Après deux volumes de la gamme « NIS Classics » de Nippon Ichi Software, voici venir le troisième volume réunissant cette fois les deux jeux La Pucelle : Ragnarok et Rhapsody : A Musical Adventure.
Les deux titres proposés ont été développés et publiés par NIS au Japon.
La Pucelle : Ragnarok sorti uniquement au Japon en 2009 sur PSP, est une version améliorée de La Pucelle : Tactics sorti sur PS2 en 2002 au Japon, puis en 2004 en Amérique du Nord (édité par Mastiff LLC, NIS America n’existant pas encore à cette époque) et en Europe en 2005 (édité par Koei).
Dans cette version sortie sur Nintendo Switch on obtient des personnages uniques à recruter en plus, des graphismes en HD et la possibilité de skipper des animations de combats et les cinématiques (un fait classique chez NIS lorsqu’ils remettent un peu à jour leurs anciens jeux). Et malheureusement, la censure est passée par là et des dialogues « gênants » sur tout ce qui touche à la religion ont été enlevés.
Rhapsody : A Musical Adventure est sorti à l’origine sur PS1 en 1998 au Japon (édité par NIS) et en 2000 en Amérique du Nord (édité par Atlus) puis dans une version améliorée sur Nintendo DS en 2008 pour le Japon et l’Amérique du Nord et en 2009 en Europe.
Dans cette nouvelle version Switch ils ont aussi ajouté la possibilité de skipper les cinématiques et d’enlever les animations de combat ainsi que l’amélioration des graphismes en HD.
Histoire
La Pucelle : Ragnarok raconte les péripéties d’un jeune garçon nommé Culotte (c’est vraiment son nom) et de sa sœur de sang Prier avec leur mentor, la « sœur » de l’Église, appelée Alouette.
Culotte et sa sœur ont rejoint l’Église de la Sainte Demoiselle il y a 4 ans alors qu’Alouette ne l’a rejoint que depuis 2 ans et se situe à un grade plus haut que Culotte et Prier. Malheureusement sœur Alouette est amnésique et sa précédente identité est un mystère, mais Prier n’en a rien à faire, elle souhaite uniquement devenir la prochaine plus haute gradée : la Sainte Demoiselle elle-même. Vous suivrez les mésaventures d’un groupe religieux assez particulier puisque Prier souhaite obtenir un titre sacré de l’Église alors qu’elle est l’opposé de la bonne sœur que vous pourriez imaginer. Elle insulte, s’agace rapidement, frappe son frère, est égoïste et cupide, en gros c’est un calvaire…Tout le contraire de son frère Culotte. L’histoire est vraiment prenante et drôle à suivre avec tous ses personnages qui sont tous absurdes.
Rhapsody : A Musical Adventure suit les aventures de Cornet, une jeune fille à la recherche du prince charmant, et qui a le pouvoir de donner la vie à des marionnettes. Et quand vous le trouvez enfin… il ne s’agissait en fait que d’un rêve mielleux dont vous vous réveillez par les nombreux coups de votre acolyte…
À la demande de votre grand-père vous partez chercher des inotiums rouges, malheureusement vous rencontrez une mauvaise troupe de chats accompagnée de leur cheffe et sortie de nulle part… mais votre prince charmant dont vous aviez précédemment rêvé vient à votre secours ! L’histoire est simple et claire, vivre une histoire d’amour avec un prince, ça vous rappellera des films Disney comme La Petite Sirène ou Cendrillon. Il y aura quelques rebondissements, mais rien de bien complexe ça reste très agréable à suivre de bout en bout.
La simplicité avec la complexité
La Pucelle : Ragnarok ressemble énormément aux jeux Disgaea 1 et 2 en termes de système de combat avec ses petites particularités, les habitués de la série ne seront donc pas déboussolés.
Tous vos personnages ont une capacité de déplacement sur la carte plus ou moins importante et des statistiques où ils seront meilleurs selon leurs classes (Atk, Int, Def, Res, Spd, Hit, PV et MP). Pour les néophytes du jargon des jeux NIS : « Atk » augmente les dégâts de base, « Int » augmente les dégâts magiques, « Def » augmente la résistance aux attaques physiques, « Res » augmente la résistance aux attaques magiques, « Spd » permet d’esquiver les attaques, « Hit » augmente la chance de toucher un ennemi si la Spd est importante.
Les personnages ont tous leurs propres attaques. Après chaque combat ils augmentent de niveaux de même que les équipements qui level-up en donnant des statistiques en plus selon ce que donne l’arme ou les accessoires (Atk, Def, Spd, etc…).
Chaque allié est recruté soit par l’histoire soit dans les combats en utilisant la capacité de purification qui est seulement utilisable par les personnages principaux. La purification a deux utilités : purifier les ennemis puis les tuer pour avoir une chance de les recruter, ou détruire les portails, ce qui confèrera des avantages à votre équipe.
Quand un portail n’est pas purifié il fait apparaitre des monstres et crée aussi des flux d’énergie en ligne droite qui peuvent être manipulés par vos personnages. Les portails ont un type élémentaire (feu, glace, vent…) et vous pourrez les relier entre eux pour créer de nouveaux types élémentaires. Il sera même possible de relier plusieurs portails pour former une boucle fermée qui provoquera des dégâts énormes à tous ceux qui se trouvent à l’intérieur de celle-ci en purifiant un des portails concernés. Au-delà de l’utilité des portails pour contrer l’adversaire, détruire un portail permet à votre personnage qui purifie et à vos alliés sur le flux d’énergie de rejouer un tour (se déplacer, attaquer, utiliser un objet, etc…).
Vous trouverez aussi des cases spéciales qui activent un événement en rapport avec l’histoire du lieu où vous vous trouverez. Elles ne sont pas obligatoires à faire mais cela permet entre autres de mieux comprendre le monde du jeu.
La Pucelle : Ragnarok ressemble énormément à Disgaea sur beaucoup de points, mais un des soucis c’est que tout ce joyeux bordel fait que le jeu est assez lent, même si vous aurez beaucoup de moyens pour skipper les animations d’attaques ou des déplacements de vos personnages et des ennemis. D’autant plus que les déplacements très limités au début du jeu n’arrangent en rien cette sensation. Autre remarque, le jeu est moins complexe qu’un Disgaea, on pourrait vraiment parler d’un « sous-Disgaea »
Rhapsody : A Musical Adventure, comme énormément de jeux de la compagnie NIS, est un Tactical-RPG où les combats se passent sur une grille en vue isométrique. Les rencontres des ennemis sont aléatoires au gré de vos promenades sur la carte. Les zones de combat sont très petites ce qui fera qu’une bataille ne durera pas bien longtemps. Par combat vous aurez le droit à trois alliés accompagnés obligatoirement par Cornet, et chacun aura une limite de déplacement et pourra faire une action : attaquer, utiliser de la magie ou utiliser un objet.
Vos alliés sont des marionnettes qui seront vos « compagnons principaux » (bien qu’ils ne seront pas tous obligatoires) trouvables seulement dans les villes et certaines zones, mais il est possible de recruter les monstres que vous affronterez et le taux de chance pour les obtenir est aléatoire.
Les combats se limitent vraiment à l’attaque, la magie et les objets, mais Cornet a une trompette qui sert à booster vos alliés marionnettes uniquement et si vous l’utilisez maintes fois vous obtiendrez des charges. Vous serez limités à cinq charges et celles-ci permettent de déclencher la « capacité récompense » de Cornet. Plus le coup est puissant plus ça coutera des charges qui permettront d’attaquer en zone ou même de soigner vos alliés.
Au fur et à mesure des combats, vos personnages monteront de niveau et augmenteront leurs statistiques (attaque, défense, agilité, l’intelligence, les PV et les MP). En outre, chacun de vos personnages pourra équiper jusqu’à trois objets qui les augmenteront également tout en faisant les bons choix d’équiper vos alliés en fonction de leur spécialité.
Rhapsody : A Musical Adventure est un jeu très facile et sûrement l’un des jeux NIS les plus abordables par rapport aux mécaniques de son système de combat, ce qui en fait un jeu parfait pour les débutants.
Une musique qu’on reconnait et des graphismes d’une autre époque
Les musiques sont excellentes avec son compositeur attitré à tous les jeux NIS, Tenpei Satô, qui a un style bien défini que vous reconnaitrez très facilement. Le seul bémol que vous pourriez apercevoir c’est que les musiques sont extrêmement similaires à beaucoup de jeux NIS, mais elles sont quand même uniques pour les deux jeux. Les graphismes des deux jeux n’ont pas beaucoup changé par rapport à leur sortie d’origine juste qu’ils bénéficient maintenant d’une résolution en HD, mais restent très jolis pour des jeux en pixel art de leur époque.
Des jeux aussi courts que longs
Rhapsody : A Musical Adventure est assez court pour un jeu NIS, il faudra seulement compter 8 à 10h et même en faisant des quêtes annexes ou en récupérant les compagnons spéciaux ça n’ajoutera qu’une ou deux heures au maximum. Le jeu proposera tout de même une aventure assez intéressante malgré sa courte durée ce qui permettra aux débutants du genre d’apprécier l’aventure.
La Pucelle : Ragnarok est, en revanche, beaucoup plus long avec plusieurs fins possibles et un système de montée de niveaux aussi important que Disgaea (jusqu’au niveau 9999). Vous aurez aussi de nombreuses quêtes secondaires et des adversaires surpuissants à dépasser. Finir le jeu prend à peu près 35h et le compléter est une tout autre histoire puisque vous pouvez aller jusqu’à plus de 100h de jeu. Déjà si vous arrivez à finir le jeu vous serez bien content, le 100% est pour les plus gros farmeurs d’xp et d’objets.
Conclusion
Prinny Presents NIS Classics Vol. 3 est encore une vague du passé de Nippon Ichi Software et celui-ci nous permet encore de jouer à des jeux qui étaient difficile d’accès à leur sortie (200€ pour La Pucelle : Tactics en français sur PS2 par exemple). Les histoires des deux épisodes sont fort sympathiques, Rhapsody : A Musical Adventure est proche de nous faire penser à un conte pour enfant mais « la princesse » va sauver le beau prince et arrive à le rendre comique. Pour La Pucelle : Ragnarok, l’histoire est drôle de bout en bout, pourtant c’est sûrement par la même occasion, l’une des histoires les plus dramatiques du développeur NIS. Les musiques sont toujours de Tenpei Satô et elles sont toujours de qualité bien qu’elles proviennent respectivement de 1998 et 2002. Les graphismes de l’époque font encore l’affaire, et s’il n’y a pas eu un gros travail pour les rendre au goût du jour autre que la HD, ça reste tout de même du très bon pixel art. La durée de vie est adaptée pour les débutants pour Rhapsody : A Musical Adventure, et celle de La Pucelle : Ragnarok est plutôt longue avec pleins de quêtes secondaires et du farming d’exp à gogo. Les améliorations sont légères pour les deux titres, mais ça reste tout de même une amélioration suffisante comparée à certaines compilations qui ne font même pas le strict minimum. Finalement, voilà une compilation de bonne facture qui nous propose encore des classiques de chez Nippon Ichi Software. Ce volume fait aussi le bon choix de nous proposer deux expériences différentes puisqu’un jeu est plutôt pour les débutants et l’autre pour les joueurs plus expérimentés des RPG. De plus, à la différence des précédentes compilations « Prinny Presents » aucun bug ou interruptions du logiciel n’ont pu être notés.
LES PLUS
- Les histoires sont loufoques et assez intéressantes à suivre
- Le gameplay de Rhapsody : A Musical Adventure est simple et efficace
- Le gameplay de La Pucelle : Ragnarok a un gameplay assez complexe
- Les quelques améliorations des « remakes » sont très utiles
- La durée de vie est adaptée pour Rhapsody : A Musical Adventure
- La durée de vie est très importante pour La Pucelle : Tactics
- Les musiques par Tenpei Satô s’écoutent sans interruptions
- Les graphismes font le travail bien qu’ils n’aient pas beaucoup changés
LES MOINS
- Peu d’ajout de contenu par rapport aux jeux originaux pour les deux jeux
- La Pucelle : Ragnarok fait un peu « sous-Disgaea » et manque de capacité mobile (au début) ce qui rend certains combats longs pour rien