Nous avons eu la chance de pouvoir poser quelques questions à Yoko Taro (Scenariste, Réalisateur), Keiichi Okabe (Compositeur) et Yusuke Sato (Producteur) pour la sortie de NieR:Automata The End of YoRHa Edition sur Nintendo Switch. Ces derniers nous ont répondu en toute décontraction (surtout Yoko Taro vous le verrez).
Nier Automata est l’une des fins de Nier (Replicant/Gestalt), qui elle-même est l’une des fins de Drakengard. Pouvons-nous espérer que l’une des fins de Automata puisse découler sur un nouvel opus de Nier ?
YOKO : Vous pouvez espérer ce que vous voulez. Après tout, moi-même j’espère encore être populaire auprès de toutes les filles de la planète un jour…
Dragenkard est une licence qui a maintenant été un peu oubliée au profit de Nier, Drakengard 3 n’ayant pas eu un succès critique ni de ventes, la licence est-elle totalement au repos ou reste-t-il toujours une petite place quelque part pour cet univers médiéval ?
Saito : Si Monsieur Yoko disait qu’il voudrait faire un nouveau Drakengard, alors ça se concrétiserait probablement. Je suis également impliqué dans cette série en tant que producteur exécutif, et c’est une adorable petite licence que je considère comme mon petit-fils ou ma petite-fille.
Pourquoi toujours la fin E ? Les autres fins peuvent-elles conduire à d’autre univers que vous souhaiteriez explorer ?
YOKO : Autrefois au Japon, les gens disaient toujours que ce qui comptait dans les RPG, c’était le volume du contenu. Cependant, mon équipe de développement n’avait reçu qu’une aide dérisoire de la part de Square Enix, alors nous étions dans l’incapacité de créer beaucoup de niveaux. L’idée de créer des fins multiples est survenue en tant que méthode afin d’augmenter le volume de contenu en obligeant les joueurs à utiliser plusieurs fois les mêmes données.
D’ailleurs, l’équipe de développement mourrait si nous devions produire plus de fins différentes. Leur équilibre travail/vie privée serait détruit, le respect de la santé et de la sécurité se volatiliserait, et Square Enix ferait faillite. Je suis persuadé que c’est ce à quoi ressemblerait le monde après la fin E.
Question plus orientée pour Mr Keiichi, les fans vont maintenant pouvoir jouer à Nier Automata dans des endroits différents grâce à la Nintendo Switch. Quand vous avez composé les musiques pour Automata, aviez-vous en tête l’environnement dans lequel les joueurs en profiteraient ? Auriez-vous aimé faire des modifications pour cette version ?
Okabe: Quand j’ai concocté la musique pour Automata, j’ai principalement pris en compte le fait qu’elle serait jouée sur des consoles de salon, donc il était prévu que la plupart des joueurs entendraient la musique depuis un téléviseur ou en utilisant peut-être des écouteurs. Il y a déjà de grandes différences à prendre en compte ne serait-ce que pour ces deux environnements, alors qu’en réalité, il y avait encore plus de variations [à prendre en compte], telles que des gens branchant des enceintes externes ou se servant de home cinémas, alors c’est toujours compliqué de savoir sur quoi me focaliser pour chacun des projets.
Nier Automata, ainsi que les opus précédents, ont toujours eu un habillage sonore et des musiques totalement liées à l’environnement et au scénario, comment travaillez-vous ensemble ? Qui agit en premier ?
YOKO : L’élément clé pour faire les choses bien, c’est de balancer des liens YouTube à Monsieur Okabe et de lui dire « Taisez-vous, arrêtez de vous plaindre et faites-moi quelque chose de ce genre. » Il déteste ça, mais ce n’est pas grave car Okabe Keiichi est le genre d’homme qui fera absolument tout du moment que vous allongiez la monnaie. »
Okabe : Monsieur Yoko a généralement une vision solide de ce qu’il veut pour la direction musicale, alors ça forme la base de ma manière de procéder.
Je m’assure d’être attentif pour que la conception sonore et la direction remplissent leurs rôles de rendre les graphismes et l’histoire encore plus attrayants, tout en trouvant un équilibre pour que la musique à part entière soit attrayante et en incluant mes propres petites touches personnelles.
Quel sont les jeux qui vous ont marqué dans votre vie ?
YOKO : ICO et Ikaruga.
Saito : The Black Onyx. Il n’est probablement sorti qu’au Japon et beaucoup de gens n’en ont jamais entendu parlé, mais c’est un RPG classique japonais du bon vieux temps.
Okabe: Les séries The Dragon Quest et Legend of Zelda entre autres…
Quel est votre jeu favori sur Nintendo Switch ?
YOKO : Monster Hunter Rise. J’y joue constamment.
Saito : J’ai beaucoup joué à Monster Hunter Rise.
Okabe: The Legend of Zelda, Breath of the Wild.
Dans un monde fou, quel licence Nintendo aimeriez-vous adapter à vos différents styles ?
YOKO : Je ferais Mario Brothers et je révèlerais tous les grands mystères, à commencer par pourquoi ils courent juste dans tous les sens en criant « Mamma Mia », pourquoi la Princesse Peach se fait tout le temps kidnapper, pourquoi les champignons et les tortues attaquent sans cesse les humains, ce qui est arrivé à la planète Terre, et par dessus tout, pourquoi ils en sont venus à se faire appeler « Brothers » !
Nous remercions Yoko Taro, Keiichi Okabe et Yusuke Saito pour le temps qu’ils ont accordé à répondre à nos questions.
Pour rappel le jeu est disponible depuis le 06 Octobre sur Nintendo Switch dans sa version End of the YoRHa qui comprends tout les DLC du jeu. Un test est disponible pour en savoir un peu plus sur le jeu.
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