Gobliins 2 le Prince Bouffon, Blazing Dragons, Discworld, les Chevaliers de Baphomet, ou encore les aventures du Professeur Layton… Des jeux flirtant avec une réalisation proche d’un dessin-animé… Figurez-vous que c’est exactement ce que nous promet Lost In Play ! Allez, il est temps de prendre votre bol de chocolat chaud ou vos céréales et de partir à l’aventure…
Le Dessin Animé dont vous êtes le(s) héros !
Lost in Play est la première réalisation du jeune studio Happy Juice Games. Même si l’équipe n’en est pas à son coup d’essai, en effet ils ont déjà eu l’occasion de collaborer avec le studio 11Sheep pour le jeu d’aventure en point & click The Office Quest. Celui-ci avait déjà la particularité de proposer une ambiance très « cartoon ». Mais pour Lost in Play, ils ont vu encore plus beau et ambitieux !
Lost in Play vous proposera donc de suivre Toto et Gal dans une aventure épique au cœur d’un monde complètement fou, ou rêve et réalité finissent par se toucher entrainant des rencontres pour le moins originales… !
Nos deux jeunes héros auront donc fort à faire pour espérer retrouver le chemin vers leur maison (dans le monde réel), avant qu’il ne soit trop tard… Par chance, ils pourront compter sur des alliés, comme des grenouilles aux chapeaux pointus ou encore un petit nain barbu ayant l’allure d’une fée…
Et même si d’apparence le jeu et son univers rappellent des dessins animés comme Rick et Morty ou encore Désenchantée, il est dans la réalité plutôt proche d’une série comme Gravity Falls, Hilda ou encore La Forêt de l’Étrange ! Comprenez donc par-là que le jeu est absolument tous public et ne fait à aucun moment preuve de vulgarité ! Soyez donc rassurés sur ce point, vous pourrez profiter du titre en famille… !
On va éviter d’en dire de trop sur l’histoire, afin de conserver le plaisir de la découverte, mais sachez qu’elle est très plaisante à suivre et plutôt intelligente dans son déroulement… On reparlera de certains détails un peu plus loin quand même !
Point & Click & Play & Réflexion
De prime abord, Lost In Play est un point & click, mais pas que ! En effet, de par certaines phases demandant de résoudre des énigmes, on retrouve des mini-jeux qui rappelleront des souvenirs aux joueurs de Professeur Layton (ou de Geronimo Stilton sorti à l’époque sur PSP).
D’ailleurs dans son système de déplacement, le jeu est assez proche de la souris italienne. Ainsi les déplacements de votre personnage se feront au stick gauche et il faudra s’approcher des points d’interactions, pour faire apparaître une petite bulle juste à côté. Il suffit alors d’appuyer sur le bouton A pour exécuter l’action liée (soit discuter avec un personnage si c’est une bouche qui apparait, ou alors ramasser un objet ou appuyer sur un bouton s’il s’agit d’une main). Les objets ramassés sont également utilisables et dans ce cas, il suffira d’ouvrir notre inventaire, via une pression sur le bouton X, pour choisir l’objet que nous souhaitons utiliser (soit à donner à un personnage, soit pour déclencher une action). Même si l’écran tactile n’est pas utilisé (dommage), les commandes s’avèrent très intuitives et l’utilisation de la manette s’avère assez fluide, sans qu’on ait l’impression de se mélanger les boutons !
En règle générale, notre progression s’effectue en deux phases… La première : D’exploration pour ramasser des objets et discuter avec des personnages (qui généralement vont vous demander un objet), à vous donc de trouver les bonnes associations, sachant que pour le coup, on est dans un point & click tout ce qu’il y a de plus classique (exploration, tentative d’utilisation des objets ramassés avec un petit non de la tête de notre protagoniste quand l’association n’est pas bonne). Toutefois, si vous avez donné le bon objet à la bonne personne, il arrive que cela déclenche un mini-jeu de réflexion ! Et là, on se retrouve dans la seconde phase : Face à des énigmes rappelant un peu celles proposées dans Professeur Layton ou encore Geronimo Stilton. Ainsi, vous devrez disputer une partie de dame avec un petit monstre noir facétieux, ou encore échapper à une grosse bête cornue qui vous poursuit en suivant le meilleur tracé. Il arrivera même qu’une partie de taquin (vous savez le jeu où il faut reproduire une image en déplaçant des carrés dans le bon ordre), soit nécessaire pour mettre des rouages déverrouillant un mécanisme au bon endroit. Certains s’avèreront un peu plus « simples », mais prêteront à sourire, comme ce passage où il faudra assembler une machine volante ressemblant à un dragon, en suivant un plan rappelant ceux fournis par une célèbre enseigne suédoise…
Les mini-jeux ne manquent pas (une trentaine) et sont tous différents, ils apportent d’ailleurs un petit plus intéressant et brisent la monotonie qui pourrait s’installer dans une telle aventure, car nos actions ne se limitent pas seulement à ramener tel objet à tel personnage en faisant la bonne combinaison (comme c’est souvent le cas dans les point & click « classiques »).
Ainsi, à plusieurs, on ne se contentera pas de dire « ramène la tondeuse au cactus qui veut se raser ! », on pourra aussi réfléchir ensemble sur comment faire avancer nos 4 canards de façon à ce que l’un d’eux récupère le fanion de la victoire et à tous les ramener à la ligne d’arrivée en prenant soin qu’ils aient tous assez d’électricité !
Bon on l’admet, écrit comme ça, ça semble un peu compliqué…
Mais il n’en est rien ! En effet les énigmes et la progression dans le jeu ne sont pas difficiles. Comme on le disait un peu plus haut le titre se veut familial, de fait, si vous vous retrouvez bloquer vous pourrez compter sur le bouton aide… En maintenant une pression sur le bouton Y, vous pourrez visionner une image qui vous indiquera un lieu ou un personnage à rencontrer pour avancer (pour la partie point & click) ou qui vous donnera un gros indice sur comment réussir un mini-jeu !
Cette aide est utilisable à volonté et permet d’avancer dans la partie sans frustration (sauf celle de se dire qu’on aurait pu y penser sans la regarder en fait)… Cette relative facilité n’est toutefois pas obligatoire, libre aux joueurs qui estiment être assez doués de ne pas l’utiliser !
À aucun moment, vous ne serez juger et aucun récapitulatif à la fin du jeu ne vous dira que vous avez trop utilisé l’aide… non, non ! Ce qui prime ici c’est l’histoire et c’est bien là le plus important.
Une réalisation tous public, digne des grands !
La première chose qui nous a séduits dans Lost in Play (outre sa patte graphique), c’est son accessibilité ! Le jeu est en français, mais au final, ça n’a pas d’importance… Pourquoi ? Eh bien tout simplement car les personnages qui évoluent dans le jeu parlent un langage qui leur est propre (même si on reconnaît parfois certains mots dans leur charabia), mais rassurez-vous l’ensemble du jeu est très imagé ! Ainsi des bulles façon Bande dessinés apparaissent au-dessus des personnages indiquant ce qu’ils veulent, si les mimes qu’ils font ne sont pas assez compréhensibles. Le jeu est dépourvu de texte sans pour autant que cela soit gênant pour comprendre l’histoire, ce qui est la preuve d’une grande qualité d’un point de vue narratif !
En dehors de l’aspect visuel (parfait), l’animation n’est pas en reste. On s’amusera de voir la tête de Gal après avoir passé ses cheveux (frisés) sous l’eau, ou encore la réaction de ce gobelin après avoir perdu une partie de carte ! L’animation est franchement de qualité et contribue à ce sentiment d’évoluer dans un dessin animé (sans que ce soit une succession de QTE !). Outre l’animation des personnages, on notera également la vie dans le décor et les interactions qui peuvent exister entre les autres personnages présents sur les différents tableaux.
D’un point de vue sonore, le jeu s’en tire également très bien et les ambiances musicales comme les bruitages colleront toujours parfaitement avec la situation.
D’un point de vue réalisation, on a également beaucoup aimé le running gag avec le chien et le chat qui reviennent au fil de notre progression ! Les codes des Dessins Animés ET des jeux-vidéos sont respectés, rendant la progression dans l’aventure vraiment plaisante.
De plus, les niveaux parcourus s’avèrent tous très variés… D’une prairie onirique où un crapaud géant, un canard aviateur et un nain prennent le thé, en passant par un passage sur et sous l’eau où l’on pourra jouer à la marionnette avec une pieuvre géante… sans oublier une caverne mystique gardant un casque dragon magique dans un désert mystérieux ou l’assaut du château du vilain roi gobelin !
Au même titre que les situations, les lieux visités et les personnages rencontrés sont variés (même si certains, comme les grenouilles, reviennent sous des formes différentes ; tout fini par trouver du sens à la fin de l’aventure…)
Découpé en 15 tableaux, il faudra compter plus ou moins 4 heures pour arriver au bout de l’aventure (cela dépendra de votre facilité à résoudre les énigmes avec ou sans aide)… Alors d’un côté ça peut sembler peu, mais d’un point de vue dessin-animé traditionnel, ça correspond à la durée d’une saison (en imaginant que chaque épisode dure une vingtaine de minute). On sent que sur la fin, certains passages et rencontres uniquement en cinématique auraient peut-être mérité des vraies phases de jeu (peut-être était-ce prévu, mais abandonné question de budget ?)… Mais au final, on se dit que ce n’est pas si mal… et il faut avouer que nous n’avons pas vu le temps passer ! Même si on est forcément déçu d’arriver à la fin de l’aventure, la sensation d’avoir joué un rôle dans le déroulement d’un dessin animé interactif (sans que cela se résume à des simples phases de QTE) est franchement grisante. Pour finir, on retiendra donc que le jeu tient toutes ses promesses et on espère sincèrement avoir droit à une « saison 2 » !
Conclusion
Attention, coup de cœur ! Même s’il ne faut que 4 petites heures pour en voir le bout, nous en avons savouré chaque minute ! Il est vrai que le jeu ne proposera pas un challenge à même d’assouvir les besoins d’un joueur de point & click chevronné, mais pour les autres, c’est un petit bijou de réalisation. L’histoire est franchement bien écrite et malgré l’aspect dessin animé interactif, le côté ludique n’est jamais mis de côté. Lost in Play se partage idéalement en famille (avec les enfants) et de par son accessibilité s’avère un excellent point d’entrée au monde du point & click et de la réflexion pour les joueurs les plus jeunes. Si vous vous reconnaissez dans ces lignes, nous vous recommandons donc vivement de partir en voyage avec Gal et Toto !
LES PLUS
- Une direction artistique magnifique.
- La sensation de « jouer » à un dessin animé.
- L’histoire très bien écrite.
- Prise en main facile et immédiate.
- Des passages assez drôles.
- Une réalisation aux petits oignons.
- Un excellent point d’entrée pour apprendre les bases du point & click aux jeunes joueurs.
- La garantie de passer un bon moment en famille.
LES MOINS
- Ne conviendra pas aux joueurs en quête de challenge.
- Écran tactile pas utilisé.
- À quand une saison 2 ?