Chez Pixelheart, on enchaîne les suites de jeux improbables, pour le plus grand bonheur de ceux qui encore, pleurent feu la Neo Geo. Après un Andro Dunos 2 (test ici) d’excellente facture, au tour de Ganryu, donc, de bénéficier d’une nouvelle mouture, toutes plateformes confondues.
Maître incontesté de l’action-plateforme dans un Japon féodal, ses lames 23 ans plus tard, sont-elles toujours aussi affûtées ? C’est ce que nous allons voir tout de suite.
Mets tes gants, Ryu !
Celles et ceux à avoir lu La Pierre et le Sabre ne seront pas dépaysés, alors que l’affrontement entre l’escrimeur de légende Miyamoto Musashi et le redoutable Sasaki Kojiro, devenu culte au pays du Soleil levant, constitue le point de départ du jeu.
Musashi apprend en effet qu’à peine ressuscité, Kojiro, fomentant sa vengeance, a signé un pacte avec les démons visant à mettre à feu et à sang tout ce qui sur son passage, se dressera. Ni une, ni deux, son rival reprend du service, dans la perspective d’un nouveau duel fratricide.
Akuma Matata
Au cœur d’un titre orienté action-plateforme, dans la droite lignée du premier volet, vous disposez face à d’incessantes vagues d’ennemis, d’un vaste panel de mouvements. Outre ses redoutables doubles épées – sa marque de fabrique -, votre bretteur peut user de différents projectiles à ramasser en chemin, ou encore de sorts activables une fois remplie la jauge afférente.
Variés et labyrinthiques, les niveaux comportent leur lot de zones secrètes et d’items à dénicher afin d’engranger des points, au sein d’environnements fidèles à l’esthétique de la féodalité nipponne. Le titre, n’accusant aucune baisse de régime, s’autorise même un petit détour par le shoot ’em up au cours d’une séquence plutôt réussie, et mise sur un bestiaire caractéristique du genre : ninjas, samouraïs, démons japonais… Le contrat est rempli, l’ambiance garantie.
La seule réserve que nous émettrons a trait à la maniabilité, dont le manque criant de précision nous amène plus que nécessaire à perdre injustement de précieuses vies, notre avatar se refusant à exécuter l’action demandée, double-saut ou rebond contre le mur notamment.
Et sinon ?
Fort d’une 2D en béton armé, le titre peut se targuer d’une solide réalisation, bien qu’il n’eût pas à pâtir d’une animation plus affinée pour véritablement décrocher ses galons de merveille visuelle. Quant à la musique, pas déplaisante mais anecdotique, elle ne devrait pas rester dans les mémoires.
S’agissant en revanche de la difficulté, c’est une autre paire de manches : vous vous en souviendrez longtemps, à défaut de vous quereller à son sujet – comme il est de coutume en ce moment. Point de friction majeur que déjà, nous esquissions quelques lignes plus haut, la frustration va croissant au fil d’un jeu décidément très exigeant, voire aride. Exemple parmi tant d’autres, l’épuisement de votre stock de vies vous conduit, invariablement, à recommencer le niveau dans son intégralité… Comprenez qu’on l’ait un peu mauvaise lorsqu’on s’apprête à conclure le troisième acte. Vos adversaires non plus ne vous laisseront guère de répit : l’érosion de votre santé, permanente, en appelle à la plus constante vigilance, en l’absence de choix d’un quelconque niveau de difficulté. Autant le garder bien en tête avant de lâcher une vingtaine d’euros dans une aventure qu’à son tour, vous lâcheriez, excédé. D’aucuns néanmoins, apprécieront ce challenge de taille.
Conclusion
Sorti de nulle part, ce Ganryu 2 s'avère aussi efficace que son aîné dans le genre de l'action-platformer. S'il échoue à se hisser sur le haut du podium en raison d'un équilibrage de la difficulté et d'une prise en main largement perfectibles, diablement frustrantes, les nostalgiques et inconditionnels d'une certaine atmosphère « japonisante » y trouveront toutefois leur compte, moyennant quelques efforts.
LES PLUS
- L’ambiance Japon féodal
- Pas mal de secrets disséminés çà et là
LES MOINS
- Une difficulté frustrante
- Maniabilité en berne dans certaines situations