enrichissements au fil de la partie afin de rendre la mise en place des enclos relativement variée malgré tout. Le relief est amené aussi à être chamboulé, mais après une petite prise en main de la méthode, la conception de petites collines ne devrait plus poser de grande difficulté grâce aux outils proposés.
Une fois le parc conçu, la grosse bête peut arriver. Véritable apothéose du projet, il ne sera pas toujours évident d’acquérir des œufs (oui, il faut commencer par-là…), de nombreuses ressources sont nécessaires et il faudra donner de votre petite personne pour y parvenir. Nous y reviendrons.
Bébé sera bientôt tout fier de sortir son œuf ! Le joueur devient parent de son premier dino, dont il faudra nécessairement prendre soin tout au long de sa croissance, et plus largement encore, tout au long de sa vie. Nourrissage, mais aussi différents soins vétérinaires, sont indispensables à son bien-être. C’est le moment de choisir la bonne équipe pour s’entourer…
Tout seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin !
Différents corps de métiers sont disponibles afin d’épauler le joueur dans ses multiples missions de directeur de parc (sans oublier la gestion du public, parfois tout aussi capricieuse, notamment le besoin en sanitaires, assez légitime il est vrai). L’embauche d’un excellent vétérinaire (plusieurs !) sera capitale au bon fonctionnement de la structure. Le vétérinaire ici endosse de multiples fonctions, notamment celles du soigneur. A même de nourrir vos petits protégés, il peut aussi déceler rapidement une anomalie dans le quotidien des animaux, un mystérieux caca rouge par exemple, cela ne présage rien de bon ! Le vétérinaire informe aussitôt le joueur de ces dysfonctionnements afin de lui permettre d’agir rapidement, et ainsi, de soigner au plus vite le petit malade. Une petite piqûre et le tour est joué !
D’autres entités tous aussi indispensables sont de la partie, comme le personnel d’entretien, nécessaire pour conserver une structure propre et accueillante, ou encore quelques gardes qui garderont un œil sur la sécurité au sein de votre parc.
En tant que grand directeur, le choix des embauches vous revient pleinement, selon différents critères. L’ensemble est récapitulé dans des menus simples et lisibles : des menus qu’il vous faudra maîtriser parfaitement afin de gérer la structure et de réagir rapidement en cas de pépin (un pépin avec un dino peut vite devenir un véritable danger !).
Clarté et visibilité : la gestion simple et accessible
L’indispensable d’un bon jeu de gestion : une prise en main facile et intuitive de l’ensemble des menus. Parkasaurus se montre assez cohérent dans le domaine et tout est à portée de main rapidement. Quelques petits cafouillages surviennent malgré tout, mais après une poignée d’heures sur le jeu, plus aucune difficulté à signaler.
L’écran de jeu s’articule autour de différents menus, eux même souvent soumis à quelques indexations multiples. Ainsi, la partie gauche de l’écran permet d’organiser essentiellement la structure du parc, avec les constructions multiples et les nombreux aménagements. La partie haute, quant à elle, permet de sélectionner différents espaces afin de se rendre notamment dans les magasins, dans un recueil d’informations (comme le bureau du directeur, vous !, afin d’y sélectionner notamment les prochaines embauches), ou encore partir en expédition… eh eh eh…
Les missions de chaque campagne sont visibles sur le bord droit du jeu, et peuvent être masquées si nécessaire (et ce sera nécessaire). Une bonne progression, efficace et souvent rapide, peut être à l’origine d’un gain supplémentaire de petites fusées, elles même monnaies d’échange pour rendre votre vie de directeur plus agréable encore (salaire plus bas pour les employés, œufs de dinosaures supplémentaires…) dans les prochaines missions.
Les graphismes risquent malgré tout de déboussoler les amateurs de réalismes. Malgré une prépondérance des couleurs, avec notamment quelques fluos surprenants, y compris chez les dinosaures (!), les textures sont vieillottes et vrillent un peu le regard. Gardons tout de même à l’esprit que le jeu ne fait pas sa première sortie en 2022. Tout cela reste très cubique, à tendance parfois baveuse (mais oui, en 2018, il y avait déjà de bien jolies choses, il est vrai. Là n’est donc pas l’excuse, mais bel et bien le parti-pris des développeurs).
Chaque journée suit un rythme nycthéméral traditionnel, avec l’arrivée de la nuit découlant sur les retours de la journée écoulée. Le parc ouvre ainsi chaque matin, et se clôture le soir. L’installation de quelques luminaires permet de conserver les visiteurs un peu plus longtemps au sein de la structure… ce qui devrait les aider à poursuivre les achats complémentaires (un petit hot dog peut être ?), ou encore les pousser à faire toujours plus de dons au parc.
Certains modulations de gestion restent malgré tout impossibles, et le soft ne se veut que peu punitif. Le plaisir de jeu est là, et renforcé par quelques bonnes idées qui cassent sensiblement la routine.
Un dino ? « Ça ne se trouve pas sous les sabots d’un cheval ! »
A première vue, si vous cherchez à vous procurer un œuf de tricératops à l’épicerie du coin… ça risque d’être un peu problématique ! Et pourtant… il existe bien une boutique d’œufs de dinos au sein de Parkasaurus, mais un minimum de prérequis est indispensable afin de les obtenir.
Les expéditions sont l’occasion de récolter moult et moult denrées précieuses, comme des fossiles, des crânes, et même quelques babioles… Pour y parvenir, votre équipe doit partir dans diverses zones, creuser plus ou moins profondément, en quête de quelques bonnes trouvailles. Sur le papier, tout cela est fort intéressant et stimulant, malheureusement, dans les faits, ces expéditions manquent cruellement d’intérêt, malgré l’excellente idée de leurs présences même. En effet, les fouilles se résument à sélectionner des carrés pour creuser à cet endroit en fonction d’un type d’outil (donnant ainsi lieu à une fouille en ligne, en carré, ou de toute autre forme plus ou moins exotique). Fort heureusement, la fouille peut être automatisée, ce qui devrait soulager plus d’un joueur, afin d’éviter de répéter cette opération pas si fun au final…
Une fois tous les éléments en poche pour débloquer de nouveaux dinosaures (crânes, fossiles, gemmes…), la boutique vous donnera le précieux : l’œuf.
Le joueur est invité à jongler avec bien d’autres paramètres afin de progresser dans la construction du parc. La science sera notamment un point clef, nécessaire à la mise en place de diverses améliorations grâce à une arborescence intuitive et toujours très lisible. Les nouveautés, progressives et successives, sont multiples et enrichissent le contenu disponible au fil du temps.
Bac à sable du jurassique
Tandis que la campagne peut parfois sembler un peu rébarbative avec des tâches et des environnements plus ou moins obligatoires, le bac à sable laisse une marge de manœuvre supérieure pour tous les joueurs adeptes de plus grandes libertés.
La personnalisation du bac à sable permet de sélectionner notamment la quantité d’argent disponible, le type de terrain ou encore la superficie. Libre à vous aussi de tout débloquer…
Ce type de jeu se montre idéal pour ne plus se focaliser sur le compte en banque, pour acquérir bien plus rapidement tous les dinosaures… les amateurs de gestion seront alors à même de construire le parc qui leur ressemble, avec tout plein de dinos dedans !
Parkasaurus est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch pour une vingtaine d’euros.
Le saviez-vous ?
Quelques paléontologues estiment que certains dinosaures avaient, peut-être (tout cela est difficilement vérifiable !), une durée de vie pouvant aller jusqu’à… 300 ans !
Conclusion
Malgré un concept déjà bien connu des amateurs de gestion, Parkasaurus parvient à tirer son épingle du jeu grâce à un contenu suffisamment riche. Ses nombreuses recherches à débloquer progressivement ? mais aussi sa prise en main rapide grâce à des menus clairs et précis, sont autant d'atouts pour motiver les joueurs à se retrousser les manches et construire leurs parcs à dinos. L'esthétisme n'est néanmoins pas le point le plus marquant du soft puisque le style graphique pourrait déplaire à certains ! Certaines stratégies des jeux de gestion manquent à l'appel et pourraient agacer quelques puristes... tandis que les amateurs de facilités seront heureux de ne pas s'embrouiller l'esprit avec des dosages précis. Un titre accessible, idéal pour débuter dans le genre !
LES PLUS
- Bonne prise en main.
- Menus clairs et lisibles.
- Un bon contenu avec de nombreuses nouveautés à découvrir au fil des recherches menées à bien.
- Hey, ça reste un parc à dinos tout de même !
LES MOINS
- Redondance des tâches.
- Des graphismes datés.
- Les expéditions, quelle bonne idée initiale ! Mais quelle déception dans les faits...