Sorti en début d’année sur PC et PlayStation, nous avons eu la surprise d’apprendre que Sifu allait avoir droit à sa version Nintendo Switch en cette fin d’année ! Nous avons eu l’occasion de débuter notre entrainement de Kung Fu ceinture Nintendo Switch… Alors enfilez votre plus beau kimono et venez sur le tatami avec nous !
Kung Fu Story
Avant d’aborder l’histoire du jeu, parlons un peu de son historique. Sachez que Sifu est un jeu développé et édité à l’origine par le studio Français (cocorico) Sloclap. L’équipe est composée d’anciens développeurs de Ubisoft Paris et Sifu est leur seconde réalisation. En effet, on leur doit déjà un autre titre orienté baston, Absolver. Sifu reprend certains éléments de son prédécesseur, comme par exemple son esthétique (le côté low-poly pas si low que ça) et les mécaniques techniques des jeux de combat. Mais ce n’est pas tout, Sifu apporte d’autres éléments que nous tâcherons de vous expliquer au mieux durant ce test… Voilà pour la partie historique, il est temps de passer à l’histoire !
Celle-ci commence en pleine nuit, sous la pluie, nous dirigeons un homme mystérieux aux cheveux noirs et au charisme de Sasuke… Celui-ci gravit les marches d’un temple semblant perdu dans les montagnes, mettant au passage quelques tatanes aux types qui se dressent devant lui… Il semble aidé dans son ascension par une équipe d’hommes et de femmes visiblement aussi doués que lui. Arrivé au dernier étage, le voilà face à face avec le grand maitre : Sifu (qui signifie maître). Au terme d’un duel qu’il remporte à la force de ses poings, on apprend alors que notre personnage, Yang, est « l’ennemi » et que nous venons de tuer le père de la petite fille (ou du petit garçon) qui, caché, a assisté à toute la scène… Mais alors qu’un des sbires de Yang tranche la gorge du petit enfant (fille ou garçon en fonction du choix que vous ferez), l’amulette qu’il tient dans la main se met à luire une fois que les ennemis aient quitté les lieux de leur forfait. Notre jeune héros/héroïne est alors ramené(e) à la vie par la magie de l’amulette et c’est la rage au ventre qu’il/elle entame un entrainement drastique afin de venger la mort de son maître…
L’histoire, ô combien classique, s’appuie sur des personnages clichés, mais bien écrite. Nous avons d’ailleurs apprécié la diversité de nos 5 adversaires et la dimension mystique qui se dégage de leurs attaques, notamment lors de nos affrontements contre eux… Chacun d’eux représente d’ailleurs un des cinq éléments que l’on retrouve dans la tradition asiatique : Le bois (incarné par Fajar, le Botaniste), le feu (représenté par Sean, le combattant), l’eau (représentée par Kuroki, l’artiste), le métal (représenté par Jingfeng, la pdg) et enfin la terre que représente Yang, le chef.
Outre cet emprunt à la culture asiatique, on retrouvera également nombre de référence aux meilleurs films de Kung Fu portés par Jacky Chan, Bruce Lee ou encore (dans une autre mesure) Keanu Reeves (et son John Wick).
Sifu Wick
Sifu est un beat them all d’action teintée de mystique… Pas de panique, on vous explique ! La particularité du titre, comparé à d’autres beat them all est l’utilisation de l’amulette que vous portez. En effet celle-ci vous confère une pseudo immortalité… Oui, car même si elle vous permet de revenir à la vie en cas d’échec, elle aura également pour effet de vous faire vieillir d’une année (ou plus) à chaque résurrection. Cela aura alors un impact sur l’aspect de votre personnage qui verra ses cheveux grisonner et ses traits se flétrir, mais aussi sur ses capacités. En effet, en prenant de l’âge vous deviendrez plus fort, vous coups feront plus de dégâts mais vous serez également moins résistant et votre barre de vie sera amenée à se réduire. Sachez également que l’immortalité est toute relative, dans le sens où votre personnage meurt pour de bon une fois passé les 70 ans !
Il faudra donc jouer des poings (et des pieds) en essayant de ne pas mourir pour espérer voir la fin du jeu et on ne va pas se mentir, c’est loin d’être une partie de plaisir.
L’échec est la voie de l’apprentissage vers la réussite. Le jeu propose toutefois 3 modes différents : élève qui correspond au mode « facile » tout en proposant un challenge assez relevé, disciple qui est le mode normal (mais fait furieusement penser à un mode difficile) et enfin Maitre qui est à réserver aux joueurs les plus aguerris (et entrainés). Les principales différences entre les modes tiennent au niveau de la gestion des résurrections : dans le mode élève, 1 mort équivaut à une année de vie en plus (soit un total de « 50 vies », ce qui devrait largement suffire à voir le bout du jeu. En mode disciple et maitre par contre, les morts peuvent se « cumuler » et augmenter le nombre d’années prises d’un coup ! On vous explique : admettons que vous mourriez 3 fois contre un même personnage, chaque mort sera cumulée et comptera pour une année de plus… La première fois vous allez prendre 1 an, la seconde 2 ans, la troisième 3 ans et ainsi de suite. Pour faire baisser le compteur d’un niveau, il faudra vaincre l’adversaire. Mais cela ne le remettra pas à zéro pour autant. On se retrouve alors à prendre 5 ans de plus à chaque défaite et mine de rien, les 70 ans arrivent vite…
Concernant la difficulté au niveau des ennemis, celle-ci se constatera par leur capacité à faire des combos plus construits et à mieux gérer leur garde (quoique même en élève, ils savent bien se défendre). Par contre, il arrive que certains adversaires entrent dans un état de frénésie après avoir été vaincus. Cela a pour effet de remonter leur barre de vie à 100% tout en les rendant plus forts et plus agressifs. Cet évènement est totalement aléatoire et donnent parfois l’impression d’affronter des mini-boss au milieu des autres adversaires…
D’ailleurs vos ennemis ne vous attaquent jamais seuls et qui plus est jamais les uns après les autres…. Il faudra souvent gérer les affrontements sur plusieurs fronts et la gestion de la garde et de l’esquive sera primordiale pour résister aux assauts adverses.
Opération Dragon
Heureusement, outre la force gagnée avec l’âge, vous pourrez également compter sur toute une liste de techniques à débloquer (25 au total dont 1 cachée). Celles-ci peuvent être « achetées » grâce aux points d’expérience que vous gagnerez lors des combats. Mais attention, il y a deux façons d’acquérir ces techniques : soit pour la durée de la partie, mais une fois mort(e) définitivement, celle-ci sera perdue ; soit de manière définitive, mais il vous en coûtera une plus grosse partie de points d’expérience. Il faudra alors revenir plusieurs fois pour débloquer l’ensemble des capacités de façon permanente.
Outre les coups spéciaux, il est également possible de déverrouiller des capacités « passives », au fil de votre progression. Celles-ci ne sont pas permanentes, mais vous octroieront des bonus non négligeables au cours de la partie, comme par exemple la possibilité de récupérer des points de vie en ayant vaincu un ennemi, une meilleure endurance pour encaisser les coups ou encore une barre de spécial supplémentaire. Il est même possible de s’acheter une cure de rajeunissement. Les possibilités sont donc relativement nombreuses et apporte une très légère dimension RPG qui s’avère somme toute fort sympathique.
Notre personnage pourra également manier différentes armes, allant d’un mini sabre, un bâton ou encore un balai. Dans le même ordre d’idée il sera possible de ramasser certains éléments du décor (comme des bouteilles ou des briques) pour les jeter sur nos adversaires. Un passage mémorable dans le musée nous permet même de lancer une série d’ampoules issues d’une œuvre d’art sur nos ennemis (séquence qui nous renvoie aux films de Jacky Chan), il est même possible de pousser certains petits tabourets pour faire trébucher les ennemis (façon Jacky Chan, encore !), on regrette juste que pour ces derniers, les occasions soient si peu nombreuses.
Les plus complétistes pourront également s’atteler à la récupération des différents objets cachés dans les niveaux (il faudra fouiner un peu dans les zones semi-ouvertes), l’occasion de récupérer des cartes ou des clés permettant de prendre des raccourcis pour finir les niveaux plus rapidement lors d’un second (ou troisième passage).
Si complètement fou !
Il est temps d’évoquer l’aspect général du titre et notamment les graphismes : On ne va pas se mentir, même si le titre est de base en low poly, on ressent la baisse de qualité au niveau des textures sur les différents personnages. Celles-ci sont parfois un peu floues, ce qui est franchement dommage. L’aliasing est assez prononcé, surtout lors des combats, ce qui gâche parfois un peu le rendu… Malgré tout, l’ensemble reste assez fluide (normal nous direz-vous), mais ça a son importance quand on est entouré par 5 à 6 malabars prêts à en découdre avec nous ! Étonnamment les ralentissements constatés avaient plutôt lieu lors de certaines phases de déplacement. Les décors (malgré les textures en basse qualité) restent assez fouillés et finalement lisibles (ce qui explique peut-être les ralentissements).
Nous avons d’ailleurs apprécié la diversité proposée lors de notre progression. En effet, les niveaux se suivent mais ne se ressemblent pas ! Chacun a une atmosphère visuelle et sonore qui lui est propre et de ce côté-là, c’est franchement bien travaillé… La progression dans les niveaux s’avèrera d’ailleurs assez intéressante. Le club nous fera descendre dans les flammes de l’enfer (la thématique du boss étant le feu), tandis que le musée aura une ambiance plus « froide » et teintée de bleue (de par sa thématique aquatique). Chacun des 5 niveaux est différents et il faut avouer que ça fait du bien ! Il en est de même pour les ennemis rencontrés et nous n’avons que très rarement eu l’occasion d’affronter des clones. En effet chacun des adversaires a un aspect physique et une tenue différente. Un gros plus qui permet d’éviter une certaine lassitude que l’on peut retrouver dans d’autres jeux à force d’affronter toujours les mêmes têtes.
Autre petit détail, l’amulette que l’on porte à notre taille voit ses différents anneaux disparaitre en temps réel sur notre personnage, au fil de nos échecs dans le jeu. C’est un petit détail mais ça montre aussi que les développeurs n’ont pas bâclé leur copie.
Il en est de même pour la réalisation globale des affrontements. Même si nous ne sommes pas en 60 fps comme sur les autres supports, les enchainements restent fluides et surtout… réalistes ! Les différentes attaques sont directement calquées sur des véritables prises de Kung Fu et on apprécie d’ailleurs l’enchainement des coups et l’utilisation des décors pour le « finish » de nos adversaires. On se croirait presque dans un film de Kung Fu. Le rendu sonore est également très bon, les coups pleuvent et les os craquent, mais le tout sonne juste. La bande son est également de qualité et chaque environnement propose encore une fois un thème musical différent qui lui est propre. On notera également que le jeu propose le son en 5.1 ce qui n’est pas une généralité sur Nintendo Switch. Alors oui, il faut être équipé en conséquence, mais il faut avouer que l’intention est louable. Par contre, comme dit plus haut, graphiquement le rendu en mode docké a un grain que l’on pourrait croire utilisé pour donner un effet vieux film d’arts martiaux (Mais il ne faut pas se leurrer : cela est sans doute involontaire et ça pique un peu les yeux). En portable, le rendu sera meilleur (encore plus sur une lite dont l’écran moins net donnera l’illusion d’un meilleur rendu, contrairement à celui de la Oled qui ne pardonne pas). Mais dans l’ensemble, on vous recommandera de jouer en mode portable (et si possible avec un casque).
Malgré ce petit bémol graphique, on sent que les auteurs se sont imprégnés des films dont ils se sont inspirés et qu’ils ont fait le maximum sur les petits détails, pour nous immerger au mieux dans l’histoire et l’univers (fort intéressant) qu’ils ont imaginés pour les joueurs.
Conclusion
En conclusion ce portage de Sifu est une bonne surprise. Même si visuellement des concessions ont dû être faites, tout le côté « Kung Fun » du jeu a été conservé. C’est un réel plaisir (masochiste selon le niveau de difficulté choisi) de parcourir ce beat them all d’action, à l’histoire qui s’impose dans la droite lignée des films de Kung Fu dont le jeu est inspiré. Pour qui n’a pas eu l’occasion de se mesurer à Sifu sur un autre support, cette version Nintendo Switch se pose en alternative franchement intéressante !
LES PLUS
- Les mécanismes apportés par le médaillon
- L’histoire
- Le côté technique des combats
- La variété des décors
- L’ambiance générale du titre teinté de mystique
- Les nombreuses choses à trouver / débloquer
LES MOINS
- Les textures un peu baveuses
- L’aliasing parfois trop présent pendant les combats
- Les ralentissements (mais pas forcément lors des combats)
- Le niveau de difficulté normal est plutôt difficile
- Les temps de chargement avant les niveaux (+/- 35 secondes)
Merci pour cet article je me posais justement la question de le prendre sur Switch ou pc. N’ayant plus forcément la condition nécessaire de jouer sur pc. J’avais peur que le portage empêche d’apprécier totalement le jeu mais votre article répond parfaitement à mes questions