Ami lecteur, t’es-tu déjà demandé ce qu’il advenait de tes chaussettes fugueuses, celles-là mêmes qui, hier encore, sagement traînaient par terre ? Pauvre de toi, qui n’oses plus découvrir en public tes pieds dépareillés ! Pauvre de toi, accusant à tort elfes de maison et autres esprits farceurs, quand tout se joue, en vérité, dans le tambour de la machine à laver… Preuves à l’appui dans le reportage à suivre, choc et inédit, qui revient sans concession sur la terrible machination à l’oeuvre derrière le lessivage de tes slips et bas de contention. Bienvenue dans la Sockventure.
Allô Omo ? Ici Ariel
Dans la peau d’un super-héros, nous voici projetés à l’intérieur d’un lave-linge un brin démoniaque, puisqu’il vient de gober les chaussettes qu’avait tout juste enfournées, sur ordre de sa mère, le petit garçon ronchon de l’imagination duquel, vous l’aurez compris, est issu ce scénario loufoque en diable.
En contact régulier avec cette charmante tête blonde, notre héros masqué dans les entrailles de la bête immonde, se lance donc sur la trace des chaussettes perdues. Certes en retrait, l’histoire intégralement traduite en français, n’en demeure pas moins agrémentée d’un humour bon enfant plutôt rafraîchissant. Le titre vaut de toute façon surtout pour son gameplay.
Souls machine
À mille lieues de ces facéties scénaristiques, le gameplay s’avère en effet beaucoup plus hardcore. Aussi ne vous fiez pas à l’apparente simplicité des premiers niveaux : la difficulté aura tôt fait de s’inviter. Si votre avatar compense par l’aisance de ses mouvements, la moindre chute, le moindre contact avec le premier piège venu suffisent à vous renvoyer prestement, au dernier checkpoint rencontré.
Heureusement qu’il n’est pas rare d’en croiser, à condition toutefois d’avoir activé l’option dédiée, « checkpoints rapprochés », ce que l’on ne saurait que trop vous recommander au vu du parcours du combattant s’annonçant. Car les niveaux regorgent d’obstacles en tout genre : gouffres sans fond, pics acérés, scies circulaires et flammes déchaînées, entre autres joyeusetés mortelles. C’est fou ce qu’une machine à laver peut compter de vicieux défis ; gageons qu’elle est encore sous garantie !
Une lessive de dix heures
Die and retry qui s’assume, Sockventure ne pardonne rien. On en redemande pourtant, son gameplay n’ayant de cesse de s’étoffer. Double saut, sprint ou capacité d’aux murs s’accrocher, constituent ainsi de précieux atouts afin d’espérer conclure une aventure riche de 200 niveaux répartis en 7 chapitres. Des chapitres à redécouvrir en mode « sombre » – basiquement, le mode de difficulté suprême – pour les sadomasochistes qui s’attacheraient à récupérer, disséminées à travers les stages, le nombre requis de pièces.
Ajoutez à cela les succès typiques du genre – terminer le niveau dans le temps imparti, sans mourir ou en ayant récolté toutes les pièces d’or -, un chrono spécialement pensé pour le speedrunning, et vous obtenez une durée de vie au moins aussi conséquente que le challenge proposé, sans même qu’un ennemi s’en mêle : les obstacles suffisent largement.
Visuellement enfin, Sockventure peut se targuer de décors faits main, pleins de vie et fourmillant de petits détails, dans une 2D très colorée. Chacun des mondes visités profite de particularités bienvenues, qui contribuent à rendre le titre définitivement très plaisant à parcourir. Seule ombre au tableau, la bande-son, lassant à force de se répéter.
Conclusion
Sous ses airs enfantins, Sockventure malmène le joueur sur fond de plateforme résolument hardcore, en dépit d'un gameplay rapide à prendre en main. Retors à souhait, le level design se corse méchamment au gré des 200 niveaux qui composent le jeu. Comptez une belle dizaine d'heures pour relever le défi dans sa totalité, avec ses objectifs de niveaux, ses pièces à récolter et son mode "sombre", consistant en une revisite particulièrement redoutable des chapitres classiques. Mais il y a plus redoutable encore : la bande-son, tellement redondante que le seul fait de la supporter sans discontinuer, relève déjà de l'exploit.
LES PLUS
- Une bonne grosse difficulté…
- Une histoire teintée d’un humour gentillet…
- Durée de vie honorable
- Graphismes colorés et décors faits main
- Un gameplay qui s'étoffe au fil du temps
- Les chapitres version "sombre"
- Possibilité de profiter de checkpoints rapprochés
- En français
LES MOINS
- … qui pourra en agacer plus d’un
- … trop peu mise en avant
- La musique répétitive
Est ce que quand on a fait un céleste on a la sensation d’une copie moins bien ou ça passe ?