Les jeux de simulation se séparent en deux catégories. D’un côté, nous avons les expériences qui sortent du commun, qui nous permettent d’être une chèvre ou un agent d’entretien. Et de l’autre, il y a les expériences plus classiques, comme Bus Driver Simulator : Countryside, qui arrive dans le catalogue déjà bien rempli des simulations de bus.
Viens dans le bus magique
Bus Driver Simulator : Countryside a un concept très simple. Nous conduisons les bus dans la ville de Mourom (Murom dans le jeu) et notre objectif est d’amener des passagers d’un point A à un point B.
Le jeu nous propose un didacticiel afin d’assimiler les bases. Outre les fonctions qui permettent d’avancer et de reculer, nous apprenons alors comment allumer le moteur, les clignotants, le warning, les phares et bien sûr les portes de bus. Sachez aussi que nous avons aussi des essuie-glaces, très pratique sur n’importe quel véhicule, mais beaucoup moins dans ce jeu où la météo ne change jamais.
Bus Driver Simulator : Countryside se divise en deux modes avec la carrière et les scénarios. La carrière consiste à gagner de l’argent afin d’acheter de nouveaux bus, plus grands et plus rapides. Le scénario propose cinq « défis » additionnels comme de conduire un bus magnifiquement décoré pour le jour du Nouvel An.
Pour gagner de l’argent, il suffit de récupérer les passagers sans commettre d’infraction. Nous perdons de l’argent lorsque notre bus ne part pas à l’heure ou avec les portes encore ouvertes, lorsque nous heurtons un objet (ou piéton), grillons un feu rouge, ou encore lorsque nous nous éloignons trop de la route. Le moment de la journée détermine aussi la fréquentation de notre itinéraire.
De prime abord, Bus Driver Simulator : Countryside propose une expérience agréable. Même si la maniabilité laisse parfois à désirer, la prise en main est assez rapide, et il est amusant de jouer les conducteurs de bus. Cependant, nous sentons au bout d’une heure la lassitude qui s’installe en nous, ainsi que le sentiment que nous tournons en rond.
Car même si le jeu se targue d’une cinquantaine d’arrêts de bus et de vingt-trois itinéraires, nous nous rendons rapidement compte qu’au rythme de dix arrêts de bus par trajet, nous allons rapidement faire le tour. De plus, un bug technique nous ramène à chaque fois au premier garage, nous laissant uniquement que six itinéraires sur les vingt-trois promis. On peut aussi créer nos propres trajets, mais ceux-ci, en plus d’être peu ergonomique à créer, sont tout simplement injouables. Alors que la série des « Truck Simulator » nous propose l’Europe ou les États-Unis comme terrain de jeu, Bus Driver Simulator : Countryside ne propose là qu’une seule petite ville et sa campagne alentour.
Notre expérience est souvent gâchée lorsque nous remarquons que nous arrivons toujours en avance sur chaque arrêt, nous obligeant à attendre une dizaine de minutes à ne rien faire sur un trajet de vingt minutes.
La carrière, souvent grisante dans les jeux de simulation, est là aussi très limitée en termes de contenu. Certes, le nombre de bus à débloquer est conséquent (une vingtaine), mais comme la progression est inexistante, l’envie d’avoir de nouveaux bus est totalement nulle. Nous pouvons aussi débloquer des objets esthétiques à notre véhicule qui n’auront aucun impact hormis d’avoir un bus qui ne sera toujours pas très pimpant.
GTA Bus Mourom
Nous découvrons aussi au gré de notre aventure que le jeu s’est satisfait du service minimum. Outre le fait que les clignotants et le warning sont totalement secondaires, nous nous apercevons que notre rétroviseur gauche ne fonctionne pas. Il affiche soit un écran noir, soit une image figée, soit l’arrière de la route au ralenti. C’est une situation très peu pratique quand on conduit un bus. Le code de la route est lui aussi secondaire pour avancer dans le jeu. Aucune limitation de vitesse, pas de pénalité quand on dépasse à contre-sens ou quand on roule sur le bas-côté. Pour éviter les feux rouges, il suffit de passer par le trottoir. Par ailleurs, que ce soit sur l’herbe ou la route, notre véhicule se comporte de la même manière.
Les scénarios ne relèvent pas l’intérêt global du jeu. Au nombre de cinq, ce sont juste des nouveaux itinéraires. Alors que les possibilités de scénario étaient multiples, nous nous retrouvons avec des défis sans difficulté et sans saveur. Nous devons par exemple conduire avec un bus rempli de sac de pommes de terre sur deux stations. Notre véhicule est donc plus lourd et en théorie moins maniable.
L’IA n’est pas non la plus réactive, s’intercalant derrière nous à moins de cinquante centimètres, même quand on est en pleine manœuvre. Les voitures semblent rouler sans but précis et nous gênent par leurs indécisions. Nous n’avons d’ailleurs jamais vu la moindre voiture qui se gare, qui voudrait sortir de la station essence ou du supermarché. Il n’est pas non plus rare de tomber quatre fois sur le même individu à la même station. Ils semblent eux aussi prendre le bus sans d’autres raisons que de savourer la promiscuité à l’intérieur du véhicule. Avec le peu de voitures et d’habitants que nous avons croisé, il nous a semblé que Mourom était la ville la plus écologique au monde, concentrant toute sa population dans un seul bus.
Les graphismes de Bus Driver Simulator : Countryside sont datés, et les bâtiments se ressemblent. Il n’y a qu’un seul type d’arbre, et nos passagers se ressemblent tous. Nous avons bien plus découvert Mourom et ses environs en trois photos de Google Images qu’en vingt heures sur le jeu. C’est dommage, car Mourom semble être une très jolie ville. Nous pouvons aussi jouer en plein hiver, ce qui a le mérite de donner un peu plus de charme à Mourom.
Le jeu nous propose aussi de mettre de la musique dans notre bus, qui, pour être honnête, n’est pas si mauvaise que ça. Oscillant entre l’électro-pop et la musique classique épique, elle tente de dynamiser un jeu, qui de base, n’est pas forcément captivant. Elle est cependant assez redondante et nous préférons rapidement la couper pour mettre notre propre musique. Nous regretterons l’absence d’une véritable radio, qui nous aurait permis de choisir l’ambiance à l’intérieur de notre bus.
Notons aussi que la traduction du jeu, parfois approximative, peut faire sourire. Le jeu nous prévient des « amandes » que nous pouvons prendre si nous ne respectons pas le code de la route. Nous sommes prévenus.
Conclusion
Malgré de très belles intentions, Bus Driver Simulator : Countryside est un jeu qui n’amusera qu’une heure ou deux. Ses graphismes datés, ses bugs à répétition et son faible contenu aura raison de n’importe quel joueur qui souhaiterait se détendre en conduisant dans la campagne russe. Le jeu est finalement frustrant, sans difficulté, ni progression et son intérêt devient très rapidement limité.
LES PLUS
- De belles intentions
- Une conduite pas si désagréable
- Un concept amusant de prime abord
- Une musique dynamique
- Une vingtaine de bus à débloquer
LES MOINS
- Des bugs qui gênent l’expérience
- Un faible contenu
- Une lassitude qui s’installe rapidement
- Aucune progression ni difficulté
- Des scénarios qui n’apportent pas grand chose
- Des graphismes datés
- Le code de la route, anecdotique
- Une IA pas très réactive
- Des options finalement totalement inutiles
- Les temps d’attente entre chaque arrêt de bus
Les temps d’attente aux arrêts ne font-ils pas tout le charme et le réalisme de cette simulation ?
Attendre à un arrêt au milieu d’immeubles horribles sous un ciel gris, le rêve de tout joueur non ???
trêve de plaisanterie, merci pour ce test, encore un « simulator » qui rejoint le grand cimetière des daubes
Les conducteurs bus dans la vie, ils n’attendent pas. Ils nous voient qui traversent la rue en leur faisant un signe pour entrer dans le bus, ils ferment les portes et nous klaxonnent dessus pour qu’on dégage le passage.
Là on aurait été dans le vrai charme d’une simulation de bus !