Les Beat’Em Up ont récemment le vent en poupe, avec une offre qui s’élargit en vue de nombreux jeux sortis récemment, Itadaki Smash vient se faire une place parmi ses compères. Le jeu développé par Main Loop Games vient donc nous ramener une dose supplémentaire de soupe de phalanges à la sauce japonaise.
Yokai Smash
Itadaki Smash est donc situé dans un univers mêlant le folklore japonais ainsi que la nourriture, si vous ne l’aviez pas deviné au vu du jeu de mots de son titre qui peut se traduire par “Bon Appatate” (on n’avait pas mieux… désolé). L’histoire nous amène donc à contrôler Katsu, propriétaire d’un restaurant populaire qui est la cible d’une entreprise appelée Tengogo, ces derniers viennent de lui voler ses recettes secrètes. Votre objectif sera donc de démanteler Tengogo et récupérer vos recettes avant que votre restaurant ne coule.
Comme toujours dans le genre du beat’em up l’histoire ne vole pas très haut en termes de profondeur et ne servira que de prétexte dans le fond pour justifier les règlements de comptes en masse de vos personnages.
Le mode histoire sera l’attrait principal du jeu, proposant une expérience classique avec des vies et la possibilité de continuer en cas de Game Over. Vous pourrez commencer la partie avec l’un des 4 personnages disponibles, ces derniers ayant pour principale différence l’arme qu’ils utilisent.
Au total 16 niveaux sont présents et ce mode vous demandera un peu moins de 2 heures pour en faire le tour, plutôt rapide pour le genre sachant qu’un des défauts majeurs sera un grand manque de rejouabilité au vu de l’absence de progression de personnage et la possibilité de courir tout droit jusqu’au bout d’un niveau en se faisant rarement bloquer par un prérequis demandant de nettoyer tous les ennemis à l’écran. Ce défaut de progression se fait ressentir assez facilement car rien ne vous empêche de courir et ignorer tous les ennemis pour terminer des niveaux en un temps record quasi sans vous battre, un comble pour un jeu dont le principe est de nous faire combattre des hordes d’ennemis.
En termes de contenu, hormis le mode histoire, un mode arcade est présent pour les puristes, ce dernier vous propose de refaire les niveaux de l’histoire mais avec un nombre de vies limité et une annulation de la progression complète en cas de game over, un mode survie avec quelques décors vous permettra de vous entraîner/défouler sur des hordes infinies d’ennemis et enfin un mode versus est de la partie pour jouer en local avec des amis les uns contre les autres.
Pour ce qui est du gameplay, malheureusement Itadaki Smash est plein de bonnes idées mais se voit bridé par une très grosse lourdeur dans les déplacements des personnages, rien n’est très fluide ni aérien ce qui vous limite beaucoup dans les possibilités de combos. Nous retrouvons le classique coup normal/puissant, la touche “A” est dédiée aux prises ce qui vous permet de contrer des ennemis adeptes des blocages, il est possible de sprinter en maintenant la touche “R” ce qui est une chose assez rare dans le genre qui demande habituellement de double taper le stick/flèche dans une direction. Enfin la partie un peu plus unique vient des coups spéciaux, une jauge bleue se rechargeant avec des boissons à ramasser vous permet d’utiliser une attaque spéciale consommant la jauge avec “L” ou bien, utiliser une attaque spéciale de recette secrète quand vous aurez débloqué les 4 recettes à récupérer sur les boss du jeu, ces attaques spéciales de recettes sont des sortes d’ultras qui balaient tout l’écran d’un seul coup.
Il y a peu de place pour la créativité malheureusement au vu du manque de fluidité général dans la palette de mouvements auquel s’ajoutent des hitboxes inconsistantes, cela se ressent d’autant plus lors des combats de boss qui se résument à du simple bourrinage de boutons sans aucune notion d’esquive, il est littéralement possible de battre les boss en martelant le bouton “L” pour enchaîner votre coup spécial et ne pas prendre un seul dégât, le dernier boss étant le seul à proposer un minimum de challenge. Même le classique niveau de l’ascenseur perd de sa saveur tant il est simple grâce à la touche de prise, il est juste possible de spammer et jeter tous vos ennemis par-dessus bord, enlevant tout danger immédiatement…
L’une des forces de Itadaki Smash va venir de son style visuel, assez atypique, le gameplay se présente en 2,5D montrant des personnages en 3D évoluer dans un décor composé à la fois d’éléments plats et en relief, la direction artistique mélange un style manga avec un côté assez cartoonesque en témoignent les différents ennemis représentés par de la nourriture, vous combattrez donc tout autant de démons japonais (yokai) que des aliments géants, qu’il s’agisse de sushis, de blocs de tofu ou de poireaux. Le jeu joue beaucoup de son côté léger et de son humour qui se retranscrit dans les quelques scènes de dialogue qui peuvent intervenir entre deux niveaux, mention spéciale à la référence au premier Streets of Rage nous proposant le fameux niveau bonus de la voiture a démolir.
Sur le département musical nous sommes malheureusement dans des bruitages très génériques à la limite de l’insupportable, le tout servi par des musiques peu inspirées et oubliables.
Conclusion
Loin des standards modernes des beat’em up qui ne font que s’améliorer ces dernières années, Itadaki Smash souffre d’un grand manque de fluidité dans son gameplay et d’une lourdeur rendant le tout très brouillon et peu plaisant. Bien qu’il dispose d’un style visuel marqué avec une direction artistique cohérente et plaisante à regarder, le contenu ne suit pas et ne propose qu’une légère poignée d’heures pour en faire un tour que l’on choisira ou non de réitérer. Le jeu est heureusement vendu à un tarif raisonnable de 15€ hors promotion pour les plus curieux d’entre vous souhaitant se mettre un petit beat’em up sous le stick.
LES PLUS
- Le style visuel mélangeant yokais et nourriture
- Le système de différentes super attaques
LES MOINS
- Possibilité de courir tout droit jusqu’à la fin de chaque niveau sans se battre quasiment
- Combats manquants beaucoup de fluidité
- Durée de vie extrêmement courte, même pour un Beat’em up
- Bande-son oubliable
- Absence d’online