Peut-on mixer action et réflexion dans un jeu ? C’est la question à laquelle le développeur de Walk Home Games a tenté de répondre avec Cardful Planning. Un jeu dont le protagoniste principal est une carte, rien que ça ! Mais ce mélange entre deux genres qui semble difficilement conciliable est-il une réussite une fois nos Joy-Con en main ? C’est la question à laquelle nous allons tenter d’apporter quelques éclaircissements dans les paragraphes qui suivent.
Recto et Verso sont sur un bateau
Dans ce Cardful Planning, tout commence… lorsque tout commence. Vous ne vous attendiez tout de même pas à une histoire de romance entre un 7 de pique et un valet de cœur tout de même. Et pourtant, c’est bien ce que semble suggérer la très courte présentation qui nous envoie directement sur le tutoriel. Notre bien-aimé(e) a disparu, à nous de le(a) retrouver dans ce donjon.
Pour cela, il va d’abord nous falloir déambuler dans les sombres recoins pour récupérer… appelons ça notre forme ultime. Ce sont quatre mondes, pique, cœur, carreau et trèfle, qu’il nous faudra parcourir pour débloquer le monde final. Dans chacune de ces parties, nous démarrons dans la couleur susmentionnée avec un niveau de carte égale à 2, à nous de récupérer les bonus qui nous permettront d’en sortir avec le niveau d’un as.
Si l’idée est originale, elle ne sert malheureusement à rien, si ce n’est à nous donner un ordre d’idée du nombre de niveaux qu’il nous reste à parcourir avant de devoir affronter le boss du niveau. Chaque monde nous octroie un nouveau pouvoir qu’il nous faudra utiliser pour débloquer résoudre les puzzles posés par le level design.
Là encore, l’idée de base est bonne, sauf que l’utilisation des pouvoirs n’est jamais très développée. Le premier nous permet de déplacer des blocs, c’est sans doute celui le plus utile en termes de mécaniques de puzzles. Le second et le troisième pouvoir prennent la forme d’un dash et d’un tir. Ceux-ci sont clairement orientés actions et servent à esquiver les tirs tout en annihilant les ennemis qui nous voudraient du mal. Le dernier repasse en mode puzzle et nous permet d’inverser le sens de notre carte.
Les jeux sont faits, rien ne va plus
Car oui, incarnant une carte, nous sommes sujets à des inversions de sens. Pour pouvoir valider une augmentation de valeur, il faut atteindre l’item adéquat dans le bon sens. Si le premier niveau nous demande de réfléchir à cela, le dash du second monde casse complètement cette mécanique et ruine les puzzles des mondes 2 et 3. Malheureusement, l’action n’est pas non plus frénétique et ces deux mondes s’enchaînent sans jamais se montrer très intéressants.
Seule la pénultième de ces mondes relève un tant soit peu la barre de l’intérêt avec sa dernière mécanique, mais là encore, les puzzles sont loin d’être passionnants. Pour compenser ce manque, il est possible de démarrer deux modes donnant accès à des classements mondiaux. Un mode « Speedrun » ainsi qu’un mode « No Death ».
Dans le premier, il faut, évidemment, terminer le plus vite possible le jeu. Pourquoi pas, sauf que dans ce type de gameplay, la précision du timing de nos ennemis doit être parfaitement calibrée. Or ce n’est pas le cas ici, notamment pour les pièges au sol qui se déclenchent toujours de manières décalées et donc frustrantes. Le mode No Death nous propose de terminer le jeu en mourant le moins de fois possible. Pourquoi pas, sauf que, du fait du côté erratique des timings, il nous faut faire preuve d’une prudence pénible.
Avec tout ça, Cardful Planning ne demande que deux heures pour être terminé en mode chill. L’intérêt de recommencer étant très limité, les leaderbords mondiaux ont bien du mal à se remplir. De même, si sa patte graphique, hommage aux productions 8 bits, est intéressante aux premiers abords, elle peine sérieusement à se renouveler et nous nous retrouvons toujours dans les mêmes décors à affronter les mêmes situations.
Conclusion
Le pari de mixer action et réflexion sembler difficile à tenir sur le papier et c’est, malheureusement, ce qui se passe manette en main. Les phases de réflexion de Cardful Planning sont sous-exploitées et répétitives tandis que la partie action est trop sujette aux errances de timing des pièges mis en place. Seuls quelques niveaux réussissent à maintenir l’intérêt pour venir à bout de la centaine de niveaux qui s’avalent en un gros duo d'heures. Malheureusement pour lui, le studio Walk Home Games ne réussit pas à équilibrer les différentes mécaniques qu’il tente de mettre en place et son titre ne se montre que trop rarement à la hauteur.
LES PLUS
- Les idées de base sont intéressantes
- La tentative de narration aurait pu être agréable
- La prise en main est immédiate
- Certains niveaux offrent un challenge sympathique
LES MOINS
- Les mécaniques annulent trop souvent la difficulté
- La mauvaise calibration du timing des pièges ruine le mode Speedrun
- Le mode No Death perd complètement le rythme
- Les graphismes 8 bits ne se renouvellent jamais