Pour fêter joyeusement ses 50 ans, la marque Atari mélange dans un shaker tous ses classiques et reprend le principe de mini-jeux déjantés qui ne durent que quelques secondes, comme dans un certain WarioWare. Le résultat nous donne un Atari Mania bien secoué !
Pour le pitch, nous sommes le concierge qui veille sur les bâtiments Atari, lesquels conservent en leur sein toute l’histoire de la marque. Cela va même plus loin que de simples archives puisque tous les héros qui ont bercé les jeunes pousses devant leur Atari 2600 et leur télé dans les années 70 jusque fin 80, sont là ! Et ils sont bien vivants : de Milli, le mille-pattes de Millipede à Bentley Bear, le nounours de Crystal Castles, en passant par le cow-boy d’Outlaw…
Have you played Atari today ?
Notre concierge a du boulot sur la planche puisque des pixels morts ont envahi les étages du bâtiment et il va falloir nettoyer tout ça par le biais des fameux mini-jeux. Ces petits jeux vont s’amuser à fusionner les gameplays et à entrechoquer les univers des classiques de la marque. Ainsi ne soyez pas surpris de jouer le vaisseau d’Asteroïds contre la raquette de Pong ou de courir avec Torr le marathonien de Video Olympics pour éviter bestioles géantes et projectiles de Centipede. C’est amusant et surtout plutôt bien vu, la plupart des mini-jeux étant plutôt amusants. Malgré leur variété apparente, il faudra souvent aller de droite à gauche ou de haut en bas et/ou tirer au bon endroit pour obtenir un succès. Quelques labyrinthes (à la Dark Chambers) casseront agréablement cette habitude.
Autant le dire de suite, il y a deux parties qui se succèdent dans Atari Mania. Nous avons une partie « aventure » où l’on pérégrine dans le bâtiment (le hub du jeu), balai en main mais aussi avec bien d’autres objets utiles pour débloquer de nouveaux passages. Nous collecterons également au fil de nos succès les couvertures des boîtes de jeu desdits classiques de l’Atari 2600 mais également les manuels originaux, tout ça pour toucher en plein cœur les nostalgiques et fans d’Atari. Et puis, il y a la partie « mini-jeux ». Autant la partie « aventure » est géniale, avec du chiptune sautillant dans les oreilles (nous aurions presque aimé qu’elle constitue l’essentiel du jeu), autant la succession de mini-jeux peut rebuter jusqu’au plus ardent des fans.
Mange tes pixels morts !
Premier problème, les contrôles, pourtant bien simples, n’ont rien d’optimaux : une pression à peine plus forte que d’habitude sur le stick et votre perso, ou votre raquette (pour Pong) va partir au quart de tour, plus que de raison. Ce n’est pas injouable, mais la sensation n’est pas agréable, surtout quand le jeu exige de la précision en une poignée de seconde. Deuxième problème, les ralentissements qui nous sautent à la jugulaire à peine le mini-jeu lancé. Ils ne sont pas fréquents mais ils sont inadmissibles dans ce type de jeu, d’autant plus qu’Atari Mania – et c’est là qu’intervient le troisième problème – peut se montrer intransigeant en termes de difficulté.
Les séquences s’enchaînent, notre barre de vie s’amenuise et la dernière étape exige d’être réussie sous peine de perdre un nouveau point de vie ; mais surtout de reculer sur notre ligne d’avancement, nous obligeant à refaire un autre mini-jeu avant de se retaper l’étape décisive. Si jamais vous mourez, vous serez bons pour tout refaire, et refaire des mini-jeux déjà défaits des dizaines de fois.
Cela irait si la difficulté était bien dosée mais elle ne l’est pas : Atari Mania passe du « super easy » au « limite infaisable » en un claquement de doigt et peut refroidir allègrement notre bonne humeur.
Pourtant, en s’accrochant, en souffrant hélas un peu, Atari Mania a beaucoup de choses à nous offrir, notamment ces petits moments délicieusement absurdes pour lesquels nous avions signé avant de jouer. L’ambiance excellente durant la partie « aventure » permet de s’accrocher… Encore faut-il être un inconditionnel de la marque.
Conclusion
« Terrible déception » seraient des mots un peu trop forts pour qualifier cet Atari Mania. Disons plutôt « grande frustration » : il est frustrant de voir un jeu nous prendre autant par les sentiments (en jouant à fond la carte de la nostalgie décomplexée) et se saborder par de menus défauts un peu énervants. L'univers rétro, mélangeant toutes les anciennes gloires de la marque Atari, est véritablement excellent mais les contrôles un peu lâches et une difficulté en dents de scie (rouillée) tempèrent malheureusement notre enthousiasme.
LES PLUS
- 150 mini-jeux !
- Le mélange décomplexé des classiques Atari
- Le côté « aventure » entre chaque séquence de mini-jeux
- La musique, géniale !
- Univers et persos attachants
LES MOINS
- Quelques mini-jeux exaspérants de difficulté
- Des contrôles approximatifs
- Difficile de pardonner les ralentissements sur des séquences de quelques secondes