Licence modèle dans le genre de la gestion bac à sable, Civilization n’a toutefois jamais fait d’étincelles sur consoles, faute d’une maniabilité adaptée. Au tour de Before We Leave de tenter le coup, l’aspect extermination en moins. Pétri d’écologie, son univers bien dans l’air du temps vaut-il qu’on s’y attarde ? Réponse maintenant.
L’apocalypse, ça a du bon
Trêve de suspense, s’il s’agit, oui, d’un énième récit post-apo, ne déferlent cependant ni hordes de zombies, mutants ou toute autre espèce de dingos lancés sur la piste de l’or noir, au volant d’un bolide pétaradant. Non, nous nous contentons ici de notre humble humanité, qui se terre dans de bons gros bunkers.
Le jeu, pour les bon’z’hommes que nous sommes, démarre après de longues années de confinement. Notre objectif ? Prendre en main la destinée d’une nouvelle génération de bon’z’hommes, c’est-à-dire remonter à la surface afin d’à nouveau polluer, ou plutôt repeupler harmonieusement la mère nourricière. Nous avons en effet appris des erreurs de nos ancêtres ; c’est en tout cas le postulat du titre.
Rebâtir sur des bases saines
City builder oblige, notre (ré)implantation ne se fera pas sans dilapider bon nombre de ressources et matières premières, à rebours de l’ambition écolo initialement affichée, car nos besogneux petits personnages s’échinent à construire moult usines et bâtiments. Une étape nécessaire à l’essor démographique et technologique de notre population, qui a d’ailleurs la bonne idée de ne pas se mettre sur la tronche pour un oui ou pour un non. Règne donc la plus totale des paix, c’est sans doute là la caution « développement durable » du titre.
Aussi avons-nous tout le loisir d’essaimer, créer, (se) cultiver et, bientôt, voyager : d’abord en mer, sitôt réparé notre premier bateau, puis dans l’espace lorsqu’enfin, nous avons suffisamment progressé dans notre arbre technologique. À bord de notre fusée inaugurale, nous voici partis en quête d’autres planètes à coloniser.
Il est où le bonheur, il est oùùù ? Dans les étoiles
Mais avant d’en arriver là, il nous faudra choyer nos bon’z’hommes perdus dans la jungle de l’évolution, notamment en comblant leurs besoins en eau, nourriture et vêtements. Bonne nouvelle, tout à leur joie de retrouver l’air frais, ces fringants jeunes gens semblent particulièrement difficiles à contrarier, sauf à les entasser les uns sur les autres ; aussi s’avère-t-il crucial d’en gérer le nombre.
30 bon’z’hommes en parfaite santé physique et psychique, technologiquement avancés, permettent de former une cohorte intersidérale qui, une fois déniché l’astre adéquat, y proliférera à l’envi, selon le même schéma productif et évolutif que ses congénères terriens. Avec, en ligne de mire, l’édification d’une nouvelle fusée afin de commercer avec ces derniers et par la suite, nos différentes colonies aux quatre coins de la galaxie.
Varient seulement, d’une partie à l’autre, les mondes visités, générés aléatoirement, ainsi que les matériaux qu’ils renferment, la structure du jeu demeurant immuable. Ce qui ne l’empêche pas d’offrir 6 biomes uniques, pour certains incompatibles avec l’usage de technologies spécifiques, nécessitant que nous nous adaptions via le panel d’outils de construction mis à notre disposition.
Pas de violence, c’est les vacances
Entorse à la tradition, ni guerre de civilisation, ni cataclysme à l’horizon, exception faite de ces baleines de l’espace, dont l’apparition inopinée nous impose de regagner fissa nos abris souterrains. Vous pourriez êtes tentés d’en désactiver la présence dans les options de jeu, au risque néanmoins de vous priver d’une part importante du gameplay et de la narration, où elles occupent une place de choix.
Ces (rares) ennemis hormis, la météo aussi vous jouera des tours bien que clémente la plupart du temps, sauf vents contraires. C’est clair, Before We Leave préfère aux bruits de botte d’un Etat autoritaire, la stratégie calme et relaxante, l’épanouissement de nos p’tits bon’z’hommes au gré de quatre scénarios à la difficulté variable, en sus du mode Campagne.
Forcément moins intuitive qu’à la souris, la maniabilité fait finalement office de potentiel adversaire. Ce tactile inactif, quel gâchis ! Certes, les contrôles manette se révèle heureusement décent, sur grand ou petit écran.
Une patte artistique sympathique
Quant aux graphismes colorés, largement inspirés du concept de la sphère recouverte d’un maillage de cases hexagonales, cher à la saga des Civilization, leur charme opère grâce au renouvellement constant des environnements, générés procéduralement. Enfin la bande-son, quoique légèrement redondante, s’inscrit dans une veine similaire.
Conclusion
De son genre, Before We Leave et ses couleurs vives, a hérité des qualités comme des défauts : exagérément addictif, fatalement répétitif. Immense, le terrain de jeu, fort d'une infinité de planètes à génération procédurale, compense la relative redondance des mécaniques à l'oeuvre ; chaque étoile, les biomes y cohabitant, s'explore avec le même plaisir serein, en l'abscence assumée de violence. Conséquente, la durée de vie s'enrichit outre le mode Campagne, de quatre scénarios prédéfinis, le tout intégralement traduit. Seul gros bémol, le tactile, inusité, nous aurait pourtant facilité la vie !
LES PLUS
- Une bande-son agréable…
- Un gameplay simple…
- Un jeu addictif
- Calme et reposant
- Des graphismes colorés
- En français
- Une très bonne durée de vie
- 4 scénarios en parallèle du mode Campagne
- Des environnements générés aléatoirement
LES MOINS
- … qui peut se montrer un peu répétitive
- … tout de même très répétitif
- Pas de tactile