Far: Changing Tides gratifie d’un nouvel opus la série inaugurée par FAR: Lone Sails, sorti sur Switch en août 2019.
Ce premier volet acclamé par la critique proposait au joueur de traverser des fonds marins asséchés, renfermant les vestiges d’une civilisation disparue. Un monde dépeuplé au rendu proche de l’aquarelle, que notre personnage parcourait à bord d’un curieux véhicule, et dont l’histoire n’était comptée que par la musique, l’environnement et ses énigmes : une belle aventure donc, muette, qui ne laissait pas indifférent.
FAR: Changing Tides nous entraîne en des contrées tout aussi désolées, cette fois-ci submergées par les eaux. À la barre d’un étrange navire aux mécanismes intrigants, nous partons en quête d’un abri.
Pour qui ne s’est jamais essayé à l’épisode fondateur, d’emblée saute aux yeux le calme éthéré à s’en dégager. Assez bref, le périple invite pourtant le voyageur à s’accorder le temps d’apprécier, et la beauté du décor, et l’ingéniosité des fonctionnalités déployées. Émane de l’ambiance empreinte d’une douce mélancolie, relative aux réminiscences architecturales d’un univers manifestement dévasté par la colère des flots, comme une forme de sérénité paradoxale.
À l’instar de Far, premier du nom, le scrolling horizontal (vers la droite) constitutif du gameplay restreint forcément l’exploration, alors qu’au vu de la splendeur de ces paysages érodés, nous n’aspirons tout au long du jeu qu’à nous attarder en leur sein et révéler leurs secrets. En revanche, notre avatar, amphibie, nous offre toute latitude de nous immerger toujours plus profondément sans avoir à nous soucier de respirer, ni même de la gravité : qu’il est apaisant, et agréable, que de se mouvoir aussi librement.
Ainsi évoluons-nous en dehors comme dans l’eau, la rétine constamment flattée par la fragile beauté des décors, malheureusement physiquement cloués au premier plan, en 2D.
Au départ un peu perdus dans cet univers sans vie, nous apprendrons à compter sur notre fidèle navire, qui fait à la fois office de refuge et de moyen de transport. Très vite nous prenons en main ses différentes mécaniques : lever le mât, hisser les voiles, régler la voilure, alimenter la chaudière et bien plus encore. D’abord remontons-nous le cours d’une rivière, ça en a tout l’air, avant d’atteindre l’estuaire, la mer et les reliquats, nombreux, d’habitations ravagées par la puissance des eaux : l’histoire s’ouvre alors et peu à peu, s’étend au cadre somptueux, s’exprime à la surface, dans les abîmes.
En chemin, Far: Changing Tides nous initie habilement aux subtilités d’usage et rouages de notre véhicule, qui n’a définitivement rien à envier au Château ambulant des studios d’animation Ghibli, sauf peut-être Calcifer, le démon du feu, grâce auquel avançait le fabuleux vaisseau. C’est pourquoi lorsque le vent retombe, il nous faut partir en quête d’une source d’énergie alternative. Afin de contrer les éléments parfois déchaînés au point de retourner, littéralement, notre imposant bâtiment, ce dernier évolue régulièrement. En tout cas les animations, particulièrement convaincantes, concourent à rendre ces situations d’autant plus effrayantes, quand elles se présentent.
En d’autres endroits, nous devons activer divers mécanismes disséminés dans les environs pour dégager la voie jonchée d’amas de débris, tenant là l’occasion d’explorer les ruines qui nous entourent, et d’approfondir la narration. Notre curiosité s’en trouvant piquée à intervalle régulier, notre attention ne faiblit pas, soutenue par une bande-son dynamique qui s’adapte aux (ré)actions du joueur et caprices de l’environnement, en sus de l’atmosphère, émouvante, qu’appuient des graphismes doux et soignés.
Conclusion
Littéralement happés, bien qu'esseulés, par l'univers déserté - néanmoins relaxant - de Far: Changing Tides, nous n'avions pour seule hâte au fil de notre périple que d'encore pousser l'exploration, cependant limitée - à notre plus grand dam - par le gameplay en 2D. Celui-ci parvient toutefois à susciter le réel sentiment de progresser, hautement satisfaisant, à chaque fois que notre bateau se dote de fonctionnalités supplémentaires : moteur à vapeur, sous-marin… Plutôt court, le voyage, reposant, n'en vaut pas moins le détour.
LES PLUS
- Des graphismes sublimes à la façon d'une aquarelle
- Une aventure relaxante
- Un gameplay qui se renouvelle à chacune des évolutions de notre navire
- Addictif
- Une bande-son et un sound design magiques, favorisant grandement l'immersion
LES MOINS
- Un peu court
- Un gameplay parfois difficile à prendre en main
- Des redondances de gameplay
- La frustration générée par le scrolling horizontal qui contraint l'exploration
Excellent pour une excellente suite à Lone Sails. Les plongées sous-marines sont impressionnantes.
J’aime beaucoup vos tests surtout que vous ne les faites pas sur les AAA mais justement sur des jeux indé moins connus. En tout cas c’est top. J’aurai juste aimé avoir le prix des jeux car c’est un facteur important surtout pour ce genre de petits jeux indé.
Bonjour et merci pour ce message. On ne met pas le prix, car ce type de jeu propose presque tout le temps des promo sur l’eShop. C’est donc une variable qui n’est pas stable pour en parler.