Après s’être attaqué à l’adaptation en jeux vidéo de Naruto avec les excellents Ninja Storm, le studio CyberConnect2 s’est établi une très jolie réputation dans les adaptations de manga. Si plus tard nous avons eu le droit à une énième réitération de Dragon Ball Z avec le correct Kakarot, aujourd’hui c’est à un tout autre manga que s’attaque le studio. Non content d’avoir pu mettre en image les aventures de Naruto et de Sangoku au bout de nos joysticks, ce sera donc maintenant au tour du pourfendeur de démon de venir illustrer le talent fou du studio. Manga et anime à succès, Démon Slayer déboule enfin sur nos Switch dans un jeu de combat à la sauce Ninja Storm, ne perdons pas plus de temps et allons décortiquer tout cela.
Vous reprendrez bien un peu d’histoire
Pour les amoureux du manga, pas vraiment besoin de présenter le bestiau, en revanche pour les autres, une petite piqûre de rappel s’impose. Demon Slayer est un Shônen racontant l’histoire de Kamado Tanjiro, un jeune homme qui rentrant un peu trop tard chez lui, découvre toute sa famille décimée par un redoutable démon. De ce massacre, seule sa sœur aura survécu, avec pour terrible souvenir et malédiction le fait d’être maintenant, elle-même un démon. Alors, comme dans toute bonne œuvre japonaise, notre jeune héros, va s’atteler à la dure tâche d’être un chasseur de démon afin de venger sa famille, retrouver le responsable de cette tuerie et en parallèle de cela tenter de soigner sa sœur.
Bon le résumé est peut-être vite expédié, mais pas d’inquiétude car le jeu reprend l’essentiel de l’histoire et va couvrir une bonne grosse partie du manga. CyberConnect2 est connu pour sa grande fidélité et son respect des matériaux de base, et preuve en est encore maintenant avec le travail effectué sur ce jeu. Nous sommes en face d’un jeu de combat reprenant dans les grandes lignes les éléments importants de l’histoire de Demon Slayer. Pour ce faire, nous aurons le droit à un mode histoire découpé en 8 chapitres, cela correspondra au 69 premiers chapitres du manga et s’arrêtera avec l’arc du train de l’infini, récemment porté en film d’animation. Comme à son habitude, le studio nous pond un mode histoire complet dans lequel nous pourrons vadrouiller dans des niveaux relativement petits mais offrant quelques bonus de découverte, des missions annexes et bien entendu des combats. Le jeu s’articule surtout là dessus, normal , c’est un jeu de combat. Bien heureusement, le jeu ne se limite pas à ses combats contre les personnages importants du récit, il nous permet aussi de combattre d’autres petits sbires, permettant alors au titre de s’étaler un peu plus sur sa durée de vie en mode histoire. Attention, il ne faut pas croire pour autant que ce mode est court, non il est correct et permet de s’amuser pendant 6 à 7 heures. Mais ce temps pourra facilement atteindre la dizaine d’heure si l’on souhaite terminer tous les objectifs annexes, récupérer les collectibles, regarder tous les souvenirs et débloquer l’intégralité des tableaux de chapitres. Mais ne sautons pas les étapes et détaillons un peu plus cela.
Une petite balade ?
Ainsi, le titre nous permet lors de son mode histoire de nous balader au cœur de petits niveaux simili ouverts dans lesquels nous pouvons collecter quelques objets. Cela se concrétise par les points Kimetsu qui permettront ensuite de débloquer via des tableaux à la Smash Bros divers bonus comme des costumes, des musiques ou encore des arènes. Ces points ne sont pas essentiels au jeu mais permettent néanmoins de vadrouiller un peu plus dans les environnements du jeu et de tenter le 100%. Mis à part ces points à collecter, nous aurons aussi quelques objectifs annexes, attention rien de vraiment folichon, la plupart du temps il suffira juste de trouver un personnage et de lui parler, mais cela à le mérite d’exister et peut même permettre de débloquer des souvenirs. Ces fameux souvenirs seront de courtes cinématiques permettant de voir un élément du récit non mis en scène dans le mode histoire. Bien que cela peut rendre le récit déstructuré pour un public ne connaissant pas le matériau de base, cela permet tout de même pour ceux qui s’y intéresserait de voir même brièvement des pans importants de l’histoire.
Mais si nous sommes ici, ce n’est pas pour ramasser quelques collectibles, parler à quelques PNJ ou regarder des fragments de souvenirs, non. Nous sommes ici pour de la castagne, et la dessus le jeu fait bien le café.
L’art du combat
Les combats ici sont on ne peut plus classique, dans une arène fermée et face à un adversaire, même si ce nombre peut changer, nous ne serons jamais en face d’une dizaine d’ennemis, le jeu n’est pas un musô mais un jeu de combat. Encore une fois très fidèles à eux même, le studio nous offre des combats nerveux, fluides et très bien mis en scène. Les combos fusent et les attaques spéciales pleuvent. Notre personnage possède bien entendu une barre de vie, une barre d’énergie mais aussi une barre de puissance. Dans l’une cela permettra de balancer des attaques spéciales, dans l’autre, elle permettra de passer dans un mode éveil boostant alors l’impact de nos coups et on pourra même grâce à cette barre de puissance balancer une bien belle attaque ultime.
Dans ce titre nous ne sommes pas dépaysé, il offre une très bonne maniabilité et une jouabilité agréable et rapide à prendre à en main. De plus, comme à l’habitude du studio nous avons le droit à des séquences QTE permettant de varier un peu plus le plaisir de jeu et surtout de mettre en avant les graphismes du jeu, mais nous y reviendrons. Comme tout bon jeu de combat, le soft ne se repose bien entendu pas que sur son mode histoire. Si bien entendu celui-ci est l’atout principal du titre, nous avons tout de même le droit à un mode versus fighting en coop local, en ligne ou encore en solo face à l’IA du titre. Dans ce mode nous aurons pas moins de 24 personnages au choix, un roster de personnages plutôt correct permettant de choisir son personnage préféré et ce dans quelques costumes alternatifs, mais cela se montre bien sûr purement esthétique. Quoi qu’il en soit, chaque combattant possède ses mouvements propres et un éventail d’attaques variés et différents pour chaque personnage. Ainsi chaque combattant sera unique dans son visuel et ses attaques, nul doute que les joueurs y trouveront leurs comptes.
Ses combats se feront bien entendu au sein d’arène qui seront au nombre de 10. Ces arènes permettent aux combattants de se déplacer librement dans un environnement en 3D, comme le proposait déjà Ninja Storm. Il est cependant dommage que ses fameuses arènes ne possèdent pas d’éléments destructibles mis à part quelques égratignures sur le sol.
L’amour du détail
Outre ses combats, le studio à un autre savoir-faire : la mise en scène et le fan service avec des graphismes léchés et une très bonne bande-son. Ne perdons pas plus de temps et attardons nous un peu plus sur ces deux points. Pour ce qui est des graphismes, ce n’est pas vraiment une surprise de la part de ce studio habitué à nous sortir des adaptations d’animé léchés. Ici, le jeu nous ressort les mêmes modèles de personnages utilisés par l’animé et autant dire que c’est un régal pour les yeux. Bien sûr, le jeu est aussi proposé sur les autres supports, tel que la PS5, et bien entendu les graphismes sont encore plus mis en avant dans ces versions next-gen. Mais pas d’inquiétude car la version Switch n’a clairement pas à rougir de ses concurrents. N’en déplaise aux rageux et anti Nintendo, la bestiole en a sous le capot et ne cesse de toujours nous le prouver. Si les environnements lors de notre exploration des niveaux dans le mode histoire sont plutôt vides et sans réelle saveur, il en est carrément autre chose pour les personnages et les combats. CyberConnect2 à un réel savoir-faire dans sa gestion des mises en scène de duels, et encore une fois il le prouve, ainsi , si les décors manque quelque peu de vie et peuvent parfois s’avérer grossier, le travail effectué sur les modèles des personnages est tout autre.
Les modèles 3D de nos personnages se déplacent avec aisance dans les arènes et se contrôlent à la perfection dans des animations tout droit sorties de l’animé. Les attaques et combos se déploient dans des effets foutrement bien mis en scène et que dire des attaques spéciales uniques à chaque personnage qui pourrait nous faire croire que nous sommes face à l’animé. Alors oui, certains aspects graphiques peuvent nous piquer les yeux mais le tout se rattrape totalement avec la modélisation des persos, la mise en scène de l’histoire ou encore les superbes combats.
Si les graphismes sont très bien mis à l’honneur et nous servent du fan service à outrance pour les amoureux de l’œuvre, il en sera de même pour la bande-son. Car si les personnages et combats mettent en valeur l’aspect animé en reprenant les mêmes modèles que l’œuvre, la bande-son nous sert non seulement les voix japonaises mais aussi les musiques de l’animé. Alors pour tout amateur du manga, on peut le dire, le studio nous caresse très bien dans le sens du poil et nous offre une fois de plus une adaptation visuelle et auditive à la hauteur de nos attentes.
Conclusion
Demon Slayer - Kimetsu no yaiba - The hinokami chronicles est une adaptation fidèle du manga et de l’animé dont il reprend les modèles graphiques dans un jeu de combat taillé pour les fans. Reprenant une bonne grosse partie du manga avec ses 69 chapitres et même l’arc du Train de l’infini, le mode histoire se révèle très complet, même si bien entendu le récit est forcément amputée de quelques moments. Pas d'inquiétude, bien que découpé et semblant manquer par moment de structuration, certains éléments clés de la trame seront disponibles sous forme de petites scènes déblocables en tant que collectibles. Le jeu n'en oublie pas son gameplay et nous offre un jeu de combat fluide et très rapide à prendre en main. Le roster de personnages est assez varié et offre avec ses 24 persos suffisamment de choix pour les joueurs. La durée de vie avec sa dizaine d'heures pour compléter le jeu dans son mode histoire à 100% est tout à fait correcte et il faudra en plus de ce mode compter bien entendu sur le mode en ligne et le versus fighting contre l’IA ou bien un ami, voilà donc de quoi passer encore pas mal d’heures sur le jeu. Soft qui d’ailleurs une fois de plus nous offre des graphismes léchés et une bande-son reprenant les voix japonaises ainsi que les musiques de l’animé, bref un véritable régal pour les aficionados du manga à succès.
LES PLUS
- Un mode histoire survolant une grosse partie de l’animé…
- Une très grande fidélité à l’œuvre d’origine
- 24 personnages jouables
- Les graphismes magnifiques
- Une jouabilité très simple et rapide à prendre en main
- Un gameplay nerveux et fluide
- Les voix japonaises
- La musique de l’animé
- Intégralement traduit en français
- Du versus fighting en coop et en ligne
- Une bonne durée de vie
- Du fan service
- Les attaques spéciales
- Les QTE
LES MOINS
- ...Mais pouvant paraître sommaire pour certains
- Les environnements et niveaux assez pauvres en détails
- Les arènes manquant de destruction